4 octobre 2008
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19:32
Je vais bien.
Même si les crises d'angoisse sont revenues et sont chaque fois plus intenses, mais j'apprends à faire sans lame ni bouffe ni -surtout- de cachets. Au début j'angoissais à l'idée d'angoisser [voui pas très clair je sais -jme comprends-] parce que je n'avais rien sous la main qui puisse me soulager; ma chambre a été retournée, éventrée, fouillée de fond en comble pour en retirer tous les petits sachets de pilules, les cutters, les canettes (lors d'un extrême sentiment de desespoir j'ai réussi à les transformer en pointes aiguisées, à défaut d'avoir autre chose sous la main), la masse de bouffe que j'avais soigneusement cachée, celle que j'étais sensée manger. Et va savoir pourquoi, stocker la bouffe me rassure, comme si en contemplant ce festin je pouvais me dire, bravo, tout est là, dehors et pas dans ton estomac, congratulations! Je crois que l'infirmière m'a dit que certains trucs étaient en train de moisir mais franchement ça ne m'a fait ni chaud ni froid, moi dans ma tête ça faisait, au secours putain, comment je vais faire SANS?
"Vous n'avez qu'à parler à l'infirmier, on est là pour ça"
Mais je n'ai pas appris à en parler, et la fuite est souvent ma porte de sortie, verbaliser ce que je ressens, l'histoire des tripes qui se nouent, les douleurs atroces dans le ventre, les migraines, ce sentiment humiliant de déchéance, d'échec, de soumission, non, rien ne sort de ma bouche. Mes lèvres sont scellées. Alors on trouve mauvais "exit", des "portes de secours" blindées, sans avoir le temps de mentaliser les pulsions. Parait que 'jai un comportement archaïque parceque je suis trop impulsive et ne réfléchis qu'après être passée à l'acte, bien que j'ai conscience de ce que je fais. Peut être parceque j'attends toujours l'explosion, que je me laisse déborder et que mes limites ne sont pas fixées, mon seuil de douleur est assez élevé. Ces derniers jours confirment malgré moi cette petite théorie. J'ai horreur de donner raison à la psychiatre, question de fierté...mais là, je ne suis pas en mesure de faire la maligne...
Enfin bref. Mes permissions sont maintenant limitées, et je n'ai droit qu'à une nuit chez moi. Rester le Vendredi soir à l'hôpital a été horrible parce que tout le monde part en perm' et que l'ambiance est morte genre pas un mot à table -génial-. Enfin bon, c'est pour mon bien hein...Parceque je suis "morcelée" -j'aime bien ce terme, ça a un coté un peu tragique- et que j'ai besoin de me "recentrer sur moi même", fin de citation. Il faut dire que dernièrement je n'étais plus vraiment là et m'arrangeait pour esquiver les soins afin de m'échapper chez mon père, ou ma mère, pour me laisser crever tranquille, sans qu'on retourne tout mon cerveau -qui a besoin de sucre sinon les neurones meurent et vous savez, c'est irreversible-. C'est comme une planque pour les fugitifs, oui en fait c'est carrément ça, même principe. Avec le stress d'être pris en flagrant délit. Eteindre son portable, des fois qu'ils voudraient me localiser. Faire la morte. Enfin ça va bien un temps mais là faut que je défonce tout et passer à la vitesse supérieure. Un peu d'entraînement et tout devrait rentrer dans l'ordre, je suis assez confiante. Car même si tout cela peut paraître désordonné, chaotique ou bordelique, ou anarchique, même si je m'en prends plein la gueule, j'apprends. A gérer mes états d'âme, déjouer les faiblesses, à croire en moi et tout un tas de trucs mais ça, ça mettra sûrement un peu plus de temps.
Je pense déja à mon retour demain soir et j'ai les boules. Pour l'instant je profite de la famille et c'est fort en émotion ;)
Ptite aprèm sympa au cinéma, soirée tranquillou devant la télé ma petite soeur dans les bras -et oui je suis tendre parfois- et ça régénere...le coeur se remet à battre.
J'ai peur de la semaine à venir; mardi grosse synthèse avec tous mes referents (psychologues, psychiatres, médecin -c'est que je mobilise du monde moi-) , et ils veulent que j'y participe mais si je pouvais éviter, franchement, ça me soulagerait beaucoup. Peur d'entendre des mots que je ne veux pas écouter.
Et mercredi, thérapie familiale, tout en ayant des rdv à l'Anpe, Assedic et tout le bordel. Je n'ai plus un rond et je commence à avoir la pression, ça fait plus d'un an et demi que je suis dans ce foyer, que je n'ai pas bossé ou si peu. Ca me manque beaucoup, ce truc qui nous rend "utile" parcequ'on fait quelque chose, qu'on a des projets...Là je ne sers à rien. J'évite tout le monde, ma famille, mes amis, même l'équipe soignante [c'est en partie pour ça qu'ils seront plus rigoureux envers moi ça m'enchante], et moi-même tellement j'ai peur qu'on parle de moi comme une locque humaine. Je me fuis moi même. C'est vicieux parceque pour l'instant je ne suis pas jugée apte à bosser, cependant si je ne bosse pas et ne fais rien ça ne va pas aller en s'améliorant, logique. La lassitude est née.
Je sens que si je continue à écrire je vais faire de la merde, donc je préfere m'arrêter là ;p
En plus aujourd'hui à Lille toutes les filles étaient canons, toutes plus minces les unes que les autres, plus minces que moi aussi et ça m'a foutu en l'air. C'est con hein...
Ou alors je suis parano ou alors l'anorexie gagne du terrain. C'est triste.
Même si les crises d'angoisse sont revenues et sont chaque fois plus intenses, mais j'apprends à faire sans lame ni bouffe ni -surtout- de cachets. Au début j'angoissais à l'idée d'angoisser [voui pas très clair je sais -jme comprends-] parce que je n'avais rien sous la main qui puisse me soulager; ma chambre a été retournée, éventrée, fouillée de fond en comble pour en retirer tous les petits sachets de pilules, les cutters, les canettes (lors d'un extrême sentiment de desespoir j'ai réussi à les transformer en pointes aiguisées, à défaut d'avoir autre chose sous la main), la masse de bouffe que j'avais soigneusement cachée, celle que j'étais sensée manger. Et va savoir pourquoi, stocker la bouffe me rassure, comme si en contemplant ce festin je pouvais me dire, bravo, tout est là, dehors et pas dans ton estomac, congratulations! Je crois que l'infirmière m'a dit que certains trucs étaient en train de moisir mais franchement ça ne m'a fait ni chaud ni froid, moi dans ma tête ça faisait, au secours putain, comment je vais faire SANS?
"Vous n'avez qu'à parler à l'infirmier, on est là pour ça"
Mais je n'ai pas appris à en parler, et la fuite est souvent ma porte de sortie, verbaliser ce que je ressens, l'histoire des tripes qui se nouent, les douleurs atroces dans le ventre, les migraines, ce sentiment humiliant de déchéance, d'échec, de soumission, non, rien ne sort de ma bouche. Mes lèvres sont scellées. Alors on trouve mauvais "exit", des "portes de secours" blindées, sans avoir le temps de mentaliser les pulsions. Parait que 'jai un comportement archaïque parceque je suis trop impulsive et ne réfléchis qu'après être passée à l'acte, bien que j'ai conscience de ce que je fais. Peut être parceque j'attends toujours l'explosion, que je me laisse déborder et que mes limites ne sont pas fixées, mon seuil de douleur est assez élevé. Ces derniers jours confirment malgré moi cette petite théorie. J'ai horreur de donner raison à la psychiatre, question de fierté...mais là, je ne suis pas en mesure de faire la maligne...
Enfin bref. Mes permissions sont maintenant limitées, et je n'ai droit qu'à une nuit chez moi. Rester le Vendredi soir à l'hôpital a été horrible parce que tout le monde part en perm' et que l'ambiance est morte genre pas un mot à table -génial-. Enfin bon, c'est pour mon bien hein...Parceque je suis "morcelée" -j'aime bien ce terme, ça a un coté un peu tragique- et que j'ai besoin de me "recentrer sur moi même", fin de citation. Il faut dire que dernièrement je n'étais plus vraiment là et m'arrangeait pour esquiver les soins afin de m'échapper chez mon père, ou ma mère, pour me laisser crever tranquille, sans qu'on retourne tout mon cerveau -qui a besoin de sucre sinon les neurones meurent et vous savez, c'est irreversible-. C'est comme une planque pour les fugitifs, oui en fait c'est carrément ça, même principe. Avec le stress d'être pris en flagrant délit. Eteindre son portable, des fois qu'ils voudraient me localiser. Faire la morte. Enfin ça va bien un temps mais là faut que je défonce tout et passer à la vitesse supérieure. Un peu d'entraînement et tout devrait rentrer dans l'ordre, je suis assez confiante. Car même si tout cela peut paraître désordonné, chaotique ou bordelique, ou anarchique, même si je m'en prends plein la gueule, j'apprends. A gérer mes états d'âme, déjouer les faiblesses, à croire en moi et tout un tas de trucs mais ça, ça mettra sûrement un peu plus de temps.
Je pense déja à mon retour demain soir et j'ai les boules. Pour l'instant je profite de la famille et c'est fort en émotion ;)
Ptite aprèm sympa au cinéma, soirée tranquillou devant la télé ma petite soeur dans les bras -et oui je suis tendre parfois- et ça régénere...le coeur se remet à battre.
J'ai peur de la semaine à venir; mardi grosse synthèse avec tous mes referents (psychologues, psychiatres, médecin -c'est que je mobilise du monde moi-) , et ils veulent que j'y participe mais si je pouvais éviter, franchement, ça me soulagerait beaucoup. Peur d'entendre des mots que je ne veux pas écouter.
Et mercredi, thérapie familiale, tout en ayant des rdv à l'Anpe, Assedic et tout le bordel. Je n'ai plus un rond et je commence à avoir la pression, ça fait plus d'un an et demi que je suis dans ce foyer, que je n'ai pas bossé ou si peu. Ca me manque beaucoup, ce truc qui nous rend "utile" parcequ'on fait quelque chose, qu'on a des projets...Là je ne sers à rien. J'évite tout le monde, ma famille, mes amis, même l'équipe soignante [c'est en partie pour ça qu'ils seront plus rigoureux envers moi ça m'enchante], et moi-même tellement j'ai peur qu'on parle de moi comme une locque humaine. Je me fuis moi même. C'est vicieux parceque pour l'instant je ne suis pas jugée apte à bosser, cependant si je ne bosse pas et ne fais rien ça ne va pas aller en s'améliorant, logique. La lassitude est née.
Je sens que si je continue à écrire je vais faire de la merde, donc je préfere m'arrêter là ;p
En plus aujourd'hui à Lille toutes les filles étaient canons, toutes plus minces les unes que les autres, plus minces que moi aussi et ça m'a foutu en l'air. C'est con hein...
Ou alors je suis parano ou alors l'anorexie gagne du terrain. C'est triste.