Voila.
Me voila à la maison.
Je suis rentrée vendredi dernier, samedi je travaillais au musée. J'ai vite éludé les questions, bien que personne ne soit duppe. Mais je me fous de ce qu'on peut penser, royalement.
Je crois que je rentre au moins reposée, c'est déja à prendre. j'ai un traitemen contre les insomnies, l'anxiété. Bref, comme d'hab; des anxyolitiques, anti-psychotiques, somniféres, antidépresseurs.
Je m'attendais à quoi de plus aprés tout?
Au moins j'ai renoué avec le milieu psychiatrique que j'avais lachement abandonné il y a un an tout juste.
Depuis quatre ans, tous les mois de mars, je me fais l'HP.Etrange. Bizarrement, vraiment, je viens de me rendre compte que cette période correspondait à une certaine date, qui est rangée dans la cas "A oublier de toute urgence".
Personne ne comprend rien,on ne remarque que ma maigreur, on ne fait que me dire "hey, faut que tu manges sinon ceci ou cela". Je sais tout ça, merci, je crois que j'ai fait assez longtemps pour savoir tout ça, c'est gentil mais merci.
Ce dont tout le monde se fout, c'est que la maigreur c'est juste une conséquence, une conséquence de toute la merde qui s'est entassée dans mon cerveau. la maigreur on s'en fout, oui je sais que je suis maigre. Oui je sais qu'il y a des risques, et oui, ils y a des risques vitaux. C'est bon, c'est fini? J'ai envie de leur dire.
Mais ça ne se fait pas, on peut pas leur dire ça à tous ces gens qui s'inquiétent, ils y peuvent rien eux.
Juste que j'ai envie de m'en prendre à tout le monde,dès la moindre question, dés le premier contact. J'ai envie de leur fermer leur grande gueule.Pas cool.
L'agressivité refait surface et c'est comme ça. Ma mére est persuadée que je suis en pleine rechute et je me tue à lui dire que ça va, ce qui est vrai, bordel de merde, je vais bien. et si elle continue, je vais finir par taper une vraie crise d'angoisse et ça va être vite réglé.
Voila le probléme, c'est que je vais justement bien. Je suis meme plutot sereine. je ne fais plus attention à mon poids depuis longtemps parceque ce n'est pas important, ou plus important plutot. Enfin je veux dire, bien sur, il faut que je me sente légére, ça c'est net, ce qui implique une certaine rigeur, évidemment, cependant j'ai pas de balance chez moi et ça va trés bien. Je ne m'oblige pas à manger, ni à jeuner, c'est juste que j'ai un régime végétalien, et meme si je me bourre de légumes, ce qui est compensé par un jeûn non calculé non plus, en général, je prends pas un gramme, mais je peux en perdre, ça arrive. C'est devenu une sorte de...je sais aps, c'est une hygiéne de vie. Rien n'est plus calculé, je ne pése rien, mes repas ne sont plus prévus comme avant, tout est cool.
horreur, en écrivant je me rends compte que ce n'est pas parceque ça va mieux, mais plutot que je prends ça comme une fatalité, et que je baisse les armes. Je ne calcule plus rien parcequ'en fin de compte je m'en fous.
Vous allez vous dire "ben qu'est ce qu'elle nous fait chier celle la, t'as qu'as continuer comme ça si tu veux pas guérir on peut rien faire pour toi", et vous avez surement raison.
Je veux guérir. enfin, je m'en fous un peu, mais c'est juste que je voudrai quand meme pouvoir avoir le moral au top, rire vraiment et surtout avoir des émotions. Et avoir des enfants. Et mourir vieille.mais pas grossir.
Vivre ou maigrir, faut choisir, et putain de merde, ça peut paraître futile comme choix, mais parfois j'ai l'impression que c'est une décision vitale chez moi.
Pour l'instant, on a cas dire que ma vie a repris, je retravaille, le week end a été dur à cause de toutes les rumeurs que l'on a lancé en mon absence un peu inexpliquée et brutale. Toujours est-il que j'ai repris le boulot à temps plein, que ce week end je n'ai pas eu de malaise ni dans les escaliers, ni en salle fumeur, ni nullepart en fait, et que ça c'est déja un point +. Je me suis mis de l'autobronzant et j'ai bonne mine, je l'ai piqué à ma mére et je sais aps apparemment c un truc bien parceque je ne suis ni orange (ça serait con) ni barbouillée de traces (humiliant). Ca aussi, c'est +, on se dit moins "dis donc, t'as vu la gueule qu'elle tire, on dirait une morte vivante..."
Alors j'ai repris ma vie. rien de changé, rien d'absolu. On verra bien. Besoin de temps. Besoin de me remettre de ce voyage quelque peu spécial dans le monde pathologique, dans les "fantaisies" ou folies humaines.