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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 21:54

OuT



Je vais sortir d'ici. De ce foyer, de la psychiatrie. Ma propre folie, mêlée à celle des autres me consume. Deux années que je suis absente de ma propre vie, 8 que j'ai vouées à la maladie. Guérie ou non, tant pis. Qu'est ce que je risque, dehors, de vivre? On m'avait dit 10 mois. Cela me semblait déjà insurmontable. Mais de me dire que je suis restée 24 mois ici, c'est insoutenable. Il faudra bien un jour, que je sorte. Je doute fortement de ma guérison, pas que je veuille me donner un air dramatique, mais honnêtement, si je n'y suis pas parvenue en deux ans, en étant enfermée et encadrée, je ne vois pas l'intérêt de persister dans ce monde où la maladie s'inscrit sur chaque visage, dans chaque regard, dans chaque geste.Ce n'est pas entre ces murs nus et froids que je prendrai mon envol, cela fait bien longtemps que j'aurais dû clore la période d'essai. Autant le tenter dehors. Et peut être que j'ai besoin de prendre l'air. Si vous saviez comme j'ai envie de tout foutre en l'air, de tout plaquer  et de me barrer loin d'ici. Loin des hôpitaux, des médecins, des infirmiers...des patients. Je ne peux plus respirer cet air vicié, malsain, pathologique, je ne peux plus croiser les blouses blanches, je ne veux plus étouffer ma rage dans les draps immaculés, je ne veux plus de leurs putains de pesées, de leurs prises de tension, de leurs analyses, de leurs grands airs desesperés. Je ne rejette pas l'encadrement et la sécurité qu'ils m'ont apporté, parcequ'il y a eut des moments où l'enjeu était vital et je les remercie de tout mon coeur d'être encore en vie. Je sais que je n'ai pas toujours été très maléable, mais ils m'ont sauvée. Aujourd'hui je fais une overdose du milieu hospitalier et ce n'est pas de leur faute, mais ma prise en charge me fait royalement chier, je n'ai plus envie d'entendre les recommandations, les ordres et les contrats, je n'en peux plus, j'ai juste besoin de ma liberté, et je me dis qu'après deux ans d'hospitalisation, il faut avouer que ce n'est peut être pas la meilleure manière de guérir. Je ne suis plus autant en danger qu'il y a quelques temps et je me sens prête à aller inspirer l'air dehors. Là où j'ai posé ma vie il y a des années. Peut être que je ne guerirai pas après tout. Et si c'est le cas, je prefere m'en aller crever dehors que de moisir dans un hopital. Il est évident que je garderai un suivi et que je n'arrêterai pas tout d'un coup, comme j'ai pu le faire auparavant.Simplement, j'aimerais m'émanciper de tout ça. Avant que je les envoie tous se faire foutre, ce que je regretterais; personne n'y est pour rien, je ne peux en vouloir qu'à moi même.J'ai horreur de dire ça on dirait que je me prends pour une victime pathétique, mais je ne trouve pas d'autres mots.
Je n'ai plus qu'à fermer les yeux en esperant très fort la sortie. Qu'ils me laissent faire. Qu'ils me laissent,tout court.

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commentaires

L
J'espère que tu trouveras ton équilibre dehors et ne te mettras plus en danger. Bonne chance.
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M
coucuo, je suis en trian de me creer un blog sur over blog mais secret enfin pour ma famille, donc pas de lien sur monpetitharicot :d j'espere que tu vas bien, je te donne l'adresse, la semaine prochaine, je mettrais mon journal en ligne, http://poupeeperdue.over-blog.com/
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P
ben dis donc sa faisait un moment...mais tu reste tjs la dans ma tete, dans mon coeurtu m'etonne ma belle que tu n'en puisse plus, deja tu as tenu tout ce temps a te battre, enfin a essayer de kk chose. prend le temps de revivre par toi meme, de profiter d'un rien.sage decision que de ne pas tout couper je pense que c'est trop fragile de passer du tout au riencomme tu as pu le constater myspac est pour moi une page tournée, mais tu as tjs possibilité de me contacter ailleurs.je pense tjs fort a toitiens nous au courant de ta nouvelle vie, je croise les doigtsje t'embrasseC.
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A
Je reste persuadée que l'hopital est une structure de survie et de protection envers toi meme... je pense qu'on ne guérrie pas à l'hôpital. Mais dehors dans lavraie vie. Emportée par le tourbillon des amis, du boulot, du quotidien...Vivre dehors ne doit pas etre un echappatoir aux soins mais bien etre vecu dans un reel élan positif. Tu as l'air consciente de tout ça ce qui veut surement dire qu'il va te falloir desormais tourner une page :). Mais ne fait pas ca dans la precipitation. Ne pas fuir à la sauvette comme on sait si bien le faire. Prépare ça calmement pour ne pas te retrouver devant un vide. Le logement, les papiers etc... et puis avoir un boulot ou un stage ( tu continues au fait chez le graphiste?) .Voila, qu'importe la decision si elle est prise avec sagesse ça ne pourra etre que bénéfique :))) ( ren je fais ma maman là!).Bizzzz
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P
Et si la liberté était la solution ?Un de mes derniers billets parle de ça :)http://ppm00.canalblog.com/archives/2009/03/30/13199002.htmlBon vent jolie fleur !
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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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