31 mars 2009
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Je vais sortir d'ici. De ce foyer, de la psychiatrie. Ma propre folie, mêlée à celle des autres me consume. Deux années que je suis absente de ma propre vie, 8 que j'ai vouées à la maladie. Guérie ou non, tant pis. Qu'est ce que je risque, dehors, de vivre? On m'avait dit 10 mois. Cela me semblait déjà insurmontable. Mais de me dire que je suis restée 24 mois ici, c'est insoutenable. Il faudra bien un jour, que je sorte. Je doute fortement de ma guérison, pas que je veuille me donner un air dramatique, mais honnêtement, si je n'y suis pas parvenue en deux ans, en étant enfermée et encadrée, je ne vois pas l'intérêt de persister dans ce monde où la maladie s'inscrit sur chaque visage, dans chaque regard, dans chaque geste.Ce n'est pas entre ces murs nus et froids que je prendrai mon envol, cela fait bien longtemps que j'aurais dû clore la période d'essai. Autant le tenter dehors. Et peut être que j'ai besoin de prendre l'air. Si vous saviez comme j'ai envie de tout foutre en l'air, de tout plaquer et de me barrer loin d'ici. Loin des hôpitaux, des médecins, des infirmiers...des patients. Je ne peux plus respirer cet air vicié, malsain, pathologique, je ne peux plus croiser les blouses blanches, je ne veux plus étouffer ma rage dans les draps immaculés, je ne veux plus de leurs putains de pesées, de leurs prises de tension, de leurs analyses, de leurs grands airs desesperés. Je ne rejette pas l'encadrement et la sécurité qu'ils m'ont apporté, parcequ'il y a eut des moments où l'enjeu était vital et je les remercie de tout mon coeur d'être encore en vie. Je sais que je n'ai pas toujours été très maléable, mais ils m'ont sauvée. Aujourd'hui je fais une overdose du milieu hospitalier et ce n'est pas de leur faute, mais ma prise en charge me fait royalement chier, je n'ai plus envie d'entendre les recommandations, les ordres et les contrats, je n'en peux plus, j'ai juste besoin de ma liberté, et je me dis qu'après deux ans d'hospitalisation, il faut avouer que ce n'est peut être pas la meilleure manière de guérir. Je ne suis plus autant en danger qu'il y a quelques temps et je me sens prête à aller inspirer l'air dehors. Là où j'ai posé ma vie il y a des années. Peut être que je ne guerirai pas après tout. Et si c'est le cas, je prefere m'en aller crever dehors que de moisir dans un hopital. Il est évident que je garderai un suivi et que je n'arrêterai pas tout d'un coup, comme j'ai pu le faire auparavant.Simplement, j'aimerais m'émanciper de tout ça. Avant que je les envoie tous se faire foutre, ce que je regretterais; personne n'y est pour rien, je ne peux en vouloir qu'à moi même.J'ai horreur de dire ça on dirait que je me prends pour une victime pathétique, mais je ne trouve pas d'autres mots.
Je n'ai plus qu'à fermer les yeux en esperant très fort la sortie. Qu'ils me laissent faire. Qu'ils me laissent,tout court.