3 septembre 2009
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14:34
Je suis retournée au foyer. Rendre les médicaments que je n'avais pas pris. Notez l'effort: pas de stock chez moi, mais de la franchise. De la sagesse? Pas d'engueulade...juste une certaine fatigue dans les yeux de la psychiatre après le résultat des analyses. Oui, ils m'attendaient au tournant. "Heureusement que vous n'aviez pas pris vos cachets, parce que je préfère vous dire que ça aurait mal tourné". Heu, c'est ce que je m'étais dit aussi. "Le problème, c'est que vous auriez du vous contenter de prendre vos cachets, et pas autre chose."
_Vous allez me lâcher? Je veux dire, je vois bien que je fous tout en l'air. Vous me filez des cachetons, du temps, et moi....désolée. J'ai vraiment un comportement à la con des fois.
_Qui a dit ça?Tant que je le pourrai, je serai à vos côtés. Se droguer n'est pas anodin et vous le savez autant que moi, surtout dans votre pathologie et votre sens des limites...très subjectif.
_Oui enfin, ça va, hein, je me suis pas foutu des seringues dans les bras non plus!
_On est d'accord, cependant, je ne m'attendais pas à de tels...résultats. Vous avez conscience de ce que vous vous envoyez? Honnêtement? Je suis avec vous, mais ce n'est plus de mon ressort. Je vais vous donner un numéro..."
Je n'entends plus. Le docteur M. Ouais, pour quoi faire?Je suis pas une tox non plus. J'aime bien, des fois, m'envoyer en l'air. Tout là haut. J'ai des drôles de fréquentations, avec des gens qui, comment elle a dit, qui se "sont cramé la cafetière", ok. ça arrive. Et là, j'ai fait fort. Mais c'est momentanné, qu'est ce que je vais aller foutre chez un addictologue, et qu'est ce que je vais lui dire...C'était pour m'amuser. "Et vous avez besoin de tout ça?" Nia nia nia. Je sais que c'est mal, que je n'aurais pas dû, que c'est des grosses conneries, "et vôtre état vous y avez pensé à votre état? D'ailleurs je ne comprends même pas comment vous pouvez vous enfiler tout ça avec cette corpulence. En tous les cas, au regard de votre passé, je pense qu'il vaut mieux prendre des dispositions tout de suite. Je ne dramatise pas la situation. Je veux juste que vous appeliez ce numéro. Je pourrais faire un courrier, mais je n'en ai pas envie. Je sais que vous êtes capable de le faire seule."
Bon, elle m'a pas engueulée. C'était pas ça. Pas de jugement non plus. En fait, j'ai plutôt apprecié cette entrevue. Tout ce que je voulais savoir, c'était s'ils allaient baisser les bras, s'ils allaient me laisser là...j'ai besoin d'eux moi. Sous mes grands airs de tête à claque. Il n'y a que là bas -et ici- où je n'ai pas à mentir, à me cacher, ni à enjoliver la réalité...J'ai mal de dire ça, mais s'ils me lâchent...
Je suis loin d'être fière de ce que j'ai fait. Mais c'était tellement pas grave.Ou alors, c'est devenu banal. Ca fait des années que je fais ça. Sans me poser de questions, il y en a sur la table, je prends, il n'y en a pas, c'est tout.
_Mais, euh, enfin, sérieusement...ma consommation est importante?
_Oui. C'est quotidien, rentrez vous ça dans le crâne.
_Pas pour tout...je veux dire, la poudre, l'alcool et les pilules, je peux m'en passer...c'est juste que ça me prend des fois, comme ça. Bon, pour l'herbe. Ouais. D'accord...oui mais c'était une semaine spéciale!
_Depuis que vous êtes sortie d'ici vous me dîtes ça. Vous vous tirez une balle dans le pied. C'est dommage. Je le pense sincèrement.
Qu'est ce que je pouvais répondre putain. Qu'est ce que je pouvais lui dire? Pas de défense. Et puis même, il ne s'agissait pas de mon procès. Disons, une mise en garde. Mais maintenant, banco. Le deal c'est que j'aille voir ce fameux médecin, parce qu'elle ose même pas me filer mes cachetons habituels. A cause du mauvais ménage. Elle ne savait même plus répondre à mes questions concernant le traitement. "Et puis quand je vous prescris des médicaments, je reçois presque automatiquement un appel de l'hôpital pour me prévenir que vous en avez abusé. Je sais que je prends un risque quand je le fais. Maintenant, vous viendrez les chercher cachet par cachet, point."
Bam.
De toutes manières, ça me pendait au nez. Et ça me rassure plus qu'autre chose, en fait. C'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de m'empiffrer de ces trucs. 1,2,5,10 cachets d'un coup. Et puis après il est trop tard. Au moment du dernier gobage, le dernier petit cachet que j'ai été cherché tout au fond du tiroir, je me rends compte que merde, ça va pas le faire. Mais c'est déja fait. C'est comme une crise de boulimie...pareil. Je sais qu'ils sont là, prêts à m'offrir la délivrance. Je lutte, ça me tord les tripes. Et je finis par craquer. En grand. Inconsciemment j'essaye d'être seule, pour ne pas donner de triste spectacle. Mais il arrive que dans un état second je sorte de la maison, ou pire, que j'appelle ma mère, en plein délire. Et là, ça se passe toujours mal. Enfin pour la dernière fois, j'ai été surprise que Mme L. soit au courant. Ils savent tout de toutes manières. Des fois j'en ai marre d'être fliquée. Mais j'ai besoin de ce cadre. Si j'en sors, j'ai l'impression que je vais crever. J'ai toujours peur qu'on m'abandonne, ça me fout en l'air.
Et puis tout ça...Je vais bien vous savez. Vraiment. Ce sont des détails.
_Vous allez me lâcher? Je veux dire, je vois bien que je fous tout en l'air. Vous me filez des cachetons, du temps, et moi....désolée. J'ai vraiment un comportement à la con des fois.
_Qui a dit ça?Tant que je le pourrai, je serai à vos côtés. Se droguer n'est pas anodin et vous le savez autant que moi, surtout dans votre pathologie et votre sens des limites...très subjectif.
_Oui enfin, ça va, hein, je me suis pas foutu des seringues dans les bras non plus!
_On est d'accord, cependant, je ne m'attendais pas à de tels...résultats. Vous avez conscience de ce que vous vous envoyez? Honnêtement? Je suis avec vous, mais ce n'est plus de mon ressort. Je vais vous donner un numéro..."
Je n'entends plus. Le docteur M. Ouais, pour quoi faire?Je suis pas une tox non plus. J'aime bien, des fois, m'envoyer en l'air. Tout là haut. J'ai des drôles de fréquentations, avec des gens qui, comment elle a dit, qui se "sont cramé la cafetière", ok. ça arrive. Et là, j'ai fait fort. Mais c'est momentanné, qu'est ce que je vais aller foutre chez un addictologue, et qu'est ce que je vais lui dire...C'était pour m'amuser. "Et vous avez besoin de tout ça?" Nia nia nia. Je sais que c'est mal, que je n'aurais pas dû, que c'est des grosses conneries, "et vôtre état vous y avez pensé à votre état? D'ailleurs je ne comprends même pas comment vous pouvez vous enfiler tout ça avec cette corpulence. En tous les cas, au regard de votre passé, je pense qu'il vaut mieux prendre des dispositions tout de suite. Je ne dramatise pas la situation. Je veux juste que vous appeliez ce numéro. Je pourrais faire un courrier, mais je n'en ai pas envie. Je sais que vous êtes capable de le faire seule."
Bon, elle m'a pas engueulée. C'était pas ça. Pas de jugement non plus. En fait, j'ai plutôt apprecié cette entrevue. Tout ce que je voulais savoir, c'était s'ils allaient baisser les bras, s'ils allaient me laisser là...j'ai besoin d'eux moi. Sous mes grands airs de tête à claque. Il n'y a que là bas -et ici- où je n'ai pas à mentir, à me cacher, ni à enjoliver la réalité...J'ai mal de dire ça, mais s'ils me lâchent...
Je suis loin d'être fière de ce que j'ai fait. Mais c'était tellement pas grave.Ou alors, c'est devenu banal. Ca fait des années que je fais ça. Sans me poser de questions, il y en a sur la table, je prends, il n'y en a pas, c'est tout.
_Mais, euh, enfin, sérieusement...ma consommation est importante?
_Oui. C'est quotidien, rentrez vous ça dans le crâne.
_Pas pour tout...je veux dire, la poudre, l'alcool et les pilules, je peux m'en passer...c'est juste que ça me prend des fois, comme ça. Bon, pour l'herbe. Ouais. D'accord...oui mais c'était une semaine spéciale!
_Depuis que vous êtes sortie d'ici vous me dîtes ça. Vous vous tirez une balle dans le pied. C'est dommage. Je le pense sincèrement.
Qu'est ce que je pouvais répondre putain. Qu'est ce que je pouvais lui dire? Pas de défense. Et puis même, il ne s'agissait pas de mon procès. Disons, une mise en garde. Mais maintenant, banco. Le deal c'est que j'aille voir ce fameux médecin, parce qu'elle ose même pas me filer mes cachetons habituels. A cause du mauvais ménage. Elle ne savait même plus répondre à mes questions concernant le traitement. "Et puis quand je vous prescris des médicaments, je reçois presque automatiquement un appel de l'hôpital pour me prévenir que vous en avez abusé. Je sais que je prends un risque quand je le fais. Maintenant, vous viendrez les chercher cachet par cachet, point."
Bam.
De toutes manières, ça me pendait au nez. Et ça me rassure plus qu'autre chose, en fait. C'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de m'empiffrer de ces trucs. 1,2,5,10 cachets d'un coup. Et puis après il est trop tard. Au moment du dernier gobage, le dernier petit cachet que j'ai été cherché tout au fond du tiroir, je me rends compte que merde, ça va pas le faire. Mais c'est déja fait. C'est comme une crise de boulimie...pareil. Je sais qu'ils sont là, prêts à m'offrir la délivrance. Je lutte, ça me tord les tripes. Et je finis par craquer. En grand. Inconsciemment j'essaye d'être seule, pour ne pas donner de triste spectacle. Mais il arrive que dans un état second je sorte de la maison, ou pire, que j'appelle ma mère, en plein délire. Et là, ça se passe toujours mal. Enfin pour la dernière fois, j'ai été surprise que Mme L. soit au courant. Ils savent tout de toutes manières. Des fois j'en ai marre d'être fliquée. Mais j'ai besoin de ce cadre. Si j'en sors, j'ai l'impression que je vais crever. J'ai toujours peur qu'on m'abandonne, ça me fout en l'air.
Et puis tout ça...Je vais bien vous savez. Vraiment. Ce sont des détails.