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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 12:59

C'est horrible de se trouver déchirée entre ce qui est raisonnable, et ce dont on a envie.

Pour une fois j'ai pris une décision raisonnable.

Mais bordel, putain, comme j'ai le coeur pété...

Le vide a repris ses droits, impérial, tyrannique.

Mais je ne regrette rien. J'ai vécu une histoire mangifique, à fond, passionnée, comme je les aime. Douceet violente par sa passion. J'aime la brutalité de mes sentiments. J'ai aimé être surprise par mes émotions, surprise par le pouvoir de mon coeur.

J'ai appris tellement. Que j'étais capable d'aimer. Qu'on pouvait m'aimer. Que vivre, profiter de l'instant, c'est apprendre à lâcher prise, à Vivre, à recevoir de la Vie. Et que c'était bon. Divin même. Je me suis rendue compte que mon corps  n'est pas un livre ouvert; l'autre ne peut pas percevoir son histoire à son simple touchetr et qu'il ne dégoûte pas. Le problème ça n'est pas la perception des autres, mais bien la mienne. Aime toi toi même, les autres t'aimeront, prend tout son sens. Car la distance qui persistait entre nos corps, c'était moi qui la mettait; c'était le dégoût que MOI j'éprouvais pour moi, pas le sien. A cause de mon dégoût, je me suis punie toute seule, alors que lui désirait mon corps,et le trouvait même...beau. J'ai appris à m'accepter dans le regard de l'autre, à me trouver jolie dans son regard, j'ai appris à lâcher prise, j'ai appris à faire confiance, à me livrer sasn peur, à ôter les masques et être aimée pour ce que je suis, pas ce que j'imaginais qu'il aimerait que je sois. J'ai grandi. Cette histoire m'a énormément apportée.Je pense pouvoir affirmer que ce fut mon premier amour. Car à 15 ans...qu'est ce qu'on y connaît? Cette amourette a été importante pour moi, oui, mais elle n'aura jamais je poids de cet amour ci. J'ai eu le sentiment d'avoir trouvé ma parfaite âme soeur, mon double, mon moi masculin.

Je n'ai pas de regrets. J'en aurais certainement eu, si je ne m'étais pas donné les moyens de le vivre. Alors, la rupture a une incidence fracassante, elle a des notes de tristesse, de décéption, et d'une fatalité exaspérante. Comme toutes les ruptures. Je me demande si un jour on s'y habitue? Si un jour notre armure n'est en rien ébranlée? Est qu'un jour nous parvenons à ne plus ressentir la douleur?

Ce jour là, j'imagine que j'aurais perdu, en même temps que la perte de la sensation de douleur, toute trace d'humanité.

 

J'ai horreur de cette sensation. Celle d'avoir été amputée à vif. Cette sensation qu'il nous manque un truc. On sait pas dire quoi, mais on le sent, il manque quelque chose. On fonctionne au ralenti. Et puis il y a ce vide aussi, désespérant. J'avais même réussi à l'oubier ce con. Mais il s'engouffre dans toutes les failles. Et celle -ci est énorme, ça tombe bien.

 

Oui, c'est une décision raisonnable. Mais doit on être raisonnable en amour?

Je l'aimais, et je l'Aime encore plus fort depuis qu'il n'y a plus de nous deux. Etrange le fonctionnement d'un coeur. Je lai tellement repoussé, tellement ignoré, je ne lui ai rien accordé, jamais écouté, rien. Il y a mon corps et ma tête, mais le coeur, abonné aux absents, c'est simple il me servait à rien. QUE DALLE. KEUTCH. RIEN. Mais là, pour l'occaz'...il s'est battu comme un lion. Ressentir, aimer, éprouver, adorer, haïr, putain mais pourvu que ça dure. Mon coeur, je ne veux plus jamais le ranger à la cave.

 

 

 

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 22:24

P1010485.JPG

Pendant longtemps j'ai cru que l'amour et ses conneries n'étaient pas faits pour moi.

Je m'étais résignée à passer ma vie à essayer de le toucher du bout des doigts, sans jamais l'atteindre. Pas pour moi. L'amour c'est pur, l'amour c'est beau.  Totalement à l'opposé de moi en somme.  Le truc, c'est qu'on fait des choses sans penser à demain. On les fait parce qu'on est putain de paumé. J'ai troqué mon cul pour pouvoir me défoncer, j'ai déconné, déconnecté, oublié. Dans le fond j'y trouvais mon compte, rien ne durait, tout était éphémère. L'effet, les gens, moi. L'anorexie, la boulimie, les scarifs, les addictions pour combler le vide immense, MON vide, moi. Cyclique. Les hauts qui arrivaient après les grosses descentes de n'importe quoi, dans les quelles je me bourrais de n'importe quoi, pourvu que ça comble, pourvu que ça me remplisse. Une fois comblée, je pouvais me relever et aller au combat, invincible, euphorique, jusqu'au prochain vide.

Un matin on se lève, et on s'aperçoit que si on décide de mener une vie plus "normale", plus saine, c'est dommage parce que les séquelles, elles, ne sont pas éphémères. Elles restent et sont irréversibles. Elles sont là, comme pour ne jamais refermer la plaie béante. Pour que ça suppure en permanence. Trace invisible de la blessure à vif. Celle qu'on voudrait effacer, mais qui ne partira jamais. Cicatrice mal suturée. Petit pansement inutile. Décollé, recollé. On aimerait bien qu'elle s'efface, mais elle est là. Partout, elle nous suit. Notre ombre. L'obscurité de l'être. On a beau faire semblant, de se foutre un putain de masque sur la face, elle est là. Tapie, elle surgit à tout moment.

Ce jour où je me suis aperçue que toute ma vie je porterai les stigmates d'une vie un peu trop excessive, un peu trop masochiste, j'ai su qu'il y avait des jolies choses dans la vie, que je devrais juste, toucher du bout du doigt. Sans jamais les étreindre.

Qui voudrait d'une putain paumée? Qui voudrait d'une fille capable d'offrir ce qu'elle a de plus pur pour s'envoler quelques poignées de minutes? Quand on est capable de donner, de brader, troquer son corps, soi même, on est capable de tout non? Quelles sont les valeurs? La morale? La conscience? Même pas en rêve poupée. Même pas en rêve.

Je voulais aller bien, je voulais bien "me ranger", mais mon corps était déjà pourri, déjà cassé, alors, à quoi bon. Déjà il était vieux. Déjà j'avais le triple de mon âge. Déjà mes os se transformaient en poussière, doucement. Déjà mes dents tombaient. Et déjà la mémoire me faisait défaut. Alors...à quoi bon?

J'ai voulu y aller, je suis allée sagement à tous les rdv psys qu'on me donnait, j'ai pris gentiment tous mes cachets. Parfois pas, parfois trop, mais tous, je les ai gobés. Je faisais des exercices, notais mes repas, détaillais ce qu'on voulait que je détaille, disais ce qu'on voulait entendre. J'ai entendu les progrès, j'ai entendu la régression, j'ai vu à quoi ressemblait un hôpital psychiatrique, et à quoi ressemblait la vraie folie. Pas celle qui arrive après des expériences marquantes, celle qui te chope à la naissance, sans qu'on puisse rien y faire. Je les ai enviés ceux là. Inconscients, avec une réalité bien plus jolie que la mienne. Je les ai enviés pour tous les cachetons qu'ils avaient à prendre aussi.  Et puis ils n'avaient rien d'autre à penser que les heures qui tournaient lamentablement, au rythme des barquettes, des activités, des pilules, de la nuit, des cris parfois, des blouses blanches, les injections, les transferts. Rien d'autre à penser. Prison dorée. La maladie mentale. Ce qui est horrible avec ça, c'est que lorsqu'on entend "mental", on pense que c'est une simple question de volonté. Que si on avait voulu faire autrement, on aurait pu. Que si je voulais vraiment m'en sortir, je le ferais pas vrai?

Non. J'ai mis du temps, des années à m'enlever cette putain de culpabilité à la con. Celle qui me mangeait toute entière, toutes les nuits. Et encore, il y a de sacrés restes. Mais quand la lucidité m'ouvre les yeux, j'arrive parfois à me pardonner, un peu. Le temps d'une cigarette, je sais que j'avais pas le choix. Borderline. Noir ou blanc, trop ou rien. Et ce vide, toujours ce vide, la peur de l'abandon qui fout le bordel dans les liens affectifs. La faille narcissique horrible. Encore aujourd'hui je me demande comment il est possible de se haïr à ce point. Ne pas croire en soi de la sorte, c'est presque criminel putain.

Et puis je l'ai rencontré. J'ai rencontré mon Double. Mon miroir. Nos écrits se sont emmêlés et nos mots se sont fondus, pour m'apercevoir que peut être la vie en avait encore sous la pédale. Qu'il y avait des sensations que j'avais pas encore explorées. Plus il m'écrivait plus je voulais lui répondre, plus je le lisais plus je voulais le voir, plus je voulais le voir plus il me manquait. L'intensité m'a déstabilisée très vite. Mon souffle se faisait court à la simple vue de ses mots et je n'ai même pas su identifier ce qui m'arrivait, parce que je ne connaissais pas. L'inconnu me fait peur en règle générale. Mais là, c'était trop important pour que je ne laisse la peur s'engouffrer dans mes entrailles. Je ne pouvais pas. Il fallait que je le voie. Que j'entende sa voix. Que je finisse ses phrases. Que nos bouches s'entrechoquent et finissent par s'unir. Plus je le connais plus j'ai conscience que nous sommes de belles personnes. En apprenant à l'aimer j'apprends à m'aimer et les premières fois n'en finissent plus. Je ne fais que découvrir. Je ne fais qu'apprendre la Vie depuis quelques semaines. J'apprends à marcher, j'apprends à regarder, j'apprends à ressentir, j'apprends à manger. J'ai arrêté les crises de boulimie, et j'ai mis des couleurs dans mon assiette. Même quand il n'est pas avec moi je ne me sens pas vide. J'apprends à me servir de mon coeur aussi. A lui laisser un peu de place. Le laisser battre. Vite. J'apprends à rire de tout et de n'importe quoi, j'apprends à être moi même et à ne plus mettre le masque d'une autre. J'apprends à m'aimer dans ses yeux et finis même parfois par me trouver presque jolie.

Je ne savais même pas que je pouvais abriter tout ça dans mon coeur. Remarque, fallait bien qu'il serve à quelque chose un jour. Ça fait 25 ans qu'il pionce. Oh, j'aime. Ma famille mes amis. Mais de cette manière là jamais. Il est même à rude épreuve. Ça va jusque dans les tripes. J'apprends à sourire aussi. Pendant des heures. Juste en y pensant. Je me trouve même sacrément conne parfois, même beaucoup et je m'en fous. J'ai presque envie d'écrire sur mon front que je suis heureuse, et de parcourir le monde entier. Je suis amoureuse et rien ne peut m'atteindre. Vous voyez?

Nous sommes les seuls à connaître le lien qui nous unit. Les seuls à tout connaître l'un de l'autre. C'est comme si je le connaissais depuis toujours. Les barrières se sont écroulées dès le premier échange. Nous étions nus l'un devant l'autre. Pas de censure. Juste la liberté d'être soi même. Il est le seul borderline que je connaisse. Le seul qui m'ait aussi permis de palper le concept, et de le comprendre, de le percevoir à travers l'autre, et de me comprendre en me plongeant dans sa propre personnalité. Parfois j'ai l'impression que notre "moi" est tellement poreux, illimité, flou, que ça nous permet de nous fondre l'un dans l'autre avec une facilité déconcertante. Déconcertante et rassurante, déconcertante et tellement forte. Sécurisante. Même absent il est là, en moi. Même absent mon vide n'est plus et je reste forte de lui.

je l'Aime. En toute liberté. Je ne le possède pas, il ne me possède pas. Nous sommes libres. Des Amants aimantés, indépendants. Vivre au présent. Profiter du présent et savourer chaque instant. Encore une première fois. Vivre. Je me sens vivante. Juste, vivante. Enfin. Et non, je m'aperçois que ce que j'ai pu vivre avant n'a plus d'importance à côté.

Je me suis demandée pourquoi moi. Pourquoi il n'a pas fui devant mon corps. Pourquoi il n'a pas peur que je le salisse. Pourquoi il m'Aime quand même. Pourquoi il est resté. Pourquoi il me touche. Pourquoi moi? Mais les questions n'ont plus leur place. Plus d'importance.  Ma tête a pris trop de place toute ma vie. M'a pourrit des nuits entières avec des trucs qui foutent l'air gratos. Elle a tué mon corps et mon coeur. Alors aujourd'hui, j'ai envie qu'elle ferme sa gueule de temps en temps, histoire de respirer un peu. Savourer, se délecter, et trouver ça délicieux sans en être gênée.

Bien sûr que la question du corps prend encore beaucoup de place. Et bien sûr que j'ai énormément de mal à faire la part des choses entre avant et maintenant, niveau corporel. Que lorsqu'IL me touche j'ai tellement peur que les autres viennent nous parasiter. Qu'ils surgissent et qu'ils pourrissent tout. Je me défends comme une damnée pour les empêcher d'apparaître, mais alors je ne suis plus présente, et me terre dans une douleur effrayante. Il me touche et je tremble comme si c'était une torture. Je suis là, Il est là, me protège, et pourtant putain que j'ai confiance, et que j'ai envie de me fondre en lui, d'emmêler nos corps jusqu'à l'osmose parfaite. Mais non. Ça ne suffit pas. Et puis, j'ai peur. Je ne sais pas de quoi. Juste, j'ai peur. Que ça fasse du bien? Oui, peut être. Je ne connais pas ça. Je ne connais pas et ce que je ne connais pas me fait peur. Je ne connais que les contacts corporels douloureux. Que ceux qui se font dans l'oubli et la décadence de l'âme. C'est ma manière de m'évader. Avec lui je ne veux pas m'évader, je veux rester. Je veux vivre ces moments, je veux jouir avec lui. Mais je ne sais pas comment on fait. Je crois que je suis encore plus empotée qu'à mes 15 ans. Comme si c'était mal de se faire du bien. Aujourd'hui on admire plus quelqu'un qui a mal que quelqu'un qui va bien. C'est comme ça. Comme si fallait culpabiliser de prendre son pied. Je vais apprendre le plaisir à 25 ans. Moi la putain, hahaha, risible cette situation. La reine du pieux. Pucelle en amour. Mon Dieu.

Remarque, 25 ans...nous dirons qu'il me reste encore de la vie devant moi. Alors fonçons my lover. Il m'enseignera et je serai son élève, parait que j'apprends vite. Je sais pas si le bonheur ça s'apprend. Mais ça s'apprivoise en tout cas. Alors, enjoy.

(pix: Musée Rodin, la valse, Camille claudel)

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 13:24

[Bonheur en construction]

 

C'est trop bon si vous saviez...je suis heureuse heureuse mais heureuse à un point...

Vous raconte tout ça très vite.

(ps : suis amoureuse)

Love.

Et...Enjoy summer!

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 12:36

C'est comme si je me découvrais. Comme si je comprenais la portée de ma personne de ma personnalité, l'envisageais sous un autre angle...un angle éxterieur, objectif, neutre. 

Je me découvre ambivalente, douloureusement coupable, obsessionnelle, combattante, vulnérable. Je ne sais plus la part pathologique, je ne sais plus ce qui est emmêlé entre le trouble et mon Moi. Les noeuds sont tellements vieux, tellement élimés mais solides, si solides. Ma cilpabilité est un poids que je ne comprends même plus, cela tourne au ridicule, je ploie sous le poids de dettes imaginaires que je m'acharne à rembourser, mais le prix à payer est aussi fort que ces dettes sont irréelles...Est ce que je dois payer pour exister? Est ce que la vie se loue, et le prix du loyer soumis aux fluctuations des victoires, échecs, fautes, péchés? Est-ce que, rééllement, ma mère attend de moi que je lui rembourse au prix fort ses insomnies d'inquiètude, ses allers-retours aux urgences, les minutes fatidiques de l'attente d'u pronostic vital engagé ou non, est ce qu'elle m'en voudrait au point d'exiger de moi que je lui dédie ma vie, ou est-elle sincère lorsqu'elle ne veut que mon bonheur, est ce qu'elle le pense rééllement ou attend elle de moi qu'à travers les mots j'entende réparation? Pourquoi je m'emploie à toujours interpréter les désirs, les attentes de l'autre, jusqu'à lui insuffler  mes propres travers? 

Oui, cela tourne au ridicule, à la mascarade risible de la marionnette qui, même sans son maître, continue à jouer le rôle du pantin dénué de volonté propre. Un spectacle ridiculement pathétique. 

Les psys essayent de m'en défaire, mais je m'entête à croire que tout a un prix. Je vois bien que je suis dans le faux, je vois bien que tout cela n'a même pas de fondations, mais pourtant je continue, comme si...je ne sais pas, je ne sais plus. 

je me demande même si me sentir coupable au fond, n'occupperait pas mon esprit afin que  je puisse  justifier le fait de ne prendre aucun plaisir nulle part, par le fait que je n'y ai pas droit.

je vois bien que la psy trépigne, voudrait bien me tarter des fois pour me mettre devant la réalité, m'engueule presque quand je ne relève plus ses remarques ayant attrait à cela, se faire du bien.

On parle des massages, de ce corps qui me répugne, de mon angoisse. Et ça tourne au "On peut essayer, oui vous pouvez me demander si je ne suis pas écoeurée, je veux bien y répondre toutes les 3 minutes si vous voulez. Mais vous allez devoir prendre le relais Eugénie, VOUS. Vous allez me croire, une, deux, 3 minutes? Le temps du massage? mais après? C'est vous. Il y a un moment où il va falloir que vous vous accordiez de l'éstime. Ce ne sont pas aux autres de prendre soin de vous. C'est à vous de le faire. Ce ne sont pas aux autres de vous protéger. Mais à vous. Ce ne sont pas aux autres de vous fixer les limites. Vos limites. Mais...à vous. Oui, vous êtes condamnée à prendre soin de vous pour me restant de vos jours Eugénie. Oui, vous pouvez rire. Je n'ai jamais été plus sérieuse. Alors il va falloir y mettre un peu du vôtre maintenant. Il va falloir m'aider. Il va falloir vous investir. Et si vous voulez Vivre, alors c'est la base. Vous comprenez ce que je vous dis?"

 

Je ne sais pas pourquoi j'ai autant de mal. Ca a l'air tellement évident. Prendre un bain. Se mettre de la crème. se poser. S'accorder un peu d'intimité. Prendre du temps pour soi. Se préeserver. Se trouver pas mal dans le miroir. Ne pas avoir peur d'être appréciée. Ne pas se poser 3 mille questions sur le pourquoi des attitudes positives à son égard. Ne pas douter de la sincérité des compliments. Ne pas se censurer sous pretexte que sinon on ne plaira pas. Être soi même, sans masque. S'assumer. S'aimer (en toute humilité). Ne pas tout donner, mais partager.

Je n'y arrive pas. Même, pas du tout.

C'est comme si tout m'apparaissait clairement. je me vois tellement fragile en ce moment. Comme si je prenais conscience de mes faiblesses, sans chercher à les excuser, ni à les cacher. Elles sont là. Et elles font partie de la faille narcissique du borderline. 

 

Parlons en tiens. J'aimerais tellement qu'on en parle enfin. Parfois, le fait d'être ni complètement anorexique, ni complètement boulimique, nit totalement dépressive, ni totalement toxicomane, est déstabilisant. Être partout et nullepart est fatiguant aussi. Traverser des cycles, piocher dans les addictions car finalement ce sont toutes des addictions pour remplir un vide horriblement douloureux :  SON VIDE. C'est se transformer en animal en manque afin de remplir, remplir, et remplir encore son vide, par tous les moyens possibles. Le vide ça fait peur, ça fout le vertige, ça déstabilise, ça perturbe, c'est déroutant, ça fait gerber, ça dégoûte, le vide c'est la chute, c'est le gouffre, c'est le néant, c'est le manque de matière, de support, le vide c'est le rien, c'est le manque de limites,  de cadres, de frontières; le vide c'est l'enfer. Le vide c'est la mort. Et le vide il faut le remplir pour survivre. Nimporte quoi pourvu que ça remplisse. Pourvu qu'on puisse se sentir à nouveau vivant. Alors on se fait carrément péter la panse dans l'urgence, tellement qu'à la fin c'est douloureux, et il faut se vider. Et puis se re-remplir. Et se vider. Noir ou blanc, trop ou rien. L'épuisement, la fatigue de soi. Et des autres. Incompréhension, peur. Présence maladroite, puis absence.

On se sent comme un monstre de folie. On se sent différent, singulier, et surtout putain de seul. 

Est ce que j'ai envie de changer? Non. La réponse est non, clairement. C'est moi. Et si on m'enlève ça, le vide, sera mortel. Si on m'enlève ma différence, ma singularité, mon essence, mais c'est pire que la mort, c'est pire qu'un lavage de cerveau, c'est pire que de se censurer pour rentrer dans le moule, c'est devenir le mensonge, c'est ÊTRE UN MENSONGE VIVANT. Moi qui me bat pour l'authenticité, la trahison serait effroyable. Je ne veux pas changer. Mais apprendre à en faire une force, oui. On apprend de la différence, c'est la richesse des échanges, c'est en prendre le meilleur et insuffler à d'autres. Et si auparavant, j'étais bousillée, écrasée par les excès, et l'incompréhension des autres...aujourd'hui, je suis persuadée que je peux m'en servir. Je peux en faire un atout. J'ai aujourd'hui assez de recul, assez d'objectivité et d'expérience pour analyser et décortiquer les situations pour en retirer des objectifs. Apprendre à me connaître, m'apprivoiser...m'apprécier à ma juste valeur.

je suis une bonne personne. Je crois. Pourquoi changer? J'aime être hypersensible, j'aime être hyperémotive, j'aime être hyper à l'écoute, disponible, hyper perfectionniste, hyperactive, hyper bipolaire, hyper moi. Ce sont des qualités que je peux mettre à mon service. Apprendre à les maîtriser, et gérer le surplus,reste je pense, jouable. 

Je ne dis pas que ce sera facile. Rapide, ou aisé. Mais pour rien au monde je ne veux me métamorphoser en pantin, produit des désirs des autres. Synthèse fade de ce que j'imagine les autres voudraient que je sois. Erreur qui peut avoir des conséquences définitives, car se renier ne tient pas longtemps. Et pour le coup, c'est LE manque de respect. 

 

J'ai passé quelques jours à l'hôpital, car la solitude au quotidien me fait perdre tout sens commun. 

j'ai signé une décharge, je n'arrivais plus à rester sans rien faire, il fallait que je sorte.Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je me suis rendue compte que ça n'était pas ce que je voulais vraiment; il fallait que je sorte. Seulement on dirait bien que je m'y prends mal pour assurer en solo. 

Et donc, la phrase "je vous laisse une semaine pour redresser la barre, une semaine. Mais après j'interviens. JE décide. Entendu? Vous avez UNE SEMAINE, après...après on verra".

Elle m'a jamais mise en HDT. Je n'ai pas peur d'y aller. Ne suis pas triste non plus...pas trop. Je m'y fais, c'est tout. Bizarrement, je crains plus la réaction de ma mère plutôt que le fait de passer ses congés estivaux en HP. Rien est fait pour le moment. Et puis, me dire que ...pendant 15 jours je n'aurais plus d'activité régulire, en l'occurrence le boulot, ça va faire un sacré vide à remplir...encore faut-il savoir le remplir calmement , posément, et intelligemment. Pas de manière déraisonné, passionné, malade, maladroite, enragée, violente, irrefléchie, impulsive. On verra.

Ça va aller vous savez!?

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 13:50

Mon cadre est parti. Mes grands parents sont partis pour l'été. J'étais ravie de pouvoir "tester". On sait tous comme j'aime me tester, ça n'est pas un secret. Parce que je suis sous l'emprise de cette euphorie, parce que je me sens invincible, et parce que je vais bien. Je vais bien puisque j'avance non?

Je n'avais rien prévu de ce chaos. Mais peut être que j'ai tellement désiré et à la fois appréhendé ce moment que j'ai presque...tout fait pour qu'il se passe de cette manière. J'avais tellement peur.

L'année dernière, à cette époque il me semble, j'étais dans le coma. Parce que je n'avais pas su. Je ne voulais pas mourir. Je voulais...que ça s'arrrête. Que l'angoisse s'arrête. M'anesthésier quelques heures, et me réveiller sereine.

Sauf que non, on sait bien que non.

Comme j'ai pas vraiment la force de balancer ça autrement que comme une grosse pleurnicharde...je l'écris tel quel.

Depuis qu'ils sont partis, j'ai arrêté de courir, de dormir, et surtout, surtout je ne fais que bouffer. Je vois je n'ai pas perdu l'endurance, je peux toujours m'empiffrer avec beaucoup de soin, en grandes quantités, jusqu'à me faire péter la panse. Jusqu'à ce que le moment soit venu d'aller se faire exploser les vaisseaux au dessus de la cuvette des chiottes. Et s'humilier, se faire bien du mal, ressembler à un monstre, et puis s'imprégner du vomi. Balader l'odeur rance des acides gastriques. Et puis avoir cette gueule de hamster à cause de ces putains dde glandes salivaires qui gonflent. J'ai l'impression que tout le monde sait que tous les soirs je m'adonne à ce triste rituel de la fille qui tue la solitude en vidant tous les palcards, un par un. J'ai peur putain, j'ai tellement peur. J'ai peur que ça ne s'estompe pas, j'ai peur que tout l'été je sois vouée à l'esclavage de la purge. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas fait de crises. Tellement longtemps que je n'avais pas ressenti cette honte horrible de la perte de contrôle. Non, moi j'avais la possibilité d'arborer le visage fier, le visage émacié de la fille qui gère à fond. Pas de monstre bouffi, juste un tyran mortellement pur.

Putain ce que je me hais bordel de merde. Mais pourquoi putain!? Pourquoi il faut toujours que ce connard de contrôle m'échappe? On me dit toujours que je suis une fada du contrôle mais c'est complètement faux, j'AIMERAIS contrôler mais je ne contrôle que dalle. Je veux courir 1h par jour, il faut forcément que je cours plus, bien plus, jusqu'à ce que j'en puisse plus; je veux équilibrer mes repas, soit c'est draconien soit c'est l'orgie, j'essaye de maintenir ma vie sociale, en vérité soit je sors comme une braque tous les soirs en buvant comme un trou et en faisant sauter dans des chiottes pourris, soit je vis en otarcie, à chaque début de traitement je me dis que je vais le prendre régulièrement, en réalité soit je l'arrête net, soit je m'avale la boite d'un coup...et ainsi de suite. AINSI DE SUITE. Noir ou blanc, tout ou rien. Je suis crevée de tout ça, je suis épuisée. 

La verité c'est que j'ai 25 ans et que je ne sais pas rester toute seule, voilà la verité. J'ai essayé...je veux dire j'ai tenté le truc de faire les courses presque quotidiennement pour ne pas avoir de reserves, j'ai essayé d'aller refaire un footing mais mes jambes ne veulent pas courir à cause de ma circulation sanguine, elles gonflent tellement que ça...je ne peux simplement pas courir. J'ai essayé de me mettre une heure limite pour aller me coucher pour ne pas alimenter ma dette de sommeil, j'ai aussi demandé au médecin d'augmenter mes visites à la pharmacie pour ne pas me retrouver avec un stock ingérable de méthadone. J'ai essayé. J'y ai mis toute ma volonté.

Mais je ne contrôle pas. Je ne contrôle simplement pas.

En fait...c'est même pas ça le problème. Le problème c'est qu ej'angoisse à mort parce que je n'ai aps prévu mes vacances et que normalement je devrais partir rejoindre mes parents à ST Tropez mais je ne veux pas. C'est bien, j'y passe de bons moments et je ne veux souvent plus en partir. Mais ce ne sont que des paillettes mal collées sur des dérapages...qui ne sont pas vraiment luxueux. Ce sont toujours les même dérapages, avec un peu de brillant dessus. Avec de la coke de luxe, des yachts de luxe, des robes de luxe, mais...Se retrouver seule, le mascara tartiné de long en large sur le visage, les narines saignantes et le string complètement roulotté....ça, ça n'est pas vraiment ce qu'on peut appeller du luxe. Alors il faut que je me protège parait-il. Il faut aussi que je prenne du bon temps parait-il. Et je vais les décevoir. Ils vont être déçus. Ils ne le seraient pas s'ils savaient ce que je cherche à éviter. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas leur dire. Ils ne comprendront pas. Et ils seront déçus. Et je serai triste. 

Et mes amis? Mes amis...il est clair que lorsque je suis en période d'orgie mal contrôlée, avec ce corps difforme et les bajoues qui pendent, non, je ne les vois pas. Je suis trop fière pour ça, trop pudique, et il n'est pas question que j'expose ma déchéance aux yeux de tous. Hors de question. Pas envisageable. Et puis quoi, dire, "non ça va paaaassss bla bla bla bluurp", non, franchement non. Je me reconnais pas. Je deteste être faible. Je deteste ployer.  Je me deteste. Et puis mes psys se cassent. Voilà ce qui va pas: Mes vacances, et LEURS vacances. Parce que je suis seule, toute seule, et...que je pourrais même pas aller me lamenter dans leur foutu bureau. Soyons claires, il n'y a qu'elles qui ont le privilège de connaître mes déboires. Je ne me confesse à personne d'autre. Et si je ne le fais pas, je fais de la rétention, et si je fais de la rétention...j'explose. 

Elle m'a dit "vous me promettez d'appeler l'hopital si ça ne va pas? Vous savez qu'il y a toujours quelqu'un, vous êtes capable de le faire. Vous y passez la nuit, on s'en fout, ne le dites à personne si vous le voulez mais appellez..." Bien sûr. Déjà que j'y ai passé Noël,  je vais pas non plus aussi y passer mes vacances d'été...ou alors...non.

Quand j'ai minaudé lamentablement un "mais ça va passer. Ca finit toujours par passer, ça va aller..." Elle m'a répondu. "Mais bien sûr que ça va aller, avec vous même dans la pire des situations ça va toujours! Non, ne vous débinez pas avec ces phrases stériles. Je ne sais pas si ça va aller. Je ne sais pas si ça va s'estomper. Mais si vous persistez à ne pas vous écouter, ça va durer deux mois. C'est tout ce qui va arriver, et vous le savez aussi bien que moi! Vous vous plaignez parce que votre corps parle trop, il a mal quand vous courrez, il a mal quand vous mangez, il a mal quand on vous masse, vous execrez vomir, vous ne supportez pas les kilos, vous detestez vous sentir fatiguée...Oui, il vous parle, mais ne le laissez pas parler tout seul! Ecoutez le un peu...Pourquoi vous êtes fatiguée? Parce qu'il est faible ou parce que vous vous privez de sommeil? Il a mal quand vous mangez...rappellez moi comment vous mangez? Evidemment que vous êtes obligée de vomir! Avec la taille de votre estomac, il doit être plein assez vite je me trompe? Vous ne l'écoutez pas, jamais. Ensuite, il se plaint, et là, vous le saquez. Ecoutez, on va tout faire pour que ça ne dure pas deux mois. Mais il a besoin de vous. Vous êtes une EQUIPE Eugénie. Et rappelez vous qu'il y a quelques semaines, vous découvriez AUSSI qu'il pouvait vous apporter....Donnez lui une chance. "  J'ai horreur qu'elle fasse ça. J'ai horreur quand elle débite toutes ces phrases à toute vitesse...elle fait ça quand elle s'inquiète. je le sais, au bout de 7 ans...elle me connaît, mais je la connais aussi. Et elle ne le fait jamais gratuitement. Elle ne me met jamais au pied du mur pour le plaisir. Elle le fait quand il faut agir. Quand on n'a plus le temps de tergiverser pendant des semaines. J'ai envie de lui hurler d'arrêter, je sais tout ça, je sais tut ce qu'elle me raconte, j'ai compris. Mais pourquoi...pourquoi il suffit pas de savoir pour le faire? Je croyais que c'était ma tête le chef, je croyais que si elle était ok ça marcherait, que...ce serait facile. "ça prend du temps". Ouais, bah en attendant on est bien avancé tiens.

Je vais y arriver. J'y arrive toujours. C'est juste...il faut que j'élimine les problèmes. Organiser mes vacances. Dire à mes parents "non". Vous savez le pire? c'est que c'est juste ce "non" qui me fout tellement les boules que ça me rend malade. C'est pas une rechute ni rien de tout ça. C'est juste cette angoisse démesurée du "non". Ce que c'est con. Ah, et aussi mon angoisse que...mes amis...ne soient pas là pour moi. Enfin évidemment si j ene leur parle pas ils ne peuvent pas le deviner, ni si je les évite, ni si je me cache. Mais voilà. Une fois que "ça" sera réglé, je pourrais continuer à guérir tranquillement. Voilà.

Ah, je me sens plus légère :)

 

Au fait, suis je la seule fille à faire des crises de BV sans se faire DU TOUT plaisir? Qui a vu qu'on faisait des crises à base de pommes bouillies, de galettes de riz, pain azyme,salades de fruits en boite, ratatouille et autres purées de légumes? J'ai tellement peur de ne pas tout vomir. Encore heureux que les médias sont là pour nous donner des tactiques. Jsuis pathétique.

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 17:45

_Vous restez avec moi hein? Ne partez pas...vous avez froid? Vos mains sont gelées. Ça va? Oui, inspirez. Vous partez. Si, vous partez! Serrez moi les doigts. Plus fort. Je ne sens rien. Plus fort. Voilà.

Vous êtes sûre de vouloir le faire? Vous m'arrêtez sinon? 

En réalité je ne sens rien. Ni la chaleur de ses mains sur les miennes, ni le contact de sa peau, ni la pression qu'elle exerce sur mes bras. Rien. J'essaye pourtant, rien n'y fait. Si je ne sens rien, mon corps lui se cambre, se hérisse, le coeur bat anarchiquement, la respiration est saccadée. Mon ventre me fait un mal de chien. Le bas ventre, comme d'habitude. Comme si des flèches le traversaient en permanence. J'ai mal en profondeur. J'ai une envie irrépressible de pleurer, mais je ne sais pas pourquoi. Mon esprit s'évade, je me dédouble, mais mon corps se fait douloureux pour me retenir. Lutte.

Je la vois qui essaye de ne pas percevoir ma détresse. Je la vois qui essaye de rassurer. Qui essaye de faire un massage plus technique que tendre, pour ne pas me braquer. Voilà pourquoi ses questions relatives à mes réactions aux différents touchers. Connaître mes préférences; un toucher affectueux, tendre, attentif sera bien moins gérable qu'un toucher brutal, technique, détaché. 

J'étais loin d'imaginer que ce serait aussi violent. Pourtant, elle ne fait que m'effleurer. 

Je sais qu'elle voudrait que je lui dise d'arrêter. Je ne le ferai pas. J'ai envie de croire que dans quelques minutes j'arriverai à me détendre. J'arriverai à apprécier. J'ai du mal à y croire...mais je m'y cramponne. Toucher me manque tellement que ça devient obsessionnel. Je ne supporte plus d'avoir ces réactions ridicules. Sursauter chaque fois que l'on me frôle. Ressentir cette douleur dès qu'on s'approche de moi. Rejeter, vexer, stopper tous les élans affectueux qui me sont destinés. Je veux pouvoir approcher. Je veux me blottir, ressentir, serrer, caresser, aimer. 

Mais chaque fois qu'elle me touche, c'est comme une nouvelle piqure. Pourtant je ne sens rien. Je ne suis plus là. Dans mes mains même le sang ne circule plus. Elles sont tellement froides. Mortes. 

_"Revenez avec moi! Il faut rester...je préfère que vous me disiez d'arrêter. Je veux bien faire ce compromis, je veux bien céder à votre demande bien que vous sachiez que j'ai très envie de m'y opposer. Mais, en contrepartie, je compte sur vous pour me dire non si ça ne va pas. Je ne veux pas être votre instrument de torture, encore moins m'inscrire dans votre quête de performance. D'accord? J'y vais. Le deuxième bras. Vous êtes gelée...J'y vais.

Mais Je vois bien qu'elle ne me masse pas. Je me suis demandée sur le coup si...je m'en serais rendue compte si je ne l'avais pas regardée faire. Si je ne l'avais pas regardée marquer cette hésitation d'un long temps de lutte interne. Je sais qu'elle s'est prise dans mon piège. Je sais qu'elle sait. Elle ne voulait pas, je lui ai dit que je saurai dire non. Stop. Elle a cédé à contre coeur. Je lui ai promis encore une fois. Elle sait que je veux y arriver. Mais elle sait aussi que ça m'est insupportable, et même carrément douloureux.

Je lui ai dit d'y aller, elle ne l'a pas fait.

_Allez y! Vous pouvez y aller je suis prête...jvous jure que c'est vrai. Allez-y.

_J'ai le droit d'y prendre du plaisir, moi, à vous masser?

_Rire très nerveux. Du plaisir? 

_Du plaisir oui. 

_Malaise. J'ai beaucoup pensé à ces massages vous savez. Je ne sais pas de quoi j'ai le plus peur. Que vous soyez dégoutée de le faire et que vous me disiez un jour ne plus vouloir le faire, ou le simple fait d'être touchée. Je ne sais pas la quelle prime. Ce qui est sur c'est que...non, pas de plaisir. Vous ne pouvez pas avoir de plaisir à ME masser. C'est...étrange de parler de plaisir tout en touchant MA peau. Non? J'ai tellement peur que votre regard change. J'ai tellement peur que vous me voyiez autrement. 

_Ecoutez, je vais être claire. Vous me touchez. Pour le coup, au sens figuré du mot toucher. Je ne sais pas pourquoi, mais vous me touchez, c'est comme ça. Tous mes patients m'importent, vous, un peu plus. Mais mon regard est professionnel. On n'ira pas manger ensemble, ni à des concerts, ni boire un café, ni...mon regard est juste, professionnel vous voyez? Est ce qu'il a changé depuis que je vous parle prostitution, que je vous conseille des lectures sur le sujet? Non, si? Il faut me le dire sinon. Vous êtes dans un bureau, en sécurité. Vous le connaissez depuis des années, c'est avec moi, et...je ne suis pas dotée de supers pouvoirs. Vous avez l'impression que lorsqu'on vous regarde, lorsqu'on vous touche on vous voit de l'intérieur...! Mais non, on vous voit, telle que vous êtes. Sur le moment présent. En vous touchant je n'ai ni pensées, ni images de vous dans d'autres situations que vous ici et maintenant. C'est toujours pareil, vous vous voyez tellement sale que vous voulez qu'on voit voie sale. Non. J'ai accepté de vous masser suite à votre demande, et parce que si je vous suggère sans cesse de faire des compromis, il fallait moi aussi que j'en fasse, d'accord. A travers ce massage, j'essaye d'avoir le plus de "distance" possible, je sais qu'il ne faut pas que je sois trop "tendre", et qu'avec vous plus c'est trash mieux c'est...il est évident que je ne peux pas non plus vous malmener, hein...mais j'essaye. Que ça ne soit pas trop douloureux pour vous. C'est quand même amusant; avec vous je dois masser pour que vous reveniez, avec les autres je masse pour qu'ils s'abandonnent...vous êtes pleine de surprises mademoiselle S...pleine de surprises.

En échange, il faut vraiment, mais je compte sur vous...que vous me disiez non si c'est trop insupportable. Je fais un compromis, ce qui ne veut pas dire que je cède complètement, d'accord? Vous ne venez pas ici à une séance de torture. Je ne veux pas que vous repartiez complètement violentée. Je ne veux pas non plus que les images reviennent, les images ou les sensations d'ailleurs. Pas avec moi. Je veux que ce bureau reste un endroit sécuritaire pour vous. Pas un lieu où vous vous confrontez à l'insupportable."

   

J'ai l'impression d'agir comme eux. De savoir ce qui est bon pour mon corps, et de lui imposer sans même écouter son avis. L'entendre geindre mais continuer malgré lui. Et en même temps, comment je dois faire? Comment je dois faire pour récupérer le contact?

Je ne sais pas pourquoi ces massages sont si terribles. Comme si c'était une défense...comme si, à chaque toucher, mon corps se souvenait de ce que je lui ai fait subir pour hurler un non peut être inaudible, mais douloureusement et tristement intense.

 

_Vous me laissez votre corps en pâture c'est ça? Comme ça vous pouvez vous dire que vous l'avez fait, vous pouvez vous satisfaire d'y être arrivée...mais en réalité, ça n'est que comme d'habitude pas vrai? Vous balancez votre corps pour qu'on le tripote, vous le reprenez quand c'est fini? Eugénie...pourquoi?

Chhhttttt...c'est fini. C'est fini. Vous y arriverez je vous le promets. C'est juste...pas de pression d'accord? Pas de pression. On va y arriver. Vous allez y arriver. Doucement. Sans violence. On arrête la violence. 

 

Il y a aussi cette séance d'EMDR qui m'attend. J'en ai une peur bleue. Le résultat, pourquoi pas. Mais je sais ce que ça fait sur le coup. Tout revivre. Tout ressentir. Le traumatisme, les images, tout...le glauque, le sordide, le cru. Tout dire à l'oral? Veux pas qu'elle entende "ça". Mais il faut que ça sorte. Une bonne fois pour toutes. Ne plus se laisser parasiter par tout ça. Vomir, et tirer la chasse. Ne pas mettre les doigts dedans pour trifouiller les grumeaux. Je l'ai prévenue. Je l'ai prévenue de ce qui allait sortir de ma bouche. Le glauque le sordide le cru.  Les overdoses le cul les squats. Les vols les garde à vue le cul. Le cul  l'alcool le manque. Faire une croix dessus. Rouge vif. Et enf finir. Une fois pour toutes.

 

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 21:44

Je ne sais pas pourquoi les rdv  psys se font de plus en plus...bouleversants. Remuants. Peut être y suis-je plus sensible. Ou plus investie aussi. Mais j'en sors retournée.  Besoin d'écrire furieusement, noircir les pages, anoter, revenir dessus...digérer. J'ai l'impression de commencer seulement maintenant. Après 7 ans de thérapie, c'est déstabilisant. Peut être parce que je suis prête, enfin à écouter, non plus me contenter d'entendre. Approuver vaguement...sans jamais remettre en question. Ni m'interroger plus que ça. Aujourd'hui je m'impatiente, j'ai envie d'y aller, et à la fois suis plus craintive. Parce que j'arrive enfin à parler, à être authentique, me lancer dans ce qui fait mal, sans me censurer...enfin. Enfin j'investis l'espace. Je me rends compte seulement maintenant de l'existence fade que j'ai pu mener, entre les échanges parasités par le mensonge et les non-dits, les semblants d'emotions que je ressentais, l'illusion du contrôle (que je n'atteins en réalité jamais), et tous les mirages auxquels j'ai pu croire. J'ai l'impression de découvrir la vie maintenant. J'ai 25 ans...

Mettre le doigt sur les vraies angoisses. L'angoisse de perfection, mais surtout celle de l'abandon. Qui me mène à m'écraser pour surtout ne pas risquer de casser les liens, ou de me confronter à une possible rupture. M'anesthésier en me cachetonnant, en m'affamant et autres tactiques pour que je ferme ma gueule, surtout. Fuir les conflits.

J'ai peur que l'on m'aime...mais peut être que celle de ne pas l'être est encore plus grande.

Tout parait si clairement maintenant. Lucidité aveuglante; c'est trop dense, trop compliqué, trop et je recommence à ployer. A l'heure où je veux couper avec le passé, il m'encombre et les dossiers à traiter sont si nombreux que j'ai l'impression d'étouffer. Pourtant je suis heureuse de voir à nouveau, de démêler et pour une fois, pour une fois...me battre en vrai. Avec sincérité. Pour de vraies raison. Avec de vrais outils. Contre les vrais ennemis.

 

Je suis heureuse mais à la fois j'ai presque l'impression de tendre la deuxième joue, c'est étrange.Ca fait du bordel aussi dans le quotidien, des comportements que je pensais "passés" qui reviennent à la charge; l'impression d'une rechute qui n'est en réalité qu'une piqure de rappel pour me dire que je reste fragile. C'est long. C'est si long.

Je pensais que si ma tête décidait, si elle était d'accord, ça suffirait. Tout suivrait. Après tout, c'est elle le leader non? Le boss, niveau hierarchique. Mais non. Ca marche pas comme ça. Parait que j'ai un coeur; mais un corps aussi. Qui se met à parler, même à hurler parfois, moi qui ne lui ai jamais donné que des miettes.

Je ne sais pas pourquoi je dois lui faire du mal pour me faire du bien. Je ne sais pas et je le regrette profondément. J'ai l'impression de ressentir enfin toute la douleur, recevoir toute la haine et le dégout que je lui ai infligé. Pourquoi? Je ne sais pas. L'ai-je su un jour?

J'ai coupé tous mes cheveux. Cachée sous un "j'avais envie de changement" joyeux, j'efface le moment où, embuée par l'alcool et une soirée amnésiée ainsi qu'un retour sans sous-vêtements...je me suis pris mon reflet en pleine face. Les déceptions de ces derniers jours. Les échecs. La perte de vitesse. Et...le fait que je me sois trompée. Que je me sois entêtée dans cette course à la guérison sans prendre en compte mon coeur, pauvre petit coeur boursouflé, sans l'emporter avec moi, sans écouter les mises en garde. Je deteste me tromper. J'ai horreur de ça. Faut dire, je suis plus que têtue. C'était tellement ...comme une conviction. Si je décide d'y arriver, j'y arriverai. Comme tout. Mais non.

Je me suis regardée, longuement. Les pleurs coincés dans le larynx. L'extinction de voix qui tait les hurlements. L'estomac vrillé. L'incompréhension de l'absence de sous-vêtements. Je crois que j'ai dû murmurer un "t'es qu'une salope". Et j'ai coupé. J'ai coupé. Tout. 30 centimètres. Je crois que c'était ça ou lacérer toute la surface de ma peau. Il fallait peut être que je marque cette soirée au fer rouge. Comme pour me donner une bonne leçon. Comme pour me souvenir, toujours. Que je ne suis qu'une pute. Une pute qui ne fait que brader son corps, contre rien. Contre quoi, un verre? Une clope? Un sachet de poudre? Souvent rien. RIEN. Parce que mon corps n'est rien.

Je ne comprends pas la haine qui émane de moi. Ce n'est pas possible, pas humain d'avoir autant de haine. Je suis un vivier bordel. Je suis désolée. Je voudrais l'aimer, lui demander pardon, être tendre. Je ne sais pas comment on fait. des fois je pense lui faire du bien et je lui fais du mal, au final. Je me mets au sport, je le ressens à nouveau. Mais je vais jusqu'à la blessure. Celle qui m'empêche de recommencer, celle qui m'invalide et qui encore, encore...me donne un nouveau pretexte pour le détester. Je veux à tout prix "toucher", trouve enfin l'occasion pour prendre une personne chère dans mes bras..."parce que ça fait forcément du bien", mais une douleur dans le bas ventre me lancine. Je force, encore. Parce que cet enfoiré n'a pas à avoir mal, puisque c'est forcément agréable. Encore une fois, il me déçoit et je le déteste. Et cette dernière soirée...où je ne comprends rien de ce qui a pu se passer...un truc dans le verre? Peu importe la manière dont on m'a baisée au fond...d'ailleurs, j'aurais du lui dire d'entrée de jeu qu'il garde son cacheton dans sa poche, avec moi pas besoin de ça. Bref. C'est ma tignasse qui a pris cher. Pourquoi?

Exploration de la case responsabilité. Et là, beaucoup de décéption puisqu'en réalité...de quoi je suis coupable? De pas grand chose, au fond. Je paye depuis des années...pour quoi? Pourquoi je dissèque l'eternel péché...dont je suis en réalité, si on met les choses dans le bon sens et que l'on emploie les gros mots, la victime?

 

"Pourquoi c'est si long? Je vais crever madame. Je vais crever si ça s'arrête pas bientôt. Je suis fatiguée. je veux que ça s'arrête. je vous promets, je veux. Je suis prête. Je veux pas faire ça toute ma vie. Pourquoi c'est si long? Pourquoi?"

"Parce que vous portez un fardeau très lourd. Et que vous vous obligez à une grande loyauté qui vous coûte énormément envers des personnes qui ne la prennent pas en compte. "

 

S'émanciper. S'émanciper des "devoirs". Je ne veux plus de contraintes. Plus d'obligations qui coûtent de trop. Le plaisir, putain, le plaisir...il est où dans tout ça? Faire entrer le plaisir dans la vie. Pour vivre, juste. Par exemple. Après tout, nouvelle coupe...nouvelle moi? On y croit. J'y crois. Que ça ne soit pas un coup dans le vent. Pas une mutilation gratuite. Un acte. Symbole? Je veux. Ok, je consulterai mon coeur au passage. Mon corps aussi. En gros...disons qu'il faut que je rassemble mes entités si je veux arriver à demain. Bon...reste du pain sur la planche.

Donc, sur ce, dormez bien mes amis!

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 19:17

Ce blog a plus de 5 ans maintenant.

Ceci est le 335° article. Des émotions, des sourires, de la surprise, des crises, de l'incompréhension, de la rage, de la colère, de la frustration, des absents, des abandons, des rencontres, de l'amitié, des larmes, de la joie. Et puis aujourd'hui j'ai grandi. Je regarde les premiers articles où je me cherchais, où je bombardais mes articles de ponctuation, d'images, de couleurs, de phrases superficielles. Dans le sens où je ne comprenais pas grand chose de ce qui arrivait dans ma vie peut être. Ou que je ne voulais pas voir; comprendre ou entendre. Des années pendant lesquelles je me suis cachée une réalité un peu emmerdante, un peu moins jolie que celle que je voulais. Mais pas moche non plus au fond. Maladie est un mot que j'aime pas beaucoup. Tellement péjoratif. C'est pas moi. Je ne me vois pas dans ce mot. Quand on parle de trouble chronique, je trouve ça encore plus laid. Des choses arrivent. Repartent. La vie fluctue et c'est comme ça.

Ce qui est beau, et ce qui fait ma chance, c'est que...un autre avenir que celui qu'on se dépeint dans le blanc de la céramique des chiottes est possible. Quand je pense au nombre de nuits proches de l'enfer que j'ai insomniées, au nombre de nuits qui ont ruminé toutes ces choses horribles, et dont le lendemain n'arrivait jamais.

Je me dis qu'après tout, c'était pas si compliqué. D'accord, j'ai mis 10 ans. Mais...je n'ai pas vraiment de regrets. J'ai tellement appris. Sur moi. Mais tellement sur les autres, aussi. Sur l'Homme. Des expériences. Et les échanges. Les échanges...avec des personnes hors normes. Hors réalité. Hors...tout d'ailleurs. Je les garde précieusement. C'est mon trésor. Quand je revasse mollement. Des fois j'aimerais être comme eux. Savoir embellir tout ce qui m'entoure, rendre les choses divines. Je les trouve beaux. Pas fous. D'une richesse étonnante. Sensibles. Je suis allée dans des endroits où personnes ne voudrait séjourner. Mais pourtant, peut être que j'y ai vécu les moments les plus importants de ma vie. Dans ma mémoire l'hospitalisation de Noël. Qui fut la plus décisive. La plus consciente, aussi. J'étais en marche, déjà. Vaillante, un peu plus. Au moins dans l'esprit. Le corps suivra.Les préccèdentes aussi. La première surtout. La découverte. Les yeux que j'ai  grands ouverts, et les oreilles que j'ai cachées la nuit pour ne plus entendre les cris. Et la vitesse à laquelle j'ai compris que cet endroit pourrait être autre chose qu'un mourroir. Je n'ai pas de mots pour l'hôpital psychiatrique. Mais ce n'est pas quelque chose que j'ai en horreur. Je ne sais pas expliquer. C'est...particulier. Intime. A vivre.

Le reste...ce n'est pas important. C'est fini. Je veux dire...c'est bon maintenant. On a fait le tour de la question...enfin je crois. Des rechutes, il y en aura encore, peut être. Et peut être que certain(e)s ne seront pas d'accord pour que j'affirme être guérie. Et au fond, où est le problème? Peut être que je ne suis pas encore tout à fait saine d'esprit ou je ne sais pas quelle autre terme, bref, dans la "norme" (encore un autre mot pas très beau) mais je me sens bien. En vrai. Mon corps m'offre des sensations que je pensais mortes! Définitivement mortes. Mais il est vivant. Aussi vivant que j'ai voulu le tuer. Et j'en suis contente. Je ne le "vois" pas encore, c'est vrai. Mais je me sens bien dedans.

Là, ça crie..."mais alors quel interêt de vouloir maigrir encore si tu t'y sens aussi bien?" Oui je sais, ok c'est un équilibre encore fragile. Maigrir est un vieux réflexe, c'est tout. Plus parce que je hais mon corps, juste parce que c'est ce que je sais faire le mieux, c'est tout.  Je le ferai sûrement jusqu'à ce que je trouve autre chose. La course à pieds est d'ailleurs en ce moment en passe de le devenir. Dès que ma connasse de cheville aura cessé de me faire souffrir. Obligée d'apprendre à prendre soin de moi...et de ne pas y aller en force. Pour me donner les moyens d'y arriver à nouveau. J'apprends. Paraît-il que je suis bonne élève.

En bref...je ne peux pas abandonner ce blog. C'est au dessus de mes forces. Mais j'aimerais vraiment, vraiment...je ne sais pas, un virage? Des photos peut être. Un news culturel. Du ciné, de la musique. Autre moi. Je ne sais pas. Peut être aussi que cela pourrait me motiver à dessiner un peu plus pour gribouiller ici. J'y réfléchis. Mais je crois qu'il est temps...que j'y ouvre d'autres horizons. J'ai envie. Moi, j'ai des en[vie]s...J'y crois à peine. Je ris. Je vis.

 

Merci. De m'avoir lue grandir. Esquisser des pas, un, deux, tomber. Me relever, trébucher, un, deux, trois, reculer. M'écrouler. Me relever. Faire quelques pas. Encore d'autres. Me manger le bitume. M'agenouiller. Me relever encore. Et foncer.

Merci.

 

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 10:30

"Et tout ça sans contrôle médical! Oh je vous en prie ne faîtes pas l'autruche ici hein... Je sais ce que vous faîtes douze fois par jour, ça va hein. Voir apparaître avec joie une nouvelle côtes, les recompter sans cesse, constater que votre short baille un peu plus que la veille, tendre tout votre corps pour voir onduler les reliefs, admirer les bleus sur la colonne vertébrale, toucher les hanches qui ressortent chaque jour un peu plus, toucher vos clavicules, perdre vos bagues, ça, vous n'avez pas de mal à le faire, moi je vous demande de vous peser une fois par mois, et vous ne voulez pas? Je veux que vous vous confrontiez à la réalité, que vous en preniez conscience, UNE fois par MOIS. Arrêtez de vous cacher. Ah, et faîtes aussi vos prises de sang, s'il vous plaît...Tout le monde en fait.  Je ne veux pas vous punir, et puis si ça tombe, vous n'aurez rien...Le guynéco vous y pensez hein? Aussi, ce serait bien parce que vous avez 25 ans et que...mais bon, pas maintenant, d'accord, je vois que ça vous angoisse, on en reparlera d'accord, plus tard."

 

Elle m'a incendiée. Mais quoi, si je me pèse je sais bien ce que ça va faire moi. Ce sera trop, je vais me lancer des défis débiles, et je me mettrai au régime, et ce sera pire.

"Ah, parce que vous ne voulez pas maigrir là. Vous allez me dire que vous courez TOUS les jours, que vous en voulez toujours plus, mais c'est pas pour maigrir...Ah oui bien sûr! Vous me prenez pour une chèvre? Arrêtez un peu votre numéro...D'accord pour que vous le fassiez avec votre mère, d'accord avec vos amis mais s'il vous plaît...pas ICI! ça fait plus de 10 ans maintenant...on arrête? Pause? Ne me protégez pas. Ne me rassurez pas, je ne m'inquiète pas. J'ai confiance en vous, quoi que vous fassiez. Alors cessez de protéger tout le monde à nimporte quel prix. Pas moi."

"Echec et mat", j'imagine qu'on dit ça dans ces situations. Je la deteste quand elle me fait ça. Mais c'est pour ça que je vais la voir. Par cequ'elle seule ose me mettre au pied du mur. Et c'est la seule psy qui m'a contredite, qui élève la voix et qui, quoi que je lui anonce comme objectif de poids ne sourcille jamais, pire, elle me suit jusqu'au bout. La seule qui m'encourage à faire du sport contre tous les avis médicaux. Mais alors il faut que mes démarches soient construites, que les risques soient moindres et que j'en sois responsable, pas que je les subisse. Toutes ces conditions font qu'à la fin, j'atteins peut être mes buts, mais grandie. Cette psy est une perle. Avec une voix douce, presque fragile, mais qui tout d'un coup peut devenir très impressionnante. C'est aussi la seule femme qui ne craigne pas ma mère, et qui sait lui répondre sans même s'enerver, insulte suprême.

Et parce que je la respecte tellement, quand elle me met dans cette position, je ne me mets pas à lui hurler dessus des conneries plus grosses que moi en devenant cette éspèce de furie arrogante. Je l'écoute et j'en prends plein la gueule. Vraiment plein la gueule. Elle arrive à m'atteindre...et elle le sait. Si j'ai tellement peur de faire mes prises de sang, de me peser, de contrôler mon ostéoporose, c'est que dans les deux cas, ça sera décevant.

Si mon corps est en pleine forme, sans carences, alors je me dirai que je ne suis pas "vraiment" malade. Que j'ai monopolisé du temps, des gens, généré de l'inquiètude, pour rien. Que j'ai pris la place de quelqu'un d'autre. Mais surtout, surtout...j'aurais l'impression d'avoir mené une guerre longue, longue, pour aucun résultat.

Mais si, au contraire, il était abîmé, je m'en voudrais aussi. Parce que je ne l'aurai pas écouté.Et parce que je leur donne raison. Moi, la pas malade.

Alors oui, faire l'autruche, je préfère. Plus facile, plus confortable. Le déni a toujours été mon truc, mon hobby favori. A ma mère qui me dit que j'ai des bras horribles, à ma soeur complexée par son corps d'ado qui me dit que je suis encore plus maigre qu'elle, je leur réponds le plus naturellement du monde que non, puisque je fais 56 kilos enfin! Des fois c'est 55, 52,58, bon, là, c'est 56 qui est sorti. Ca parait normal ce poids pour ma taille. Il est évident que je n'ai aucune idée du poids que je fais. Mais c'est comme un écran de fumée provisoire derrière lequel me cacher. Des fois je me dis que si je cache, c'est que j'ai conscience, quelque part, qu'un truc tourne pas rond.Mais merde à la fin jsqu'à quand je vais devoir me justifier...C'est de ma faute. A force de vouloir la protéger, ne pas l'inquièter et ... je l'ai habituée à la laisser me poser des questions comme si j'avais 5 ans. Et maintenant, si je m'y oppose, j'ai trop peur qu'elle s'offusque, et qu'elle me claque des "de toutes manières tu veux pas te soigner alors à quoi ça sert qu'on se saigne pour toi hein! ?". Coincée. Entre la culpabilité, la peur, l'amour, l'hypocrisie, le mensonge, le déni, l'inquiètude, la morale et le bon sens. Que des mots qui nous confinent dans les non-dits désastreux. la championne des non-dit. Derrière ma sainte imge de la grande gueule. C'est moi qu'on appelle quand on a peur de froisser quelqu'un. C'est moi qu'on appelle pour réglèr les conflits. C'est aussi moi qu'on appelle quand on veut une oreille attentive, et des réponses. On dit aussi que e sont les cordonniers les plus mal chaussée. NIARK.

 

Peut être que j'ai encore un peu peur de me lancer dans la vie. Et peut être que si mes analyses étaient bonnes...ça me ferait peur. Parce que ça veut dire que ma béquille anorexique se serait envolée. Que sans elle, si je tombe, je n'ai plus rien pour me retenir. Je sais qu'elles  ne seront pas excellentes au fond de moi. Mais...et si? C'est nul hein? De vouloir guérir à tout prix, et qu'une fois qu'on atteint le but...d'avoir peur une dernière fois. Mais l'Anorexie est l'une des seules choses que je n'ai pas éliminées; ma toxicomanie est pratiquement anéantie, l'alcool n'a plus sa place dans mes artères quant à ma prostitution...cela fait quelques temps que je ne m'y suis pas adonnée. Tout cela en peu de temps. Je crois qu'il est normal que je m'agrippe à l'anorexie comme à une bouée de sauvetage. Question de temps. J'imagine que je la lâcherai bientôt si je prends garde à ce qu'elle ne me diminue pas trop.  Inch'AllaH.

 

Ps: analyses faites.

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 09:51

J'attendais d'être sure de ce que je ressentais pour venir l'écrire ici, blanc sur noir. Quelque chose d'assez étrange se passe ces derniers temps. Je ne sais pas si j'ai déja écrit que je me remettais au sport. Bref, il se trouve que je me suis remise à courir. Peut être normalement, peut être beaucoup, je ne sais pas et au fond je m'en contrefous, 5h par semaine. Avant je ne courrais qu'un jour sur deux, à cause des courbatures, mais depuis que s'opère la magie des étirements, je peux courir quelques jours de suite sans éprouver une douleur horrible à chaque pas. Et depuis...je ne sais pas. Je me suis aperçue que Corps était bien plus capable que ce que je pensais. Qu'il pouvait me suivre, qu'il avait des capacités insoupçonnées...et...que je suis plus que satisfaite de lui. Il m'offre des sensations que je ne connaissais pas; j'ai l'impression de ne faire qu'un avec lui, comme si enfin on entrait en communion, c'est étrange pour moi d'écrire ça après des années de guerre, de maltraitance et de dénigrement extrême. C'est comme si aujourd'hui je me rendais compte qu'il pouvait m'offrir, et qu'il est bien loin de la sous-merde débile que je me suis dépeinte. Il y a même un matin où j'ai arboré ce sourire débile que donne la sensation du bonheur, le sourire niais qui apparaît pour RIEN, juste parce qu'on est content de se lever. Comme une énergie qui parcourt le corps, un élan qui ne vient d'on ne sait où, une étincelle qui nous donne cette nouvelle impulsion méconnue. Je me suis déjà sentie "bien", évidemment. Mais pas comme ça. Pas à cette intensité là. Pas jusqu'à sentir la réunification Corps/Esprit que je ne pensais plus possible. J'avais même fait une croix dessus.

J'ai fait chialer la psychomotricienne d'émotion. J'en ai pleuré aussi. Je ne sais plus si c'était de la joie, du soulagement ou les deux, et peu importe. C'était juste...se sentir bien. Je ne me suis pas remise au sport pour éprouver tout ça. C'est arrivé comme ça, sans prévenir. D'ailleurs...c'était bien loin de mon objectif de départ, qui consistait juste à...maigrir encore? M'épuiser? Sûrement. Mais ça a changé petit à petit. Je me suis mise à apprécier la course, ce que ça me donnait. J'ai donc mis un certain soin à alimenter mon corps pour qu'il puisse me donner plus de possibilités. Avant, j'aurais continué à sous alimenter mon corps et à le pousser jusqu'aux limites, et certainement au delà. Je l'aurais trouvé nul, et bien en dessous de ce que j'esperais de lui. Et l'aurais poussé encore plus loin en y prenant beaucoup de plaisir. Mais aujourd'hui, aussi incroyable que cela puisse être, c'est l'équilibre entre lui et moi que je savoure. Je n'ai pas de mots pour expliquer cette sensation qui me dépasse encore pour l'instant. D'autant plus que...pour beaucoup ça relève tellement de l'évidence que la question ne s'est jamais posée. Sauf que pour moi, la scission Corps/esprit était tellement importante, tellement présente et aussi tellement ancienne que...ça fait bien longtemps que j'ai mis mon corps de côté, comme s'il était étranger.

Tout n'est pas résolu et je reste lucide; il y aura encore des chutes et le goût du macadam sur mes lèvres, peut être. Mais peu importe puisque je sais que c'est possible de ressentir à nouveau. Et c'est un putain d'atoût. La psychologue m'a dit que ça devait être dû aux endorphines que sécrète l'organisme dans l'effort. Que cela s'était démontré à plusieurs reprises sur d'autres patients. Et que, en consèquences, il fallait que je garde à tout prix ce cadeau que me fait mon corps (j'y crois pas!), mais aussi que je trouve d'autres moyens d'éprouver ça. Car si je venais à arrêter pour x ou y raison, cela pourrait entraîner  une dépression proportionnelle au plaisir éprouvé. Ca m'effraie un peu, car étant déjà fort surprise de ce nouvel élan, que je ne recherchais pas du tout, je ne vois pas comment trouver autre chose. Et puis...je ne vois pas comment éprouver tout cela autrement que dans l'effort, étant donné que ma seule jouissance étant soit celle de maigrir, soit celle de mettre mon corps à l'épreucve alors...Mais, peut être que ça va arriver. Sûrement, même, puisque je suis maintenant apte à "recevoir", chose que je m'interdisais jusqu'à maintenant. Et puis ça a des incidences sur pas mal de trucs; je me sens plus confiante, je défonce tout au boulot : j'ose et mon pâtron n'a pas l'air de s'en plaindre, je vois d'autres personnes et n'ai plus le besoin de me défoncer à outrance en jouant un autre rôle que le mien, j'arrive à être moi (!), je n'ai plus non plus la peur de demain, puisque j'ai l'impression d'avoir ce nouvel atoût dans ma poche, et autant dire que c'est LA carte qu'il me manquait au jeu...Alors certes, je ne crie pas victoire trop vite. Mais quand même...C'est moi qui susurre du bout des lèvres les mots "plaisir", "équilibre", "je n'ai plus peur","vivante". Juste ça..

Elle a dit aussi que si mes objectifs au début ne sont plus ceux d'aujourd'hui (quoi que, avouons le quand même hein), ça restait du contrôle sur mon corps, soyons lucide quand même. (Elle regrette ce rôle de rabat-joie, mais j'y ai pensé aussi donc aucune déception à l'horizon). Mais que ça pourrait me servir après tout si je mettais debout un projet du genre m'inscrire à des courses, rentrer dans un club, bref, établir un projet. Ne pas s'entraîner dans le seul but de tester corps, mais d'aller plus loin. La démarche est différente. Et elle pourrait même être bien stimulante. M'enfin, il est évident que j'y avais déjà pensé puisque je me suis inscrite pour un semi-marathon en septembre et une course en juillet...c'aurait été mal me connaître de supposer le contraire...Alors...Serait-ce une nouvelle ère qui se profile?

Quand je pense que c'est un cadeau de mon corps...moi qui me suis appliquée à le martyriser...peut être est-ce aussi sa manière de survivre; il n'y avait que de cette manière qu'il pouvait marquer des points et m'intéresser au point que je parle de lui au positif. Et que j'arrête de le tuer. Ou pas au point de l'achever, en tous les cas. Instinct de survie? Ce que je sais, aujourd'hui, c'est que...Il, Je...on forme une bonne équipe. Et le risque de Vivre enfin, me fait moins peur. Parce qu'on fait les malignes à risquer sa vie tout le temps et à faire nos grandes gueules, mais s'il y a bien un risque qu'on ne prend pas, c'est bien celui de la Vie. Je pense que c'est le plus gros, et qu'il faut bien plus de couilles pour le tenter que de se murger la gueule jusqu'au coma en attendant de crever sur le bord de la route. J'admire bien plus ceux qui SONT dans la Vie, que ceux qui l'évite de mille façons. Et je vais le prendre, moi.

 

Ps: Aurais-je oublié de noter que je suis allée voir une nutritionniste? Ormis le fait que je fais de l'osthéoporose (ouais, bon, trop tard pour s'apitoyer), je mange aussi TROP de sucres (à cause de mes 12 pommes par jour), ce qui m'empêche de maigrir, mais qui m'expose aussi à d'autres troubles bien plus chiants que celui-ci. Comme diabète, cholèstérol etc etc. J'ai aussi appris que le gras n'était surtout pas à bannir pour le bien être de notre cervelle mesdemoiselles. Alors à vous qui privilégiez votre esprit, prenez note. Vous avez tout de même le droit et raison d'exclure les graisses animales, mais le reste ne vous fera pas de mal ;). Légumes à profusion, mais les fruits, deux/jour suffiront. (Bien loin du nombre de pommes que je gobe) Prenez aussi garde à votre taux de sérotonine; moi qui suis en manque suis sujette à bon nombre de fringales que je pourrais éviter si je bouffais normalement. A, et les sautes d'humeur, et le sommeil en berne, l'agacement rapide, tout ça...Bref, autant dire que cette petite chose facile à rétablir peut faire des dégâts. Ce serait con hein?

*Penser à arrêter de se monter le bourrichon avec des idées même pas fondées qui donnent des résultats bien loin des éspérances.

*Intégrer la phrase:Se priver ne fait pas maigrir.

*Et aussi...: Les carences peuvent être irréversibles. Mais peuvent aussi s'éliminer rapidement.

 

 

Anorchidéa ou la voix de la Raison MouhHAHAHahahA!!!

 

 


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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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