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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 13:33

"Euh...vous voulez vous allonger?

Oui mais bon ça fait un peu genre psychanalyse vous trouvez pas?

Je crois que vous en avez besoin"

 

Des fois je me demande pourquoi les choses qui doivent être spontanée et naturelles sont aussi difficiles à mettre en oeuvre. Dormir. Manger.

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit. D'abord parce qeu j'ai eu un commentaire qui m'a troublée. Ensuite parce que cette période était spéciale. Dans le sens où je crois que j'allais assez mal. Et que je me suis pris de grandes claques dans la gueule. Que j'ai compris pas mal de choses aussi. Qu'en même temps je voulais sauver mon ptit cul de cette situation inconfortable et malsaine, et qu'il fallait prendre certaines mesures afin de ne pas complètement me casser la gueule. Et retomber, là bas, lamentablement.

J'ai voulu y retourner. J'ai fait ma demande. "si dans 2 mois rien  n'évolue, promettez moi de me garder une chambre, s'il vous plait". Seulement, au moment ou j'ai avoué mon état, où les larmes parasitaient chaque conversation, chaque appel de ma génitrice, au moment où je me faisais engueuler où que j'aille; à la pharmacie, chez le médecin, chez mes grands parents, chez mes parents, au boulot. Au moment où je pétais les plombs, seule, à explorer mes limites avec des restes entassés de cachets en tout genre (faudrait que je vide mes cachettes, mais c'est trop dur). Au moment où je mattais  Trainspotting toute seule en chialant et en prenant simultanément mon pied. Au moment où ma tension chutait jusqu'au 7, au moment où les crampes déchirant mon estomac me rappellaient que j'étais encore vivante, au moment où on m'a dit que mes jambes faisaient pitié quand je suis montée sur mes talons de 12, au moment où on m'a dit que la maladie me rendait laide...

J'ai entendu: Putain mais pas le courage de retourner à l'hosto merde, pas le courage putain! Je te préviens je viens pas te voir. Et puis quoi, t'as qu'à bouffer tes yahourts merde, et arrête de pleurer t'as vu tes yeux! Et arrête de te maquiller comme ça, quand t'as mauvaise mine c'est vraiment moche. Bouffe au lieu de pleurer et de faire ta victime putain, c'est facile! C'est quand même pas compliqué, on te donne des trucs à bouffer tu les bouffes merde, à la fin plus personne voudra t'aider hein rien à foutre, si on te dit de faire des choses et que tu les fais pas franchement tu crois quoi, on va pas toujours dire oh ma pauvre petite nia nia nia, arrête de pleurer pourquoi tu pleures hein? Ben ouais tu sais même plus pourquoi!

Juste avant d'aller au travail, c'était bien. D'arriver avec des balles de ping pong à la place des yeux et des cernes jusqu'au menton, cool. Happy face honey!

J'aurais voulu hurler que s'il ne s'agissait que de bouffer des yahourts hypercaloriques 3 fois par jour il n'y aurait plus d'anorexiques sur la Terre, mais bien sur putain, c'est tellement facile, mais pourquoi n'y ai-je pas pensé maman? Jsuis tellement conne, c'est vrai, je devrais mettre des post-it partout : "les yahourts sont dans le frigo, prêts à être engloutis, penser à les manger".

Je lui en ai voulu, beaucoup. "Victime" m'a laceré les chairs. Pietiné les entrailles. Et je pleure maman, parce que je suis en train de perdre la partie, c'est tout. Que j'essaye. Et qu'il n'y pas de résultat. Je ne demande rien à personne. Ne demande pas qu'on s'apitoie sur moi. Tu devrais le savoir, puisque toi même te plains de mon manque de communication. Il me semble que je ne demande pas grand chose. Je passe toutes les fois où je suis rentrée des urgences seule, sans même que tu sois au courant de quoi que ce soit. Je ne parle jamais de moi, suis toujours de bonne humeur avec vous, ne me lamente jamais, putain, je ne demande jamais rien...Je fais ma vie dans mon coin, vais aux rdv, essaie de construire, j'ai un boulot, je bosse en cours, paie mes études. Tu m'as suppliée de t'appeller quand ça n'allait pas, je ne l'ai jamais fait. Et je ne veux tellement pas emmerder les autres avec mes états d'âme que je le paie, lourdement. Des fois j'aimerais pouvoir hurler, gueuler, plonger dans tes bras, me réfugier dans ton cou, te dire. Mais même ça, tu vois, je ne m'en donne pas le droit. Alors ton "victime". C'est un peu mal passé. Je l'ai vomi un peu plus tard dans la journée. Et vomi encore. Sauf que mon estomac était vide, haha.Et tu sais quoi, même pour le viol, je ne me prends pas pour une victime. Même pour ça.

Je ne lui en veux pas. Bien que ça m'aie vraiment blessée. Tout au fond je veux dire. Mais comme je ne parle pas, évidemment, comment pourraient-ils savoir que je me bats. Je lui ai dit que, par exemple, mes grands parents s'étaient barré pendant 15 jours, je n'ai pas perdu 1 gramme. J'aurais pu, je l'aurais volontiers fait, d'en profiter pour jeuner comme une connasse; mais j'ai preféré mettre en pratique les conseils de la psychiatre. J'ai même réintégré les protéines. J'ai peut être pas grossi, mais bordel, c'est une putain d'avancée. De cuisiner pour moi. De planifier des menus et de les respecter. Vous me direz, c'est pas grand chose....mais vous n'êtes pas dans ma tête. Et pour moi, c'est la guerre. Rien que de foutre une assiette à table m'emmerde. Mais je l'ai fait. Pourtant il n'y avait personne pour me pousser à le faire. Et les yahourts maman, les fameux yahourts. Dis toi que pour moi, c'est comme si, 3 fois par jour, je me disais, tiens, je vais me bouffer un petit pot de nutella, hmmm! Ou un bol d'huile, pareil! Qui en aurait envie? Alors peut être que non, je ne les mange pas, mais au moins, je me fais des repas équilibrés. Et perso, je trouve ça encore mieux. Plus sain encore. Bref, on en a rien à foutre. Je m'en fous de ton avis. Mais je veux pas que tu me gueules dessus parceque je me roule dans la maladie c'est faux.

Sinon, j'irai plus à mes rdv de psy, et j'aurais pas de vie. Là, j'ai des amis, un boulot, des études, des projets. La maladie n'est pas mon identité. Je me bats pour ça, tous les jours. Pour qu'elle ne prenne pas le dessus. Je te rappelle aussi, au passage que ce n'est pas un choix. Et que je ne suis pas anorexique mais borderline, et que j'y peux absolument rien. Il me semble aussi que j'ai fait d'énormes progrès sur la drogue. Sur le fait de manger en public. Sur le fait d'aller vers les autres. De faire ce que j'aime. Passe 2 ans non stop en foyer psychiatrique et essaie de rattrapper une vie "normale", tu verras que c'est pas si facile. Je crois que t'oublies ce qui t'arrange aussi.

Tout ça on s'en contrefout. Mais ça a débloqué pas mal de choses. Déja, on a pu discuter. Elle s'est excusée, moi aussi. Depuis, je viens dormir à la maison un peu plus souvent. J'arrive à me coucher tôt. Et je mange normalement. VRAIMENT normalement, comme eux quoi. De la viande, du riz, de la mayo, tout. Et je grossis même pas. J'ai plus à jouer, parce que les sourires c'est pour de vrai. C'est drôle. Je suis bien. Juste bien. Et je les aime, fort.

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 14:03

Avant que mes mains n'attrapent quelque chose, n'importe quoi, un appui, une branche, ma tête a claqué sur le sol. Le parquet ma semblé si froid. Brut. Consciente de tout ce qui se passait au dehors de mon corps inerte, mes yeux restaient fermés. Prisonnière de Lui. Je pensai alors aux paralysés, enfermés dans la prison qu'est leur corps. J'imagine que ça doit être pareil. J'entendais tout. Savais mon corps à terre, allongé là, inconscient. Contente qu'il n'y ait personne autour. Je n'avais plus qu'à me réjouir d'être ce jour là exceptionnellement seule au bureau. Qu'est ce que j'aurais dit, sinon. Parce qu'ici, je ne suis pas malade, je suis graphiste. 

Au travail il n'y a pas de place pour les états d'âme. Pas de place pour les malaises, pas de place pour la dénutrition. Je m'efforce juste de faire ce qu'on me demande avec entrain et bonne humeur. Et puis j'aime ce que je fais. J'ai cette chance. Je voudrais que ça ne s'arrête jamais. 

Quand la pharmacienne est désagréable parce que je ne passe pas tous les jours pour prendre ma méhadone, et que je lui réponds que je travaille et donc que j'ai du mal à passer tous les jours, ce qu'elle surenchérît par un "non, alors ça, non, vôtre santé passe avant", j'ai juste envie de lui foutre un pain, après tout, qu'est ce que ça peut lui foutre, vraiment? Mais quand elle insiste -lourdement- sur le fait qu'il faudrait VRAIMENT que j'aille voir mon médecin et que je cesse VRAIMENT de décommander mes rdv, je me rends compte qu'elle me paraît désagréable parce qu'elle s'inquiète, c'est juste ça qui la rend si antipathique. Et si je réfléchis -encore- je me souviens les paroles de la psychiatre qui me dit qu'elle s'inquiète. Qu'elle a parlé longuement avec la psychomot' qui s'inquiète aussi...de mon poids. Toujours ce putain de poids à la con. Je finis par rappeller le médecin pour la métha, qui me demande comment je fais alors si je la prends pas tous les jours, je n'ai plus qu'à me sentir découverte, nue, alors que tous mes mensonges s'écroulent, lorsque le blanc au téléphone se clotûre par un "je veux vous voir vendredi à 9H. et vous me ferez quelques analyses". Tout se resserre contre moi. C'est comme si je n'étais que spectatrice, que je n'étais plus maître... Et toute cette inquiètude que je génère et que je persiste à ne pas comprendre, cet évitement constant de mes proches par peur des remarques, ces enfilades de pulls, de caleçons, de collants, d'écharpes. C'est quand même que quelque part, j'ai conscience que. Alors pourquoi il y a cette autre connasse qui s'entête à nier, à s'accrocher à du vent, à s'accrocher à sa prestance soit disant convaincante. 

Moi je ne vois que cette silhouette qui s'étiole, ce rôle qui se casse la gueule lamentablement. J'y mets tout mon coeur, mais personne dans le public n'applaudit. Et lorsque je me retrouve dans la loge, je n'ai plus qu'à gober mes cachets pour m'éviter de pleurer, quand le maquillage coule, ça rend laid.

Je rentre dans son bureau avec une assurance démesurée. Et quand je m'assois sur la chaise, mes jambes tremblent. Mes lèvres se mettent à bouger elles aussi, imperceptiblement. De l'eau envahit mes yeux. Mais rien ne doit couler. Je me sens débile. Débile de lui avouer que moi, 24 ans, suis incapable de me faire un repas. Je ne sais pas comment on fait. Je ne sais pas ce que j'ai envie de manger. D'ailleurs, ai-je envie? Ce qui me ferait plaisir de manger? J'ai un joker? Alors j'ouvre le frigo, ça oui. Je contemple et sais même combien il y a de cornichons dans ce bocal, là, à droite du pot de mayo qui est périmé au passage. 

On a du établir une liste de courses ensemble, parce que je peux rester 3 h dans une grande surface et n'en ressortir qu'avec quelques pommes histoire de ne pas avoir l'ai complètement stupide et à côté de la plaque.

Et cette fatigue. Je la deteste. Elle n'existe pas, je l'ignore, la repousse. "Vous vous êtes regardée dans un miroir? Vous avez vu vôtre visage? Parce que je dois vous dire que vôtre maquillage ne camoufle pas vôtre pâleur, au risque de vous vexer. Mais vous savez où sont les toilettes, vous pourrez allez vous y repoudrer en sortant." Rire jaune. "Je n'ai pas dormi cette nuit". Pourquoi? Joker aussi? Est ce que je dois aussi dire que je ne me couche pas? Non, parce que je pensais que j'étais insomniaque, mais je viens de réaliser que j'ai tellement peur de m'arrêter, que j'essaie d'éliminer ce moment où je vais devoir dormir. Donc une nuit sur deux, je ne dors pas.

"Vous avez que vous ne tiendrez jamais 2 mois comme ça? Vous n'êtes pas la plus forte du monde. Je vous laisse un délai. J'espère simplement que d'ici là, les choses n'empireront pas. C'est tout."

J'avais juste envie de lui hurler en pleine face qu'elle m'abandonnait (ce n'est qu'une interne, elle arrive au terme de son stage), qu'elle allait partir et me refourguer à un autre psychiatre que je deteste. Je n'ai pas écouté. J'ai eu envie de lui dire en sortant qu'elle fera une très bonne psychiatre, que j'ai aimé travaillé avec elle, et que maintenant, elle allait devoir partir. Et me laisser sur le bord de la route. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m'a quand même convié à un autre rdv. Un "c'est gentil" m'a échappé, elle m'a répondu qu'elle ne pouvait pas en rester là, "vu vôtre état de santé". J'ai eu envie de la maudire.Ω.


Edit: Miren, Caducee...

Dans 2 mois, j'y vais. J'accepterai toutes leurs conditions. J'ose dire que j'ai hâte, oui, parce que seule je n'y arriverai pas. Je crois que j'en ai besoin, j'y crois, tout au fond de moi. Par intermittence, certes, mais il y a des moments de lucidité où la réalité reprend ses droits. Et là j'ouvre les yeux. J'peux dire, "et là, c'est le drame" ? lol Tellement plus facile de les refermer. Je ne veux pas mourir.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 01:36

D'abord, merci. En grand. Je ne vous répondrai pas individuellement car globalement vous m'écrivez tous la même chose. La culpabilité, décevoir/ vouloir faire plaisir, vivre en fonction et pour les autres...en s'oubliant. C'est peut être débile de craindre la réaction d'internautes. Mais ce blog est important pour moi, bien plus que je ne l'avais cru en le commençant. Le blog oui, mais vous encore plus. Pas pour faire la lèche cul et ramener des visiteurs, pas dans mes habitudes de jouer les hypocrites. Même si je ne veux pas décevoir, j'ai beaucoup de mal à faire semblant d'apprécier les gens. En fait je suis assez tranchante...pas beaucoup de vrais amis, d'où leur valeur. Ça me fait penser à ma soirée de samedi soir (petite parenthèse)...j'ai du rester 4 minutes 30 tellement les gens m'ont fait chier à mon arrivée. Je n'ai rien dit, j'ai allumé une clope, pris mes affaires et ai claqué la porte. Enfin bref, tout ça pour vous dire, c'est sincère. Au fur et à mesure, j'ai pu faire de belles "rencontres" si on peut dire ça comme ça, et j'éprouve un profond respect pour vous qui passez ici. Alors non, je n'ai pas envie de vous décevoir. Même si ma mère me rabache tout le temps que ce n'est pas parce que je vais si mal que je fais de la merde qu'elle m'aime moins. Et si j'avais une copine comme moi j'imagine que j'essaierais de la soutenir en fait.

Depuis quelques temps je vois une psychomotricienne, et ça me fait vraiment du bien. Du bien je ne sais pas mais...il y a des réactions, des interrogations, elle me bouscule. J'ai l'impression de me prendre tout dans la gueule c'est un peu dur mais il me semble que c'est nécessaiRe à mon avancée. Vous savez le titre que j'ai mis, c'est elle qui me l'a dit. Ça parait complètement con, ça coule de source, la tête a besoin du corps. Mais je suis à un tel point de déni qu'elle doit me le rappeler pour me dire ah oui...Elle me dit qu'elle a l'impression de faire une thérapie de couple entre lui et moi. Je parle de mon corps à la troisième personne, comme s'il était bien assis à côté de moi. Je dis qu'il se porte bien, qu'il a arrêté de crier, qu'il ne gargouille plus, qu'il s'est enfin habitué à mon rythme, comme je le voulais. " Vous me faites penser à une maman qui ramène son enfant couvert de bleus, sale, la morve au nez chez le médecin en lui affirmant que si si, il va bien, il a arrêté de pleurer". Ça me fait rire. Puis pleurer. Je ne sais plus. "Oui mais ça n'engage que moi, je ne fais de mal à personne. Et puis, ce n'est qu'une enveloppe, rien de plus. Non...rien de plus". Il paraît que c'est assez étonnant une telle...comment ils disent déja? Je ne sais plus le mot. (intéressant hein?) On va dire, "séparation" entre le corps et l'esprit. Que ça en devient même bizarre. Je me dis que je ne suis pas normale. Je déteste mon corps. A un point inimaginable, douloureux. Je crois qu'il me dérange tellement, que je finis par l'enlever de mon entité. Souvent je vire ce qui m'emmerde, je crois que j'ai fait pareil avec lui. Sauf qu'apparemment on est soudé à vie. Et qu'il va bien falloir que je me fasse une raison. Parce que...peut être que s'il a arrêté de crier, de pleurer, d'agoniser, c'est qu'il s'éteint. Tout doucement, sans rien dire, il crève. Et moi je m'en réjouis. Le truc que j'ai dû oublier en route, c'est que s'il crève, je crève avec. Et j'en n'ai pas très envie. A part des fois, mais pas tout le temps, comme tout le monde non? ( Je sais il paraît que je fais des généralités pour me rassurer. Mais bon, tout le monde a eu envie de disparaitre définitivement au moins une fois dans sa vie, enfin je crois. Non?). J'ai l'impression que tant qu'il n'y a pas de problème vital je veux dire, je ne réagirai pas. C'est vrai on n'a pas peur quand il n'y a pas de problème. Mon poids chute, c'est vrai. Mais je vais bien, je marche, je cours, je travaille. Ça c'est ce que je me rabâche pour éviter de penser à la réalité. En vrai, quand j'y pense, il y a beaucoup de choses qui ne vont pas physiologiquement parlant. Mais je me mens pour ne pas m'inquiéter, pour ne pas m'effrayer, pour ne pas penser. Je fais semblant de ne pas remarquer. Je ne veux pas voir qu'il me lâche. Qu'il m'abandonne petit à petit. Trahison impardonnable. Cercle vicieux de punition, de reproche.Toujours ce truc de lui faire payer sans savoir ce qu'il a pu bien faire pour le mériter au fond. Mais la haine s'alimente de tout et n'importe quoi. La haine, c'est quelque chose de viscéral, pas vraiment fondé.

Je ne comprends pas qu'ils s'inquiètent de mon état. Ça finit par m'emmerder, alors je fais sauter les rdv. Le médecin surtout, mais ce qui est quand même chiant c'est que je suis obligée de la voir pour mes ordonnances de méthadone, mais au fond qu'importe, je la prends tellement mal. Je me hais. J'avais réussi à tout arrêter. Même le cannabis, et même mes cachetons. Je ne prends plus aucun traitement (moi qui avait tellement peur de ne plus en prendre!). Ensuite, ça s'est compliqué. Pendant un temps, je me suis préservée, forte de nouvelles ambitions en sortant de l'hôpital. Notamment me protéger. Alors j'ai plongé dans les cours, j'ai travaillé comme une damnée, en même temps je devais rattraper un mois et demi d'absence, c'était facile de se noyer dans le taff. Une fois tout ça rattrapé (très encourageant et prometteur d'après le directeur), je me suis mise à re-sortir. De plus belle. Comme je sais bien faire. Avec tout ce qui va avec. Au début, je me suis dit, "dérapage, accident de parcours". Une fois, deux fois. Et comme je me suis engueulée avec la pharmacienne qui me délivre la méthadone quotidiennement, j'y vais le moins possible. Autant dire que ça ne sert plus à rien. Alors je me donne à fond. Connasse. Je ne sais pas si je suis dépendante ou si je suis trop faible. Je n'ai pas vraiment l'impression d'être une junkie, c'est ça le pire.

Je ne sais pas ce qu'il me faut pour me rendre compte de tout ça. J'ai une telle force de persuasion envers moi même, c'est assez dingue je dois dire. Tellement que moi même je ne sais plus ce que je fais. Si c'est bien, si c'est mal, j'en sais rien. J'enjolive la réalité et fini par y croire malgré moi. Je raconte des trucs aux psys et quand je vois leur tête je suis effarée (autant qu'eux apparemment). Il y a un tél décalage putain c'est pas croyable je vous jure. Ça doit être énervant pour les autres, peut être qu'ils se disent que je n'ai pas de volonté, ou que c'est un jeu, ou je ne sais quoi d'autre. Mais mon esprit se tord de plus en plus... je finis par avoir peur, ma conscience s'étiole et je perds pied. Je ne veux pas devenir psychotique vous comprenez, je ne veux pas perdre pied avec la réalité ni partir dans des délires, ça, ça me fait vraiment vraiment peur. Je ne suis pas folle. Je ne veux pas de ça. Je sais que je déforme tout, mais je veux m'arrêter à temps.

Ecrire tout ça me fait un bien fou. Mettre tout ça à plat. Relire. Et me dire, merde. Demain, je vois la psychiatre. La dernière fois, elle m'a clairement dit qu'à un IMC inférieur à 14.5 c'était l'hospi assurée, et qu'elle était TRES "souple" de m'accorder cette faveur, puisque normalement sa limite est le 16. Je ne crois pas être anorexique dans le sens ou je ne veux pas maigrir jusqu'à la mort, enfin si mais...je ne veux pas vraiment "maigrir". Je ne me gave pas de mannequins porte-manteaux, ne compte pas mes calories, ne me pèse pas 17 fois par jour, ne descends et remonte pas les escaliers 47 fois non plus. C'est autre chose. Cette haine de moi je crois. Ce n'est pas qu'une question de chiffre. Les chiffres sont vides de sens. Elle me parle IMC, ça veut dire que dalle. Ca ne signifie rien. Je ne suis pas un morceau de viande que l'on évalue grâce au pèse-personne. Enfin bref, moi jsuis à 14. Mais je ne peux pas aller à l'hôpital maintenant, parce que je suis en stage professionnel, celui là même qui doit valider mon année. Et il n'est pas question de m'en aller comme ça, en plein milieu, parce que madame n'est pas pas mentalement saine.

Cependant...Je crois que je vais lui demander une hospitalisation à la fin de mon stage. Pour travailler. Avancer pour de bon, j 'en sais rien je sais pas le faire toute seule. J'ai besoin qu'on me montre, qu'on m'ordonne, qu'on me cadre. J'ai follement besoin de limites. D'encouragements. Qu'on me dise que ça va aller, que je ne suis pas folle. Qu'on m'explique pourquoi je fais tout ça, pourquoi je suis comme ça, qu'on rationnalise les choses. Que je fasse des bilans sanguins, que je me rende compte. Qu'on me dise s'il y a de réels risques liés à l'aménhorrée. Qu'on me répète encore une fois que les drogues niquent le foie. Peut être qu'au fond j'éspère qu'on me balance que j'ai des trucs graves pour que je réagisse enfin. C'est dommage et assez pathétique d'en arriver là, je sais. C'est même dérangeant de souhaiter ça et peut être que ça peut choquer, je ne sais pas. C'est ce manque de peur lié au risque qui est angoissant. Je suis lasse de jouer, de m'éviter, de me mentir, de me faire mal avec ferveur. De me haïr. Je voudrais m'aimer, un peu. Me sentir, être vivante. Être capable d'aimer. De tomber amoureuse. De supporter que l'on puisse m'aimer pour ce que je suis, pas pour ce que je voudrais être. De pas être obligée d'être complètement raide mort pour accepter que l'on me tripote. De m'accorder un peu d'importance.

J'ai été au vernissage de l'expo vous savez. Mais j'étais tellement mal à l'aise que j'ai dû y rester 1/4 d'heure. J'aime pas trop parler de ce que je fais. En plus, je me considère comme un peintre du dimanche, pas comme une artiste. Et c'est vraiment gênant de se mesurer à des gens qui ont un véritable travail derrière. Enfin c'est particulier, c'était gratifiant et gênant à la fois. Et puis s'ils savaient que mes toiles sont des draps hospitaliers haha. Que j'ai fait mes peintures en une nuit dans un foyer psychiatrique. Mais ils n'ont pas besoin de le savoir. Peut être que si je continue dans cette voie, plus tard je le dirai, ça serait drôle. Un jour où j'aurai assez de recul pour en parler librement. Pas pour faire genre artiste-torturée (bien dit Miren, j'approuve totalement ton commentaire au passage sur la notion d'Artiste), juste pour l'anecdote.

Voici quelques liens où vous pourrez trouver les articles (attention mon identité est dévoilée...!lol):

Article dans la voix du nord pour l'expo actuelle.

Article dans la voix du nord pour la dernière expo

Article dans le blog de l'asso des artistes indépendants lillois

ça me fait rire quand même. Ca fait drôle. Enfin voilà. Sur ce, 3h34 est une bonne heure pour aller se coucher je crois. Et être en forme pour mon rdv et pour le taf qui m'attend après. Ou alors je regarde virgin 17 qui nous passe gossip en concert, pas mal ;)

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Edit: finalement je n'ai pas dormi. Du tout. Je suis arrivée au rdv exactement comme je ne voulais pas arriver, les cernes affriolants et le teint cadavérique. Enfin, au moins, dès le début... on était dans le vif du sujet. Pas moyen de faire semblant. Malgré les deux leggings superposés en dessous de mon jean. Et ma putain de gestuelle d'hyperactive névrosée qui trahit tout. Bref, j'écrirai ce qui s'est dit un peu plus tard... quand j'aurai le cerveau moins compressé contre les parois de mon crâne.Là, j'ai un peu mal. Dans les tripes. En moi. Tout au fond. Je crois que je vais finir par vomir.

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 22:08

Un point. Insignifiant.

Au loin.

Vue brouillée. Trop blancs ces murs. Ces lumières trop agressives. Rendez moi mon obscurité. Mon silence. Ecartez moi de ces cris. Déchirez ces liens.

Je vous en prie.

Ecoutez moi, croyez moi.

Je suis peut être trop humaine. Ou non. Je ne sais plus. Ne veux plus savoir.

Ne veux plus l'écouter lui, ce corps. Je veux qu'il se taise à jamais, qu'il se consumme, qu'il s'éteigne, peu importe, qu'il aille au diable. Je veux le voir crever, lui et toutes ses failles, ses douleurs futiles et ses appels à l'aide de lâche. Je me fous de ses désirs, et d'ailleurs, depuis quand se prend-il au sérieux? A-t-il seulement demander l'autorisation de s'exprimer? Le droit d'exister? Si seulement il s'était défendu. Mais non.


Il y a moi. Et puis l'autre. Deux Moi. Un corps. Pauvre de lui. Où je suis? On m'emmène, m'enferme, telle une folle aux pays des merveilles, comme l'autre, les couleurs en moins. La folie douce dans mes veines. Les pilules colorées dans le gosier, de force. Et puis je ressors, l'urgence passée. Sans rien dire à personne. Je signe cette maudite décharge, toujours. Et la liberté s'offre à moi, de nouveau. Liberté chérie. Celle qui me fait si peur. Celle qui me balance dans le vide.

Je ne sais pas pourquoi je caresse les enfers avec autant de ferveur vous savez. Je ne sais pas. On me dit que je suis en colère. Mais je n'en veux à personne. Il parait pourtant que je devrais. Pourquoi? Non, je n'en veux à personne. Personne ne mérite de porter ma croix. Surtout pas eux.

"Ils m'aiment vous savez"

_Vous ne cessez de vous auto-rassurer. Comme vous le faîtes pour moi, mais moi je n'ai pas besoin que vous me rassuriez.

Et si je ne le faisais pas, hein? Et si j'envoyais l'optimisme se faire foutre, je me tire une balle? Connasse. Comme si j'avais le choix. En colère. Oui, exactement. Contre moi. Moi seule. Et ils m'aiment. Je le sais...Ils m'aiment, ils m'aiment, ils m'aiment, ils m'aiment?... Je... Putain mais vous m'emmerdez avec vos questions à la con!

Seule. Seule dans la foule. Seule parmi ceux que j'aime. Seule dans mon lit, seule dans le métro, seule dans la nuit, seule dans les abîmes. Pourquoi tant de personnes dans ma tête? Qu'elles foutent le camp, elles m'épuisent...Elles me fatiguent, me sucent l'énergie..."Mon Dieu comme vous êtes pâle"...Insufflez-moi la vie et dîtes leur de me laisser tranquille...s'il vous plaît...Faîtes les taire! Morcelée entre toutes. Je ne sais plus qui est qui, je de duppes. Elles sont toutes là, à mener leur vie, s'écrasant les unes et les autres, en moi. En m'écrasant, moi. Moi qui part en croisade pour la pureté. Muhahaha. Quelle blague quand j'y pense.

Comment l'anorexie pourrait elle laver tous mes pêchés? De chair, d'abus en tous genres. Belle illusion chérie. Et de surcroît, vous allez rire, j'ai bien cru que j'allais être plus forte qu'elle. Oui oui. Comme si. J'ai cru que j'allais la berner!

Alors, j'ai fait comme si je ne voyais pas. J'ai perdu, perdu, perdu...j'ai dansé, encore et encore, virevolté, légère, aérienne...c'était si bon cette nouvelle energie, cette nouvelle force...

Je n'ai plus écouté personne. Personne. Surtout pas les mises en garde! Ben non, après tout, je connais bien le problème, mes limites, et tout ce qui s'ensuit non? Haha. L'anorexie, elle vous baise en grand. Elle finit toujours par vous rattrapper. Toujours. Là, tapie dans l'ombre.

Et un matin, je n'ai pas pu me lever. Bouger le pouce. Mal. Partout. J'ai pleuré. Parce que je savais que c'était la fin. La fin de l'euphorie insouciante. Que maintenant, c'était les problèmes. Les vrais. Se taire, surtout. Se taire. Echapper à tous ces tests qui mettent les bras en charpie et qui donnent largement raison aux médecins. Et ça, il n'en n'est pas question. D'autres priorités que l'hopital.

De beaux projets. Une exposition à Lille, avec d'autres artistes. Un stage professionnel. Une embauche prochaine.

Et même si ça se fait avec le nez plein de coke, la gorge piquée par la méthadone, les yeux rougis par le cannabis, les doigts tremblants par manque d'alcool, les tripes appellant au viol, l'estomac hurlant à la famine, les jambes flageollantes, la pâleur de l'anémie, les cernes creusés, même.

Je le ferai. Parce que c'est ce que je veux.  Je veux créer. Vivre de ce que j'aime faire le plus au monde. Et je pourrai enfin dire que j'ai réussi à faire quelque chose de bien. Le reste... ça n'est que le reste.


"Comment allez vous mademoiselle S.?

_Bien. Je vais bien."

 

portrait1-copie.jpg

 

 

Mon Dieu vos mots en mon absence. Je ne voulais pas venir écrire en noir. Je ne voulais pas. J'avais peur. J'avais peur d'ouvrir les yeux et de me dire...d'accepter la verité. Je ne voulais pas venir ici et vous décevoir. Je ne voulais pas lire tous ces mots d'encouragements, de soutien et de tendresse...et tout gâcher, encore.

Je ne lâche pas la rampe, soyez en sûrs. Je ne suis pas vaincue. Juste "malade". Il paraît que vers 30 ans...les borderline s'apaisent. Je le veux. Et je rêve d'arriver jusque là, surtout.

Merci. Merci, merci merci à vous. Ne me lâchez pas, s'il vous plaît.

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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 15:06
Bonjour, me revoilà après près d'un mois et de mi d'hospi. Faut croire que j'en avais besoin.
Je tenais vivement à vous remercier pour votre fidelité, vos encouragements, vos avis, vos mots...ces commentaires m'ont permis de découvrir de nouveaux lecteurs, et puis d'anciens aussi, qui finalement sont toujours à mes côtés...j'avais commencé ce blog sans espor de glâner quelconque attention, et me voilà avec vous, en confiance, jamais jugée et soutenue. Ces mots m'ont aidée à tenir, parce que je vous jure, c'était dur.
Je me suis retrouvée aux urgences dès mon arrivée, car bourrée de médocs pour pallier à mon angoisse, mais visiblement j'avais un peu forcé la dose. Alors, état inquiètant et tout ce qui s'ensuit, les cris, les perfs arrachées, les liens. Mes pupilles étaient tellement bizarres qu'ils ont cru que je m'étais fait un shoot à l'héro. Bref...Arrivée fracassante. Résultat, j'ai aterri aux soins intensifs où j'ai eu une fouille au corps pour savoir si je n'avais rien sur moi, pas de visites, pas d'appels. Après, service admissions où je n'avais pas le droit de sortir seule, même pour aller chercher un café...dur. Et puis le manque de confiance de la part des soignants surtout. Le fait que l'on ignore ma parole, mes mots, que l'on me surveille, ça fait tout drôle de prendre conscience que l'on est une véritable personne "à risques" et que l'on nécessite une surveillance pour éviter qu'il y ait un dérapage. Première claque. Ca ne m'a pas empêchée de m'ouvrir les bras avec tout ce que je trouvais, opressée par tant d'attention. Ils ont fini par me lâcher du lest, la confiance est revenue, jusqu'aux analyses toxicologiques et à l'arrêt total de l'auto-mutilation. Même les pesées ont finies par devenir satisfaisantes, choses impensables au début. Ce fut long mais constructif et je ne regrette rien. Pas même mes pétages de plombs, ni même les fils qui ont recousu mes veines. J'en ai pris plein la tête et j'ai appris beaucoup.
Mais je suis sortie vendredi et tout se casse la gueule. J'ai déja perdu tout le poids que j'avais repris et n'en suis pas vraiment fière, mais j'ai un sérieux blocage. J'ai peur de retomber et ai une trouille bleue de reprendre les cours. Des regards, des questions, des remarques sur le fait que j'ai amplement dépassé le quota autorisé des absences. J'ai toujours des idées noires comme"solution" ou "porte de sortie" et ça me rassure. Par contre, j'espère ne jamais retoucher aux toxiques. C'est trop la merde.
J'avais rencontré l'amour, mais ne me rendait pas compte que c'était plutôt une illusion qu'autre chose. C'est fini mais encore une fois, pas de regrets.
J'ai peur. Peur de la suite.
On verra.
Voila une photo lors de mon hospi...plutôt à la fin, où ça allait un peu mieux.



DSC00627.JPG


Depuis... au fait, je fais 1m70 tout pile :)
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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 16:07
je vous écris en coup de vent, j'ai eu ma première permission...c'est bon signe. Je leur ai donné du fil à retordre, de la couture à faire sur mes bras, du charbon à avaler...mais aujourd'hui tout a changé. Je suis passé à la méthadone et prends mon hospi avec beaucoup de sérieux et d'espoir. Je me donne à fond.
et j'ai trouvé l'amour. L'Amour devrais je dire. Il s'appelle F, il est beau comme un coeur, je l'aime comme je n'ai jamais aimé, je lui ai raconté ce qui m'est arrivé, ce qui l'a  beaucoup ému, et entre deux bouffées de nicotine il m'a dit qu'on prendra le temps qu'il faudra et qu'il était prêt à attendre...je l'Aime.
Il m'aide à tenir le coup, on se soutient entre tox et ça fait du bien. On s'est promis d'être là l'un poir  l'autre, de ne pas se mentir et de s dire si 'un de nous craque. Enfin pour l'instant, ça s'applique surtoput pour lui car à l'hosto je vois mal comment je pourrais me défoncer sans quee ça se voit.
Je ne sais pas encore pour combien de temps j'en ai, et moi qui voulait reprendre, ma vie normale, ne suis contrainte d'aller dans un post cure...
On verra tout ça.
Je n'ai pas plus de temps et dois déja vous quitter, mais je vous remercie pour tous vos messages que je n'ai même pas eu le temps de lire, pour votre soutien, votre présence...je vous aime.
Merci à vous.
Continuez à mz qsoutenir s'il vous plait, j'en ai besoin, c'est dur.
Je vous ai écrit le positif...mais je vous jure que des fois c'est putain de dur.

A bientôt j'espère.
et j'ai des photos pour vous prouver que je vais mieux, et que je n'ai plus des bras d'insecte lol.
Je vous embrasse de tout mon coeur.
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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 01:58
Psychiatre aujourd'hui.
Dur.
Je ne sais pas ce qui m'a pris d'éclater en sanglots. "Vous m'avez pourtant dit que ça allait en entrant dans ce bureau, comment vous croire?". J'ai craqué et m'en mords les doigts. Conséquences, hospitalisation lundi à 11h.
Je crève de peur. "T'as le moral ma puce,ça va?_Oui maman t'inquiète, franchement ça va'.
Comment je vais l'anoncer. Comment? J'ai décidé d'attendre un peu. Au moins que le réveillon soit passé. Quelle conne. Je me hais. Au pire j'irai pas. Peuvent pas m'obliger à y aller quand même! Hein? Dites moi...Si je me présente pas, qu'est ce qui va se passer? Bordel. Chaos dans ma tête. J'ai envie de me soigner, et si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas attendu lundi. Mais c'est pour ma famille...et particulièrement ma mère, je l'ai tellement malmenée, j'angoisse en imaginant sa réaction. Elle m'avait prévenue. "Tu sais que quand tu passes la barre des 46kg ça finit toujours mal, tu le sais". Mais j'y arrive plus, à me forcer. En plus j'ai peur de vomir maintenant.
Elle a eu la wii-fit à Noël. "Ben monte dessus, vas y fais ton profil!_Non non, je le ferai demain tranquille maman..._Oh quoi, on s'en fout, t'as des choses à cacher?_Euh non...non enfin je suis crevée là, je monte." Quoi, j'allais pas non plus me peser en public, c'est horrible!
Et puis jfais nimp' avec le subutex. Je consomme encore à côté. Samedi j'ai voulu dire à mes amis que j'étais sous subu mais rien n'est sorti. Au lieu de ça j'ai continué à sniffer comme une débile. Si je leur disais, ils prendraient la peine de ne pas tout sortir devant moi, de ne pas m'en proposer et de ne pas en parler.

"_Vous faites quoi demain soir?
_Je reçois chez moi
_Vos amis qui consomment de la cocaïne?
_Oui
_Eh ben vous allez leur dire de ne pas en ramener
_Je ne me vois pas leur interdire d'en prendre sous pretexte que moi je ne sais pas gérer ma consommation
_Oui eh ben ils en prendront après ou avant mais pas chez vous. Vous comprenez ce que je dis?Être dans une démarche de soins ça commence par là Mlle S.Si je vous propose une cure, vous en pensez quoi?
_"Cure", ça fait vraiment droguée hein? Ecoutez, ma conso est occasionnelle et j'ai arrêté de consommer seule, je pense pas que j'ai besoin d'une "cure".
_Votre consommation n'est pas occasionnelle, mademoiselle S., je me permets de vous le dire. Deuxio, vous vous mettez gravement en danger. C'est de pire en pire. Regardez vous enfin! Vous vomissez, vous avez perdu 6 kilos en 10 jours, vous ne dormez plus, mentez à tout le monde, et puis vous bougez dans tous les sens...
_Je sais, mais je suis encore debout...je vais attendre de voir comment ça se passe, et on verra pour l'hospi, je suis sure que ça va aller...
_Debout, pour combien de temps encore? Hein? Vous montez un étage et vous devez reprendre votre souffle à 24 ans!"Ca va aller", je sais que vous y croyez quand vous dites ça, je sais que vous voulez être rassurante et c'est bien d'être optimiste. Mais pas de chance, je suis médecin et peux vous dire que non, ça ne va pas aller. Votre entourage est plus important que votre santé? Imaginez qu'un proche se drogue, vous régissez comment?
_J'essairai de l'aider..
_Votre famille c'est pareil. Et si vous les aimez tant que ça, vous devez vous soigner. Vous voulez que ça se fasse en entretien, que je leur parle?
_Nooon, non non, je m'en charge.
_Donc, je préviens le service de votre arrivée lundi matin à 11h.
_Putain mais à chaque fois c'est pareil, encore un échec, j'en peux plus...
_Combien de fois tombe un enfant qui apprend à marcher?
_PLein de fois..."

Me suis écroulée dans les escaliers. Dans le métro j'ai pleuré comme une gamine. Tout le long de la route. Je suis rentrée chez moi et j'ai essayé de manger, tout vomi. Je suis au pied du mur et je ne voulais pas en arriver là. Mais quelle conne putain, j'esperais quoi, hein?
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 15:57
J'ai envie de poster aujourd'hui parce que ces derniers temps ce blog ressemble à un mur des lamentations et ce n'est pas le but, quoi que ça puisse soulager sur le coup.
Hier, après les larmes et les lames, téléphone vibre. "Ce soir tu te fais belle et tu ramènes tes fesses ma puce". J'ai du balbutier un oui, histoire de me débarasser du truc au plus vite mais dans l'idée de ne pas y aller. Et puis finalement, à quoi bon, ce sont mes amis et en leur comagnie je me sens toujours bien. Alors, go.
Yeux noirs, ongles noirs, larmes séchées, talons.
Soirée démentielle, rires, musique et paroles qui font du bien. Les boites c'est pas franchement ma tasse de thé, mais quand je les ai vus insister pour que je vienne, ça m'a fait tellement plaisir que je n'ai pas beaucoup hésité, même si je les ai mis en garde sur le fait que je n'ai aucune calorie dans l'estomac et que je risquais peut être de m'écrouler (ce qui ne s'est pas produit), mais ils m'ont jettée dans la voiture et on est parti en chantant comme des débiles.
Sourires. Larmes en rentrant. Emue. Comment ils font pour griller les moments où j'ai besoin. Ou il faut me tirer de là.
J'ai pas encore dormi, mais je suis bien. BIEN.
Demain ma mère m'emmène voir un médecin pour mes vomissements. Peur au ventre. Et si c'était vraiment le subutex, qu'est ce que je vais lui dire moi, maman, excuse moi mais ta fille est une tox? En même temps, j'aimerais tellement que ce soit ça, que ce soit aussi simple et que l'on ne doive pas aller plus loin. J'ai peur. Pour la première fois, j'ai peur pour corps. Ca me rappelle la perte de ma première dent à cause de la dénutrition, ça m'a fait un drôle d'effet, mais sans plus. Là, c'est différent. C'est plus...je stresse. En plus, s'ils font des analyses toxicologiques, vont pas être déçus...et mes parents, merde. Jsuis dans la merde. Combien de temps il me reste avant dedevoir tout avouer...?
Et si je disais à maman que je ne vomis plus, que tout est fini, que c'était juste un passage?

Ps: Ca yest, j'ai atteint mon poids hospitalier. No comment.
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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 13:51
Je voudrais écrire mais je suis bien vide ces temps-ci. Je lui ai dit que je voulais mourir, plus clairement que j'allais mourir bientôt, elle m'a dit que cela devenait inquiètant. Moi je n'y vois rien d'inquètant. Juste le résultat d'une longue réflexion qui aboutit inéxorablement à ça."Ca". Mais, vous allez mourir, "vous voulez vous tuer"?. C'est un bien grand mot je trouve. Mais en gros c'est ça l'idée.
En fait non, je ne veux pas mourir. Je veux prendre fin. Que tout ce bordel prenne fin vous voyez. Et je m'identifie tellement à ce bordel que pour qu'il disparaisse je dois le faire avec lui.

Les fêtes de Noël se sont mieux passées que je ne l'esperais. C'est fait, enfin! Je ne vus cache pas que c'est un moment difficile pour moi, étant donné que cela fait maintenant 24 ans que je dois expliquer qu'il m'est impossible de me dédoubler, que je ne peux pas être en même temps chez mon père, chez ma mère ou chez mes "grands parents" (qui sont en fait les parents de mon beau père, donc qui n'ont rien à voir avec moi mais voyez, tout le monde s'en mêle), enfin bref, beaucoup de pression pour un moment qui devrait être joyeux.

Je n'ai rien à écrire et en suis désolée, mais vraiment, je suis épuisée, et vide, tellement vide.

J'ai un problème cependant qui m'inquiète et j'aimerais avoir des réponses ou des hypothèses...
Cela fait 9 jours que je vomis tout ce que je mange, sans exception, et surtout, involontairement. Au début ça me plaisait, forcément, mais je perds du poids et ne suis plus qu'à 1kg de mon poids hospitalier et j'ai pas vraiment envie d'y retourner. En plus ça fatigue énormément et je ne suis maître de rien c'est horrible, je fais des efforts qui sont réduits à néant dans la demi-heure suivante et j'ai beau essayer de me concentrer sur autre chose, je finis la tête dans la cuvette. J'essaye de manger petit à petit des trucs légers, que je pourrais garder sans aucune culpabilité, mais rien ne passe. RIEN. Je bois du coca pour tenir, mais ça aussi ça part...Le médecin m'a dit, au début, que c'était peut être les médocs qui commençaient à me taper sur le foie mais ça fait des mois que j'ai le même traitement et il n'y a pas eu de changement récent, en plus je suis obligée de le prendre; ça coince. J'ai peur d'avoir des problèmes si ça continue, d'être hospitalisée alors que pour une fois c'est même pas de ma faute, ou je sais pas, des problèmes médicaux plus conséquents...Ma mère a sursauté en me voyant arriver de chez mon père tout à l'heure, ça lui rappelle les pires moments à mon pire poids, et moi j'hésite entre jubilation et effroi (comme quoi, jtiens mine de rien à la vie). Je pense au subutex qui pourrait être une explication, mais...
S'il vous plaît, si ça vous était déja arrivé ou...un avis, je prends tout!
Merci pour vos nombreux messageS.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 19:45



Dans les murs. Dans le noir, dans le froid, je patauge dans la mélasse et continue à sourire comme si c'était encore la peine. Personne n'est duppe, personne n'y croit plus, tout le monde est avec moi, dans le trou. Et ça me fait encore plus de mal que tout le monde se rende disponible, gentil, réconfortant. Et quand je me retrouve à sniffer tout mon subutex d'un coup, je me dis que je les poignarde dans le dos. Comme ça, sans prévenir. D'un coup je fous en l'air leur tendresse et leurs mots doux. Je les quitte dans un malheureux "ça va aller", je ferme la porte de ma chambre et l'enfer commence. C'est comme ça tous les jours. Et je pleure encore, encore, et encore. Sur mon pauvre petit sort. Je me hais. Je me hais de ne pas savoir faire autrement qu de me foutre en l'air dès que j'en ai l'occasion. Vous me direz que j'ai qu'à me foutre en l'air une bonne fois pour toutes et tout ça serait réglé, mais il y a toujours un truc qui me retient et c'est un truc qui s'appelle la famille et les amis. L'affectif. J'ai pas le droit de le faire vous comprenez? Je les aime trop pour ça.
Alors je vais prendre ma méthadone tous les jours au centre, avec tous les autres. Le fermer et prendre sur moi.
Quand j'ai dit que j'avais tout sniffé d'un coup, le psychiatre m'a dit, "ne me refaîtes plus jamais ça. Si on limite les doses, c'est pas pour vous punir, juste pour vous maintenir en vie ok? Et vous voudriez que je vous en re-prescrive? Vous commencez à me mettre dans une situation difficile, j'espère que vous comprenez. Je n'ai pas envie que vous froliez le danger; je veux dire, danger mortel. Et vous savez".
Je sais. C'est bien ça le pire. Et je continue. Connasse. Pourquoi ce dédoublement perpetuel? Pourquoi ça dure aussi longtemps?
"Il faut que vous preniez conscience que vous faites ce que vous pouvez. Vous essayez, vous vous battez. Mais vous êtes trop exigente envers vous même".
Ce que je peux. Ce que je peux. C'est ça que je peux?

tete-de-mort.jpg

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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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