Un peu de difficultés avec ce nouveau design. Un peu galérienne sur les bords.
Sinon je vais bien, enfin je ne sais pas. Subjectivement j'ai la patate.
Mais si j'ai autant d'energie c'est que l'euphorie me gagne. Petit corps disparait dans le miroir.
Je regrette de ne pas savoir me regarder objectivement; ils me disent que je "continue à maigrir", [ô jouissance malsaine], et moi je ne peux pas en profiter.
Moi, je vois des hanches trop larges, des bras trop gros et des fesses immondes, limite culotte de cheval. J'exagère un peu. Juste un peu...On dit quoi déja...dysmorphophobie je crois...
Ce week end j'ai decidé de ne pas aller chez ma mère, cela fera quelques tensions en moins. On ne se parle plus, on s'hurle dessus avec des mots qui font mal, au plus profond. On ressort les vieux dossiers et on régle nos comptes, moi je meurs d'envie d'aller dans ses bras et je seuis encore plus enragée, fusionnel, ouaip. C'est le mot.
"Quand est ce que tu vas bouffer la même chose que nous?"
"Faut que tu manges, de la viande et tout"
C'est ça oui. Mais bien sur. Comme si là, à ce stade, je pouvais avaler un steak. Comme si par magie j'oubliais tout, et me mettais à table avec eux.
Au bout de 8 ans de TCAs.
Au bout de 9 mois d'hospitalisation en psychiatrie.
Et tout ce tissu de reproches, les remarques piquantes, les couteaux au fond du coeur, moi je peux plus. C'est trop.
J'arrive pas à leur dire que c'est pas moi qui choisis. J'arrive pas à leur dire que c'est une maladie et que je ne fais pas ce que je veux. Que mon esprit est leurré, berné et malmené en permanence.
Si, je peux le manger son putain de steak. C'est juste débile comme remarque, sachant que oui je peux aussi bien l'avaler que le rejetter une fois seule face à cette cuvette immonde.
Lieu de tous les pêchés.
Je me matte des heures devant la glace, j'ai coupé mon portable et les ponts avec les autres. Seule du haut de ma tour d'ivoire. Je contemple le monde de loin, celui qui n'est plus mien. Je ne fais que regarder, passive comme une vache qui regarde les trains passer. J'ai plus envie de me débattre.
Je voudrais être une autre.
Même si ça ne ferait que déplacer le problème.
LE problème, non, tu parles, c'est un vrai bordel dans tous ces fils emmêlés, trop de noeuds qui me nouent l'estomac. J'aimerais qu'on puisse me dire, "voila, vous avez ça, ça ça ou ça" Mais quelque chose de précis, un truc qu'on pourrait soigner comme un virus. Mais non. Rien n'est plus vague que le discours d'un psy qui hoche la tête en silence.
Alors je me perds doucement dans ma folie, je rêve de ce que serait ma vie si je n'étais pas comme ça, ce que j'aurais fait...je rêve de plus tard...je divague et me laisse aller dans les abymes de mon âme, sans me faire trop de mal. J'explore, c'est tout. Introspection que je m'inflige parceque je vais me sortr de ce bordel, je veux la vie, je veux exister autrement qu'en étant bourrée, boulimique anorexique, je ne veux plus exister comme ça. En me faisant mal.
Je veux juste vivre.
Rêver, me projetter dans l'avenir, un exercice difficile quand tout est bouché et que sur chaque voie il y a embûche. Mais c'est le chemin de la vie avec ses joies et ses aléas, un chemin "normal".
"Normal". Je deteste ce mot. Veut rien dire.
Mais j'aimerais parfois réagir comme les autres, en rigolant ou en pleurant, plutot que de me réfugier dans mes petits échappatoires autodestructeurs.
Il est l'heure de retourner au foyer, je vous laisse sur ces quelques notes existentielles^^