29 mars 2008
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18:14
Un petit peu suspendue à des branches toutes frêles.
Pas de racines solides, juste quelques pousses trop jeunes pour m'offrir l'appui dont j'ai besoin. Elles, elles ont mon âge. Un âge plein d'insouciance,d'incinscience, de simplicité, de joie, de spontaneité. Elles, ce sont mes copines. J'en n'ai pas beaucoup des amies filles. Préfere parler avec les garçons. Elles me disent qu'elles ne comprennent pas cet état qui m'a gagné, qui m'a gâché et qui me rend si grave. Elles ne comprennent pas parceque "tu es jolie et t'as tout putain, aller arrête de vouloir faire la rebelle et reviens, reviens". J'aimerais revenir.
J'aimerais me retrouver *avant*. Paraît qu'on ne peut pas retourner en arrière. Dommage. Parcequ'on dirait que les marques sont indélébiles, gravées à vie dans le fond de mon âme. avant j'étais drôle. Aujourd'hui je le suis toujours, toujours la petite marrante du groupe. Après quelques vodkas, pour se mettre dans le coup. Plus si affinités. Je joue mon rôle. Me caricature. Je me saôule, pour lâcher prise, je me mets à gueuler, on entend plus que moi qui m'égosille à pleins poumons, réclamant un autre verre, en m'allumant une clope alors qu'on a plus le droit (ça fait chier quand même), éclatant de rire, d'un rire gras dénué de toute sensualité. Je fais la forte. Je ris de moi même.
Souvent, en plein milieu de la soirée, apres m'être mis de l'eau fraîche sur mon visage tiré par la fatigue, je me regarde et me dis "putain, t'as pas fini de jouer la comédie?". Je regarde une derniére fois si mes yeux ne sont pas trop rouges, vérifie mes côtes (des fois que tout d'un coup on les verrait plus, c'est débile), et je retourne dans l'aréne. Coup de barre. Je me rends compte que je n'ai plus la même endurance qu'avant. Je me rends compte que les limites physiques s'installent. Essouflée, je vascille. On me demande si ça va, j'ai le visage blême, je réponds toujours que ça va, qeul que soit l'état dans le quel je me trouve. C'est plus facile. J'aperçois au loin ma mére qui me jette un regard en coin, histoire de me surveiller quand même, faudrait pas que je me mette à faire nimp' non plus, surtout avec la quantité de cachetons que j'avale.
"T'as trop bu, t'es chiante. T'es bourrée putain,vas te faire vomir".
Vous pourriez vous faire une fausse idée sur le "vas te faire vomir"; elle le dit en toute conscience, sachant que vomir déssaôule et que je sais trés bien le faire; elle est pas débile,donc on va dans le pratique sans mensonges. Je préfere cette réaction au déni. De loin.
Moi, je me concentre sur les lignes du carrelage pour marcher droit. J'essaie de me convaincre que personne ne remarquera ce petit écart.
Chasse d'eau vite fait et c'est reparti.
Mais je m'évapore doucement.
Je disparais, j'ai mal au corps, je ne peux plus tenir, mon débit de paroles est lent, je ne suis plus aucune conversation, je suis absente. Et les siéges me font mal aux fesses. J'en ai marre de me choper des bleus sur la colonne vertebrale, les hanches, les fesses, merde. J'esaie de résister, tombe en larmes dans les bras de ma mére. Je voudrais lui dire combien je l'aime, lui jurer que je fais des efforts, mais je n'ai fait que tomber dans ses bras.
D'épuisement.
Elle me transporte dans une chambre. Vient me voir toutes les demies heures pour voir où j'en suis.
Je suis fatiguée. Tellement...j'ai eu l'impression d'un sommeil infini, tellement lasse, mal aux muscles, le corps qui tire...tout se mélange, les bras de ma mére, la honte, la douleur, son sourire, son parfum, mon reflet dans la glace. Les yeux tout noirs, mon visage tout blanc, notre ressemblance. Les courbatures qui m'ont empêché de lever les jambes pour me blottir dans le lit.
J'ai grelotté, puis j'ai dû m'endormir.
J'ai dû mal à écrire.
Normalement je dois rentrer demain matin au foyer.
ça me stresse déja. Pas envie. Non, vraiment pas.
Mais. Heureusement que j'y suis.
Pas de racines solides, juste quelques pousses trop jeunes pour m'offrir l'appui dont j'ai besoin. Elles, elles ont mon âge. Un âge plein d'insouciance,d'incinscience, de simplicité, de joie, de spontaneité. Elles, ce sont mes copines. J'en n'ai pas beaucoup des amies filles. Préfere parler avec les garçons. Elles me disent qu'elles ne comprennent pas cet état qui m'a gagné, qui m'a gâché et qui me rend si grave. Elles ne comprennent pas parceque "tu es jolie et t'as tout putain, aller arrête de vouloir faire la rebelle et reviens, reviens". J'aimerais revenir.
J'aimerais me retrouver *avant*. Paraît qu'on ne peut pas retourner en arrière. Dommage. Parcequ'on dirait que les marques sont indélébiles, gravées à vie dans le fond de mon âme. avant j'étais drôle. Aujourd'hui je le suis toujours, toujours la petite marrante du groupe. Après quelques vodkas, pour se mettre dans le coup. Plus si affinités. Je joue mon rôle. Me caricature. Je me saôule, pour lâcher prise, je me mets à gueuler, on entend plus que moi qui m'égosille à pleins poumons, réclamant un autre verre, en m'allumant une clope alors qu'on a plus le droit (ça fait chier quand même), éclatant de rire, d'un rire gras dénué de toute sensualité. Je fais la forte. Je ris de moi même.
Souvent, en plein milieu de la soirée, apres m'être mis de l'eau fraîche sur mon visage tiré par la fatigue, je me regarde et me dis "putain, t'as pas fini de jouer la comédie?". Je regarde une derniére fois si mes yeux ne sont pas trop rouges, vérifie mes côtes (des fois que tout d'un coup on les verrait plus, c'est débile), et je retourne dans l'aréne. Coup de barre. Je me rends compte que je n'ai plus la même endurance qu'avant. Je me rends compte que les limites physiques s'installent. Essouflée, je vascille. On me demande si ça va, j'ai le visage blême, je réponds toujours que ça va, qeul que soit l'état dans le quel je me trouve. C'est plus facile. J'aperçois au loin ma mére qui me jette un regard en coin, histoire de me surveiller quand même, faudrait pas que je me mette à faire nimp' non plus, surtout avec la quantité de cachetons que j'avale.
"T'as trop bu, t'es chiante. T'es bourrée putain,vas te faire vomir".
Vous pourriez vous faire une fausse idée sur le "vas te faire vomir"; elle le dit en toute conscience, sachant que vomir déssaôule et que je sais trés bien le faire; elle est pas débile,donc on va dans le pratique sans mensonges. Je préfere cette réaction au déni. De loin.
Moi, je me concentre sur les lignes du carrelage pour marcher droit. J'essaie de me convaincre que personne ne remarquera ce petit écart.
Chasse d'eau vite fait et c'est reparti.
Mais je m'évapore doucement.
Je disparais, j'ai mal au corps, je ne peux plus tenir, mon débit de paroles est lent, je ne suis plus aucune conversation, je suis absente. Et les siéges me font mal aux fesses. J'en ai marre de me choper des bleus sur la colonne vertebrale, les hanches, les fesses, merde. J'esaie de résister, tombe en larmes dans les bras de ma mére. Je voudrais lui dire combien je l'aime, lui jurer que je fais des efforts, mais je n'ai fait que tomber dans ses bras.
D'épuisement.
Elle me transporte dans une chambre. Vient me voir toutes les demies heures pour voir où j'en suis.
Je suis fatiguée. Tellement...j'ai eu l'impression d'un sommeil infini, tellement lasse, mal aux muscles, le corps qui tire...tout se mélange, les bras de ma mére, la honte, la douleur, son sourire, son parfum, mon reflet dans la glace. Les yeux tout noirs, mon visage tout blanc, notre ressemblance. Les courbatures qui m'ont empêché de lever les jambes pour me blottir dans le lit.
J'ai grelotté, puis j'ai dû m'endormir.
J'ai dû mal à écrire.
Normalement je dois rentrer demain matin au foyer.
ça me stresse déja. Pas envie. Non, vraiment pas.
Mais. Heureusement que j'y suis.