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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 22:06

La vie va. J'engloutis les tonnes de boulot, et en même temps j'y trouve mon compte.  L'intensité du temps qui court, l'urgence de la création dans un délai trop court, et voler quelques minutes. Trifouiller dans les vieux carnets. Pleurer un coup, mais sourire aussi, parce que par cette lecture, j'apprends, et me vois grandie de cette histoire que je hais parfois, dont je suis fière d'autres fois. Je suis debout. Vivante, là, maintenant. Comme une furie. En pleine cavale. Certains diront que je me fuis pour m'abandonner à nouveau, peut être bien. N'empêche que là, tout de suite, j'ai bien envie de m'en foutre. Et de continuer à courir sans jamais me retourner.

Il y a une phrase qui m'a percutée, comme une évidence qui m'a arraché les larmes de la trouille, les larmes de la peur du noir, mais surtout du vide, tout à coup. La peur de devoir devenir grande, dans un monde dans lequel je me sens seule au milieu de la foule, en décalge de la vie, en décalage de la leur, dans l'abandon de mon être, je m'évade dans des sphères invisibles, ni morte ni vivante, en flottement perpetuél. Jamais là mais pas ailleurs non plus. Suspension. Craindre la chute fatale, mais l'envier aussi. Peut être parce que je n'ai pas le courage de hurler moi même, d'exploser, de devoir faire du mal pour m'alléger enfin, je fantasme la chute du corps, pretexte quelconque au dialogue qui enfin me libererait. Après tout, n'ai je pas voulu qu'il fasse usage de la parole en disparaissant de la sorte, n'ai-je pas voulu qu'il hurle à travers les lacérations diverses qui le parcourent, n'ai-je pas voulu qu'il fléchisse sous l'exercice impitoyable de la famine tout en insomniant, pour enfin, sous les élans d'un mâle en mal de sexe brutal, définitivement se briser? Aujourd'hui je crois, doucement, prendre une autre voie, celle de l'acceptation, enfin, de ces solutions que j'ai trouvées, qui sont certes lamentables et pathétiques, mais qui m'ont aussi, quelque part, sauvé la vie. Je suis vivante d'avoir eu mal, vivante d'avoir exulté dans la douleur, vivante de m'être shootée à la violence, pour ressentir, toujours ressentir, et rester en vie. Finalement, peut être que je n'ai pas vraiment eu le choix de faire autrement. J'ai choisi de survivre, dois-je m'en faire payer la perpetuité?

La mort a toujours été dans mes pas, comme une gardienne, mais si je suis encore là, c'est que même elle ne me désire pas, pas encore. Je l'ai désirée, fantasmée, sans jamais qu'elle m'étreigne, et je suis restée, là, la joue sur un carrelage froid, les yeux rivés au plafond, en attendant qu'elle se décide à me prendre. Fallait bien qu'il se passe un truc, dans cet instant anesthésié, cette parenthèse temporelle, un pied dans le vide, l'autre encore sur la terre ferme. Finalement on se relève. On finit toujours par se relever. Sans trop savoir pourquoi. Mais on se relève. Je me suis toujorus dit que j'avais eu énormément de chance. Tout au long de cette existence en pointillés, malgré tout. J'ai eu de la chance. Enormément même, quand j'y pense. Ou alors, un instinct de survie à toute épreuve, paradoxalement.

J'ai abandonné mon corps pour survivre à l'insupportable, mais c'est comme si je ne l'avais plus jamais réintégré. C'est étrange. Et, peut être aussi, un peu tordu. Mais aujourd'hui, c'est comme une évidence. 

Il y a peu, cette phrase donc, a claqué : "Pourquoi maintenant? Pourquoi vous faîtes cette fixette sur votre viol maintenant? Pourquoi vous bloquez...? Je vais vous dire moi. Vous vous prostrez dans la douleur, parce que ça, vous connaissez. Facile. Pas confortable, mais vous connaissez. En réalité vous avez une trouille bleue d'avancer. Vous crevez de peur. Vous tremblez à l'idée de vivre enfin".

J'ai chialé toutes les larmes de mon corps. Pleuré, pleuré, et encore pleuré. sa putain de boite de mouchoirs, c'est une habitude en ce moment, je vous jure. Bref. N'empêche qu'elle a raison. Je n'ai pas tout écrit sur mes questionnements concenrant mon viol. Cette nouvelle piste qui m'est tombée dessus. Parce que je ne peux pas. J'y arrive pas. C'est trop écoeurant. Et trop...on n'en parle pas, point. Pas maintenant; plus tard peut être, parce que je crois que ça en concerne plus d'une. Bref.

Oui, j'ai peur. Je pense pas avoir été malheureuse, ni dans la misère. Je veux dire...même dans le fond du trou, j'ai toujours réussi à garder l'ironie, le cynisme et l'humour qui me caractérisent. La franchise, l'auto dérision, et surtout un rejet total de la complaisance. J'ai toujours refusé le statut de viictime aussi. Et la discipline de l'anorexie, de toutes manières, ne me permettait pas telllement de flancher, de me vautrer de tout mon long dans la défaite, ni dans le lâcher prise, ce qui est à double tranchant d'ailleurs.

Bref, il n'empêche. Peut être que j'ai pas été hyper malheureuse, mais je me suis abimée, comme il faut. J'ai verifié par tous les moyens que le monde était pourri, mais surtout que MOI j'étais pourrie. Merdique; Moins que rien. Débile. Inintéressante. Conne. Pute. Salope. Fade. Insipide. Sans caractère. Faible. Lâche. Fourbe. Nulle. Et j'en passe. Sale, aussi, pas mal. Je l'ai bien verifié celui là. Par tous le smoyens, par toutes les solutions, je me suis donnée à fond pour démontrer que j'illustrais parfaitement ces adjectifs. Montrer aux autres qu'ils avaient tort. Et ça m'a coûté cher, de vouloir avoir raison. Super cher même. Mais je connais. Presque, ça me rassure. J'arrive en terrain connu quand je joue à la débauche dégueu. J'arrive en terrain connu quand il m'arrive de brader mon cul pour sniffer les restes. J'arrive en terrain connu aux urgences. Je connais le pouvoir des lames, celles qui sont neuves, celles qui sont usées, celles qui sont éraillées, les cannettes arrachées, le verre brisé, la céramique, j'ai exploré toutes les couches de mon épiderme, j'ai bu jusqu'à m'écrouler, j'ai gerbé jusqu'à m'évanouir, j'ai couru jusqu'à ce que mes jambes me lâchent, putain, ça c'est mon domaine. La vie, non. la vie non. Non. 

Et l'inconnu me fout la trouille, oui. Oh, ça n'est pas propre à moi, tout le monde a un peu peur, au fond de lui, de ce qu'il ne connaît pas. Sans vouloir me l'avouer...c'est un peu ce qui se passe. J'essaye de m'accrocher à ce que je connais, à m'y cramponner comme bernadette à son sac, à rien vouloir lâcher, pourvu que la peur dégage, parce que je suis sensée ne plus avoir peur de rien. J'ai vécu le pire, de quoi pourrais-je bien avoir peur maintenant? Justement...de ne plus avoir mal. Et puis ça fait rien, y en a qui vivent avec hein? On peut j'crois. Si si. Paraît-il.

"La vie vous étonnera. Elle est douce, si vous la laissez faire. Vous avez le droit d'avoir peur. Juste, ne vous mentez pas. Ne vous mettez pas encore dans des situations à risques, juste pour vous conforter dans l'idée que vous ne pouvez pas. Vous le pouvez. Vous êtes plus forte que ça. Je le sais. Et vous le savez j'en suis sure, tout au fond."

Elle était douce et j'ai failli céder sur le coup. D'un coup, comme ça, j'ai eu envie de la suivre. De lui donner la main pour qu'elle puisse la prendre. Mais très vite, je me suis redressée, déjà le contrôle reprennait sa place. Toutefois...l'idée fait son chemin. 

Doucement. Elle est là. Et je ne sais pas pourquoi, depuis...

Je me sens forte. Va savoir pourquoi hahaha. On s'en fout. Juste, je respire.

 


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# Dans le fond la voix graveleuse de Patti Smith.

#Titre: Extrait de Compulsion, Keith Ablow.

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 12:58

Journée...Des Aïe. Des youpis. Du vide, du plein, des émotions, des choses incroyables, des mots simples, des mots qui pansent. Une fin de journée larmoyante. Pas des larmes douloureuses. Des larmes...de soulagement peut être. De joie? Je ne sais plus très bien. Ce que je sais, c'est que ça faisait du bien. De pleurer. D'être vivante. De ressentir à nouveau.

Je me prépare à partir à la mer, week end de Pâques oblige, (des fois les obligations ont du bon! :)), donc je n'ai pas le temps de décortiquer tout cela...et puis peut être que l'analyse sera plus fine d'ici quelques jours, ce qui est peut être mieux. Parce que dis donc, c'est qu'il s'en est passé dans ma tête. Ce que je peux dire, c'est que l'ostéopathe n'était pas un ostéopathe. Qu'il n'y a eu aucun contact physique. Mais j'ai eu des explications comme jamais je n'en avais eu. Et qui m'ont libérée d'un poids conséquent. Réellement. Me reste à digérer. Et peut être...à essayer d'insérer mes nouvelles clés dans le cadenas de ma cage.

Wouah.

 

Je vous souhaite un excellent week end mes biquets. Prenez soin de vous, n'oubliez pas. See ya!

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 09:26

Je suis à l'hôpital depuis le 25 décembre. Je n'ai pas eu le cafard d'y rentrer le jour de Noël, je n'étais même pas triste; presque soulagée de ne pas le passer en famille. Noël ne représente pas grand chose pour moi, à part peut être les tensions du dédoublement pas encore possible pour les enfants de divorcés. Bref.

 

C'est ma décision. Je devais, pendant 3 jours, régler mes insomnies angoissantes, et fort perturbantes. J'ai du vous parler de mon émoustille ment pour un certain garçon. Depuis que je suis émoustillée...ça en a remué des choses. De la bonne boue dégueulasse. C'est la première fois depuis 10 ans que je m'autorise à resentir les papillons dans le ventre.

Mais. (toujours ce connard de mais pas vrai?). La vraie question, c'est est ce que j'ai le droit? Je pue le vice. Par tous les pores. Il ne peut pas aimer mon corps, ni le trouver joli ou parfait comme il dit. Il ne sait pas. Il ne sait pas la crasse incrustée. Sur ma peau les marques. Sur mon bas ventre la douleur.

Toutes les nuits je rêve. IL revient, il m'épie lorsque je dors, il me viole, encore, encore, encore, me frappe, me gifle, me dit qu'une pute reste une pute, que je lui appartiens, à vie. Je suis à lui, son objet, il m'a façonnée comme un objet sexuel, un produit de consommation, une machine à plaisir prête à tout. Dans la glace je vois leurs mains. Partout. Je revois la trace de sa main bleuie sur mon poignet. Il avait peur de quoi, avec mes petits bras de quinze ans, que jlui en mette une? J'étais pourtant bien docile. Une fois à terre, sur le sol crasseux du TER, les coups de pompes dans le bide, pour ne pas que je crie peut être? Ou pour vérifier que j'étais toujours vivante? Il est vrai que j'étais absent de mon corps, tellement absente que ça l'a rendu dingue. Il était fou. Il voulait que je la sente sa virilité. Que sa virilité pénètre en moi comme jamais. Mais j'étais pas là. Très cher syndrome de dépersonnalisation, merci. Merci de m'avoir laissée m'échapper. Il aura pas eu mon âme, jamais. Virilité. Est ce que c'est ça d'être viril? Petite merde.

Toutes les nuits? Je l'endors en chialant, je me réveille en chialant. Pauvre petite victime. J'ai horreur de ça. Je m'horrifie. Pour changer. Dans mes rêves, je n'arrive pas à me dédoubler. Je reste là. et ressens tout. Il me murmure à l'oreille qu'il ne fallait pas jouer à ça avec lui. Je n'arrive plus à fuir. Il m'étreint, m'oppresse, je sens son haleine; tabac froid, whisky on the rocks je dirais. sa peau s'imprègne dans la mienne, je deviens lui, mon corps est le sien.

Je n'arrive plus à faire la différence entre la réalité et le rêve, j'ai peur de rentrer dans la chambre,  je hurle, et pour être sûre que je suis dans le vrai, 'mouvre les bras, lacère les chairs, pour avoir mal à un autre endroit. Le ventre, les cuisses. Déplacer la douleur. Je suis pleine de fils, mais c'est mon coeur qui a besoin d'être suturé.

Je ne vous explique pas tout ça pour faire pleurnicher. Mais il faut bien que je le gerbe quelque part.

 

J'ai l'habitude d'être la plus forte du monde, moi. J'ai peur de rien, de personne. Et voilà que la trouille m'invalide. Que j'ai un statut de victime, chose que j'exècre depuis que je suis née. On me dit traumatisme, victime. Mais je suis pas une trouillarde bordel de dieu. Pas moi. Moi j'ai pas peur. Même pas de la mort. Et victime. Merde. Tout ça n'est pas moi, j'y comprends plus rien. Et puis il faut toujours que je me fasse mal. Peut être que si j'ai des cicatrices partout il me dira plus "t'es vraiment jolie tu sais. Les françaises sont belles, et franchement je croyais que t'avais plus, genre 20 ans. T'as l'air vraiment mature pour ton âge. T'es belle.". Main sur la cuisse. Tout est fini, clap de fin, je m'envole. un fraction de seconde, et j'ai compris le manège. Quand on vient d'avoir 15 ans, qu'un homme nous trouve belle, qu'il nous regarde avec désir, et cette putain de connerie de nous dire qu"on fait plus". Je me suis fait mousser. Connasse. j'avais l'orgueil gonflé à bloc. Débile mentale va.

 

Pourquoi je vous dis tout ça? Peut être parce que je vis un cauchemar, soyons clair. Mais.

Jvous jure qu'il y a du positif. Je vais porter plainte vendredi à 11H. Je ne le fais pas pour moi, enfin pas que. Mais surtout parce que personne ne mérite ça. Vous vous rendez compte que 30  minutes, 30 petites et éternelles minutes foutent une vie en l'air. Jamais je ne pourrai continuer à exister en sachant que j'ai rien fait pour arrêter ça. Un jour je ferai partie d'associations. un jour je rencontrerai d'autres femmes, et un jour, c'est moi qui dirait que ce sont des victimes. Pas l'enculé. C'est moi qui remettrait les rôles en place. Je les écouterai dire la crasse et la honte, et ce sera à moi de leur rendre un peu de leur dignité.

Le positif, c'est aussi qu'en allant porter plainte, je ferme enfin le dossier Avant. Pour déposer ma gerbe quelque part et continuer ma route. J'ai peur, j'ai tellement peur que les flics me disent que c'est bien beau, mais que c'est pas des assistantes sociales, et que si jme souviens même pas de son visage, c'était pas la peine de me venir. J'ai peur qu'ils ne me croient pas. J'ai peur qu'ils en aient rien à foutre. J'ai peur qu'ils rient parce qu'ils peuvent rien faire pour moi. J'ai peur qu'ils me disent que j'avais qu'à monter dans une wagon avec du monde dedans. J'ai peur qu'ils se foutent de ma gueule parce que je me suis pas défendue. J'ai peur qu'ils m'engueulent de ne pas être venue plus tôt.

J'ai peur de me défiler. J'ai peur de plus vouloir y aller.

J'ai peur qu'il revienne la nuit.

J'ai peur de ne plus jamais récupérer mon corps.

Pensez à moi vendredi, s'il vous plaît...

 

La peur c'est de la merde, c'est nul, jvois même pas pourquoi on aurait inventé un truc pareil putain. La Peur fait faire ni'mporte quoi. J'en deviens conne tellement j'ai peur.

Mais je suis fière d'une chose. D'évoir pris mon téléphone, appellé l'hopital, et d'y être allée. Pas attendre d'avoir les veines explosées.  Me sauver la vie. me donner les moyens d'avancer. Moi. J'ai réussi. Des fois je m'autorise à etre contente de moi, et cette démarche, je peux le dire je m'en félicite. Et puis quoi putain; le laisser gagner? Jamais.

Il parait que quand on meurt on voit toute sa vie défiler. Crever sans avoir porté plainte, sans avoir essayé d'épargner d'autres petites nanas jolies comme des coeurs, je vous jure que j'aurais demandé l'enfer.

Je ne veux pas que je vous fasse de la peine, je ne veux pas que vous vous inquiètiez, je veux juste...s'il vou plait, envoyez moi du courage.

 

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 09:28

Ça fait un bail que j'ai pas écrit. Mais je voulais avoir les fournitures nécessaires pour le faire. Ne pas brasser du vent, sinon on reste sur sa faim. Ce qu'il y a c'est que je ne sais pas vous mais les fêtes de fin d'année me gavent déjà avant même d'avoir commencé donc, restons légers voulez-vous?

En effet, ouais, bon, je vous cache pas que si j'ai mis du temps à vouloir bloguer...c'est que je me suis fait chier. Bien bien bien chier. Mais vraiment, quoi. Du genre avec toute la lourdeur de l'ennui. Je déteste m'ennuyer. C'est quelque chose d'inconnu pour moi, et si j'essaie de replonger dans mon enfance...j'ai pas le souvenir de m'être ennuyée un jour. C'est ça qui est génial quand on a un cerveau de 4 ans; tout est source d'intérêt, de curiosité, d'enthousiasme. Une sauterelle -voire une coccinelle, fourmi hors saison estivale- et ma journée était overbookée. Tout est tellement différent quand on grandit. Toutes ces questions ridicules. Et les réponses qui ne viennent pas, le truc c'est qu'on pense sans cesse...et au fond, avoir les réponses, ça changerait quoi, sérieux? J'en trouverais d'autres. On développe tous ces trucs aussi, l'ambition, l'hypocrisie, l'individualisme...et les complexes. Ces putains de complexes à la con. Franchement c'est quoi cette lubie de vouloir plaire à tout le monde, non mais encore merci qu'on aie chacun nos propres goûts, c'est évident qu'on ne puisse pas plaire à tout le monde. Ça me ferait bien chier perso de n'avoir personne à critiquer (faites pas les malins, on sait tous que ça fait du bien de dire du mal...-pas tout le temps, j'entends bien- Et pas cruellement non plus, cela va de soi).

Une fois que l'on pense à tout ça, -c'est quand même sérieusement con de pas l'avoir fait plutôt-, on relativise, je vous le dis. Ça paraît affreusement naïf n'est ce pas? Et puis un peu léger aussi. On dirait vous savez le psy de bas étages qui débarque dans les émissions (de bas étages) genre Confessions intimes qui débarque, et hop, en 2/3 phrases, les querelles qui durent depuis des dizaines et des dizaines d'années disparaissent, les conflits prennent fin et tout le monde se prend dans les bras en disant les mots magiques "je t'aime tu sais", et puis happy end et générique. Bah, pensez ce que vous voulez, moi, toute seule sans la psy de la télé (c'est que ça doit pas être bien sorcier après tout, mais je me demande si c'en est vraiment une, vous pensez pas, éclairez-moi merci ça fera toujours une rumination en moins), après avoir retourné tout ça, j'ai commencé à passer des bonnes journées. Sereine quoi.

Alors ok, à mon avis, j'aurais sorti des phrases comme ça il y a un an ou 2 ou 3 ou 6 (ou...on peut aller jusqu'à 11), je me serais ris au nez. C'est évidemment après beaucoup de chemin que ça fait de l'effet.

C'est drôle, en ce moment , pas mal de personnes me sortent "waw, ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vue...vous êtes métamorphosée, physiquement et moralement c'est impressionnant" phrase à laquelle ma réponse claque comme une gifle "Ouais, ben ça doit être parce que je suis devenue énorme, évidement, ça, ça vous change, essayez c'est radical". Après la gêne mutuelle, et les justifications (dont je ne crois pas un seul de ces traîtres mots) du genre; "alors ça, rassurez vous vous êtes encore très mince, de toutes manières vous ne serez jamais grosse", ou, "non, c'est la souffrance sur votre visage qui est beaucoup moins présente et nia nia nia" ( ce qu'on peut broder quand on se sent seul et honteux). J'ai envie d'y croire vous savez, j'aimerais beaucoup. Mais on a inventé les maths, et on a prouvé que lorsqu'on rajoute de la masse à une personne, il prend du poids, mais aussi du volume. Ouais, c'est chiant la science, surtout qu'il paraît que ce sont des vérités absolues...Bref, qu'on n'arrête de se fatiguer.

N'empêche, ça me fait un peu plaisir. D'avoir changé, d'avoir évolué, tout ça. Mais quand jes entends j'ai l'impression que lorsqu'on me croisait je leur donnais envie d'aller se pendre direct! Je crois que j'étais du genre "le squelette de mercredi se balade en ville", "le squelette de mercredi va chez le psy", ou "le squelette de mercredi chez les toxicos" mdr. Évidemment que je reste la même, disons que c'est plutôt ce que je dégage qui a changé. J'ai revu mon ancienne psychiatre (elle m'avait abandonnée parce qu'elle disait avoir en face d'elle non plus Eugénie, mais la drogue, et tant que ce serait comme ça, elle pouvait rien n'y faire, pas son domaine, bim bam boum, putain que ce fût difficile de l'entendre) et elle ma dit;" Vous allez mieux, ça se voit. Et les gens qui vont bien, on ne s'en lasse pas...on en a besoin, pour notre propre moral". J'ai adoré entendre ça. Quand la mort était ma meilleure pote, j'avais tellement peur que les gens se lassent...et ils le font, inconsciemment, même si ils ne veulent pas, c'est comme ça. Parce qu'il y a un jour où on n'a plus la force de supporter la souffrance d'autrui. Parce qu'on n'a la notre, aussi. Et qu'on n'a pas envie de tirer la gueule alors qu'on est heureux. C'est même pas égoïste, c'est de la survie.  Bref, reprenons.

D'avoir changé, oui, j'en suis contente/fière. Parce que ouais, n'ayons pas peur des mots, peut être qu'il fallait un peu de courage pour se sortir les doigts du cul et arrêter de se rouler dans le malheur, c'est vrai, c'est confortable, mais c'est un peu facile vous trouvez pas?

[Très honnêtement, et je me trompe peut être hein, mais je pense avoir toujours fais attention à ne pas tomber dans la complaisance. C'est mon avis perso, et ce que je ressens, après, peut être en avez vous un différent. Mais je pense avoir mené un combat loyal, et c'est l'une de mes seules vraies victoires.]

 Et en même temps...j'ai tellement peur de ne plus être la même. Que mes amis ne s'y retrouvent pas, qu'ils ne m'attendent plus autant. Que je ne les fasse plus rire, tout ça. Aujourd'hui, aujourd'hui...je travaille bien, je fais partie des premiers de la classe. Ok, sans les boutons. (J'ai les lunettes). Je ne sèche plus jamais. Je ne fume plus dans les chiottes. J'ai presque arrêté de voler dans les magasins. (oui bon, je me suis juste un peu calmée mais pas tellement c'est vrai). Je fais un peu moins de scandales contre le monde entier. J'ai arrêté de m'insurger contre tout et n'importe quoi. Je ne débarquerai plus à 3H du matin en expliquant que j'ai fugué de l'hôpital, et que j'ai envie qu'on aille faire les bars. En oubliant que je suis nue sous ma blouse de malade. Je ne finis plus les soirées à 11H du matin, les pupilles de la taille de l'iris, le sourire un peu crispé et les mains bougeant sans cesse. Je n'enchaîne plus (ok, moins) les vodkas glace. (Ce qui consiste à verser de la vodka dans un verre, et l'agrémenter de quelques glaçons. Les boissons trop sucrées me rendent malade). Je ne cache plus ma poudre dans les tiroirs de la salle de bain, ce qui, bizarrement, fait que je vais beaucoup moins aux toilettes durant les soirées. Je ne suis plus non plus la fille qui enchaîne les paris de beuverie et écrase largement ces pauvres mecs blessés dans leur petite virilité. (Et ma féminité en prend un coup par la même occasion). En fait, je suis devenue raisonnable. Je suis devenue mon pire cauchemar quoi. En changeant, j'ai pris le risque...que leur regard sur moi change, aussi. Et ça, je ne sais pas si j'en avais très envie. La folie, ça me dérange pas tant que ça. Je crois même que j'aime bien.

Mais ce que je voulais dire surtout, après j'arrête promis, c'est que ça valait bien le coup de s'emmerder un peu, parce que depuis j'ai plein de projets. Qui sont venus à moi, tout seul. On m'a appelée, écrit. Pour que j'assiste à des vernissages, pour que je prête mes toiles lors d'inaugurations de bâtiments (médicaux haha, c'est un comble!), que j'expose....

Ben putain, si j'avais su....je me serais fait chier en souriant. Parce que ce qui se passe actuellement, est sûrement la plus belle période de ma vie.

 

Je vous embrasse très fort. Ai remarqué que plus je vais mieux, plus j'ai de lecteurs. Et je le redis, comme la merde attire la merde,  le bonheur appelle le bonheur.(----->je ne devrais pas écrire à Evene, le site des citations? Sérieux, bon, faut que je la peaufine celle-là mais je m'y vois bien tiens!) Et le bonheur, ça attire bien plus que la merde, c'est ainsi, et tant mieux parce que c'est tout de même bien plus agréable de partager ça! Et puis, aussi, être heureuse toute seule ne m'intéresse pas vraiment...si on peut pas le partager, franchement, j'en vois mal l'intérêt. Donc, venez, venez picorer haha! untitled.jpg

 

Je vous embrasse toutes et tous très très fort.

 

Ah, et puis aussi, j'ai quelques nouveaux piercings. Pulsions. Mais jsuis super contente. Et puis de toutes manières, si jveux l'aimer, ce débile de corps, il faut qu'il me plaise non? Alors, je le décore à mon image. Comme une toile qui serait vierge, et que je dois agrémenter. Sur ce, bonne fin de semaine....et si quelques uns d'entre vous ont pris la peine de TOUT lire, respect, et aussi, merci :)

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 10:15

Me

Je suis sur le toit d'un building. Là haut. Très haut. Ce qui arrive, c'est que j'ai un peu peur de trébucher. De m'écraser un peu plus bas, la cervelle explosée. Ca ne devrait pas arriver...mais j'y pense. ce ne sont plus les montagnes russes que je me fais, c'est carrément le grand 8 là. Je vais bien, oui. Mais on a tellement l'habitude...que tout s'étiole. Que tout explose, se casse la gueule. Je vais bien mais vis un peu dans la peur. Parce que je suis montée très haut...et que j'ai sacrément le vertige.

Ne parlons pas de futur, puisque je me suis promise de vivre au présent.  Et le présent est juste extra. C'est encore mieux que ce que j'imaginais.

 

J'ai tellement peur qu'il s'effrite entre mes doigts.

Mais je souris. Doucement.

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 00:36

Il a tout enveloppé,mis des baches blanches sur les meubles,effacé les désastres. Le silence est angoissant parfois. J'erre sur la pointe des pieds. Ne pas le briser.

Enterrer le passé. Le bétonner, le cadenasser. Dans une boîte, enfouir ces pages noircies de mots hasardeux à la syntaxe. acide. La regarder se noyer, l'eau la recouvrir et l'avaler dans les profondeurs boueuses d'un canal qui digère les souvenirs et les objets dont plus personne ne veut, brisés, oubliés, volés. Sentir les larmes et renifler sa peine. Boire un coup et regarder l'aube se pointer, peut être qu'aujourd'hui c'est le "demain" que j'attends tous les matins. Tituber et attrapper une cigarette, tenter de déssoaouler pour mieux regarder ce nouveau ciel. Être prête. Sur le qui-vive, toujours. En allumer une deuxième et se recoucher. S'empêcher de penser. J'y ai mis un cadenas pour ne plus qu'il vienne m'éveiller à l'heure où tout le monde dort, comme s'il suffisait de fermer le couvercle pour enfermer le passé. Se triturer le ventre, comme pour s'en sortir les entrailles. Et comme s'il était plein, apposer ses deux mains dessus pour mieux s'assurer du vide désespérant. Le froid jusqu'aux os. Reprendre un dernier contact avec son corps et se serrer la gorge pour mieux s'assurer que l'on respire. Je suis vivante. Je pleure toujours un peu le matin, c'est comme ça.

"Le futur sera mieux, tellement mieux que "ça"". To remember by Dream traveler

[pic by "dreamer-traveler" on DA]

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 23:11

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Bon, premièrement, jsuis en vie.

Deuxièmement, je m'accorde un dernier challenge avant de m'envoler. Il sera déterminant je pense. Mais comme j'aime les défis, fallait le relever, sinon, là, ça aurait vraiment été lâche.

Je me suis fait hospitaliser la semaine dernière, peut être pour me protèger, sûrement pour peser le pour et le contre. Je veux dire, est-ce que j'en ai vraiment marre de tout, ou est-ce que c'est cette éspèce de trainée de maladie mentale qui joue avec moi. Nuance. Et puis il y a cette passade euphorique que j'ai traversée avant tout ça. Et c'était si bon que j'ai envie d'y goûter à nouveau vous comprenez? Bref.

La psychomot' dit que mes idées noires sont des pulsions de vie.(J'ai bien aimé). Puisque je les vends comme positives et emplies de liberté. C'est ça, je lui ai dit "Je serai enfin libre". En fait, elle trouve ça assez positif. Que j'ai de la ressource. Que je sache aller en cabane dès qu'il y a danger. Aussi que j'ai envie de changement, ça c'est bien. Quand elle a dit "passé extrêmement douloureux", je l'ai calmée, faut pas exagérer. Enfin je trouve.

Bon sinon, je me suis souvenue que si je ne passais pas en deuxième année mon prêt étudiant tombait à l'eau, et je devrai 5000€ à la banque. Déja que je suis à -500, jvois pas comment faire. Je ne supporterai jamais que mes parents mettent la main à la pâte. Et tout le monde dans ma classe susurre ses propres doutes quant à mon passage. Qu'est ce que ça peut bien leur foutre, je me le demande, mais ce sont des fouines. Curieuses de savoir qui rend quoi et quand. Qui ne trouvent pas ça juste qu'en étant "absente tout le temps" (pardon d'aller à l'hosto, et pardon de vouloir m'en sortir, et aussi pardon d'être anorexique) je passe. Sauf que je rends tout, peut être en retard, mais je le rends, donc je nourris quelques espoirs. Et puis le directeur qui vient me rendre visite à l'HP, ça aussi, ça joue. Je me dis que lui "sait". Comprend. Loin de moi le favoritisme, on n'en est pas là, puisque je passe des nuits blanches encore et encore pour tout rendre. Et que je ne fais pas la victime, parce que j'ai simplement horreur de ça et que de toutes manières je rejette tellement ce mot que ça me ferait gerber d'en jouer. Donc, tout ça pour dire que je doute, doute, et doute encore.

Je ne vous cache pas que ce passage sera déterminant. Suspense...

Et la psy qui joue avec moi..."vous aimez les challenge non? Pourquoi vous ne relevez pas le défi? Vous verrez bien...Je pense vraiment que ce serait dommage d'abandonner là. Accordez vous une chance...."

Adjugé! Non la vie n'est pas un jeu. Mais...La voir comme ça, des fois, c'est plus simple. "Des fois" j'ai dit, pas tout le temps. En ce cas précis, j'avais rééllement besoin d'une motivation pour arrêter mes conneries suicidaires. Bien qu'elles soient en stand by, donc toujours là, elles sont tout de même moins obsédantes. Mon obsession, là, c'est le boulot. Assez sain je trouve.  ;)

 


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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 13:33

"Euh...vous voulez vous allonger?

Oui mais bon ça fait un peu genre psychanalyse vous trouvez pas?

Je crois que vous en avez besoin"

 

Des fois je me demande pourquoi les choses qui doivent être spontanée et naturelles sont aussi difficiles à mettre en oeuvre. Dormir. Manger.

Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit. D'abord parce qeu j'ai eu un commentaire qui m'a troublée. Ensuite parce que cette période était spéciale. Dans le sens où je crois que j'allais assez mal. Et que je me suis pris de grandes claques dans la gueule. Que j'ai compris pas mal de choses aussi. Qu'en même temps je voulais sauver mon ptit cul de cette situation inconfortable et malsaine, et qu'il fallait prendre certaines mesures afin de ne pas complètement me casser la gueule. Et retomber, là bas, lamentablement.

J'ai voulu y retourner. J'ai fait ma demande. "si dans 2 mois rien  n'évolue, promettez moi de me garder une chambre, s'il vous plait". Seulement, au moment ou j'ai avoué mon état, où les larmes parasitaient chaque conversation, chaque appel de ma génitrice, au moment où je me faisais engueuler où que j'aille; à la pharmacie, chez le médecin, chez mes grands parents, chez mes parents, au boulot. Au moment où je pétais les plombs, seule, à explorer mes limites avec des restes entassés de cachets en tout genre (faudrait que je vide mes cachettes, mais c'est trop dur). Au moment où je mattais  Trainspotting toute seule en chialant et en prenant simultanément mon pied. Au moment où ma tension chutait jusqu'au 7, au moment où les crampes déchirant mon estomac me rappellaient que j'étais encore vivante, au moment où on m'a dit que mes jambes faisaient pitié quand je suis montée sur mes talons de 12, au moment où on m'a dit que la maladie me rendait laide...

J'ai entendu: Putain mais pas le courage de retourner à l'hosto merde, pas le courage putain! Je te préviens je viens pas te voir. Et puis quoi, t'as qu'à bouffer tes yahourts merde, et arrête de pleurer t'as vu tes yeux! Et arrête de te maquiller comme ça, quand t'as mauvaise mine c'est vraiment moche. Bouffe au lieu de pleurer et de faire ta victime putain, c'est facile! C'est quand même pas compliqué, on te donne des trucs à bouffer tu les bouffes merde, à la fin plus personne voudra t'aider hein rien à foutre, si on te dit de faire des choses et que tu les fais pas franchement tu crois quoi, on va pas toujours dire oh ma pauvre petite nia nia nia, arrête de pleurer pourquoi tu pleures hein? Ben ouais tu sais même plus pourquoi!

Juste avant d'aller au travail, c'était bien. D'arriver avec des balles de ping pong à la place des yeux et des cernes jusqu'au menton, cool. Happy face honey!

J'aurais voulu hurler que s'il ne s'agissait que de bouffer des yahourts hypercaloriques 3 fois par jour il n'y aurait plus d'anorexiques sur la Terre, mais bien sur putain, c'est tellement facile, mais pourquoi n'y ai-je pas pensé maman? Jsuis tellement conne, c'est vrai, je devrais mettre des post-it partout : "les yahourts sont dans le frigo, prêts à être engloutis, penser à les manger".

Je lui en ai voulu, beaucoup. "Victime" m'a laceré les chairs. Pietiné les entrailles. Et je pleure maman, parce que je suis en train de perdre la partie, c'est tout. Que j'essaye. Et qu'il n'y pas de résultat. Je ne demande rien à personne. Ne demande pas qu'on s'apitoie sur moi. Tu devrais le savoir, puisque toi même te plains de mon manque de communication. Il me semble que je ne demande pas grand chose. Je passe toutes les fois où je suis rentrée des urgences seule, sans même que tu sois au courant de quoi que ce soit. Je ne parle jamais de moi, suis toujours de bonne humeur avec vous, ne me lamente jamais, putain, je ne demande jamais rien...Je fais ma vie dans mon coin, vais aux rdv, essaie de construire, j'ai un boulot, je bosse en cours, paie mes études. Tu m'as suppliée de t'appeller quand ça n'allait pas, je ne l'ai jamais fait. Et je ne veux tellement pas emmerder les autres avec mes états d'âme que je le paie, lourdement. Des fois j'aimerais pouvoir hurler, gueuler, plonger dans tes bras, me réfugier dans ton cou, te dire. Mais même ça, tu vois, je ne m'en donne pas le droit. Alors ton "victime". C'est un peu mal passé. Je l'ai vomi un peu plus tard dans la journée. Et vomi encore. Sauf que mon estomac était vide, haha.Et tu sais quoi, même pour le viol, je ne me prends pas pour une victime. Même pour ça.

Je ne lui en veux pas. Bien que ça m'aie vraiment blessée. Tout au fond je veux dire. Mais comme je ne parle pas, évidemment, comment pourraient-ils savoir que je me bats. Je lui ai dit que, par exemple, mes grands parents s'étaient barré pendant 15 jours, je n'ai pas perdu 1 gramme. J'aurais pu, je l'aurais volontiers fait, d'en profiter pour jeuner comme une connasse; mais j'ai preféré mettre en pratique les conseils de la psychiatre. J'ai même réintégré les protéines. J'ai peut être pas grossi, mais bordel, c'est une putain d'avancée. De cuisiner pour moi. De planifier des menus et de les respecter. Vous me direz, c'est pas grand chose....mais vous n'êtes pas dans ma tête. Et pour moi, c'est la guerre. Rien que de foutre une assiette à table m'emmerde. Mais je l'ai fait. Pourtant il n'y avait personne pour me pousser à le faire. Et les yahourts maman, les fameux yahourts. Dis toi que pour moi, c'est comme si, 3 fois par jour, je me disais, tiens, je vais me bouffer un petit pot de nutella, hmmm! Ou un bol d'huile, pareil! Qui en aurait envie? Alors peut être que non, je ne les mange pas, mais au moins, je me fais des repas équilibrés. Et perso, je trouve ça encore mieux. Plus sain encore. Bref, on en a rien à foutre. Je m'en fous de ton avis. Mais je veux pas que tu me gueules dessus parceque je me roule dans la maladie c'est faux.

Sinon, j'irai plus à mes rdv de psy, et j'aurais pas de vie. Là, j'ai des amis, un boulot, des études, des projets. La maladie n'est pas mon identité. Je me bats pour ça, tous les jours. Pour qu'elle ne prenne pas le dessus. Je te rappelle aussi, au passage que ce n'est pas un choix. Et que je ne suis pas anorexique mais borderline, et que j'y peux absolument rien. Il me semble aussi que j'ai fait d'énormes progrès sur la drogue. Sur le fait de manger en public. Sur le fait d'aller vers les autres. De faire ce que j'aime. Passe 2 ans non stop en foyer psychiatrique et essaie de rattrapper une vie "normale", tu verras que c'est pas si facile. Je crois que t'oublies ce qui t'arrange aussi.

Tout ça on s'en contrefout. Mais ça a débloqué pas mal de choses. Déja, on a pu discuter. Elle s'est excusée, moi aussi. Depuis, je viens dormir à la maison un peu plus souvent. J'arrive à me coucher tôt. Et je mange normalement. VRAIMENT normalement, comme eux quoi. De la viande, du riz, de la mayo, tout. Et je grossis même pas. J'ai plus à jouer, parce que les sourires c'est pour de vrai. C'est drôle. Je suis bien. Juste bien. Et je les aime, fort.

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 19:08
Retour en cours aujourd'hui.
Se motiver à bloc. Essayer de se faire croire qu'on est comme les autres. A peu de choses près. Convaincre qu'on a eu la grippe la semaine dernière.

Mais putain. Se demander qui panse ses bras tous les soirs. Qui prend des anti-dépresseurs. Somnifères. Qui insomnie en se demandant, et si j'en finissais? Qui vomit intégralement tout ce qu'il mange. Qui voit un psy. Qui a déjà été à l'HP. Qui n'est pas capable de rester seul. Qui a peur de lui-même. Qui est amoureux de la vodka. Qui arrive le lundi matin complètement coké.
On est tous là à faire comme si.
Si ça tombe, y en a plus d'un qui pleure le soir.
J'en sais rien.
Ça serait égoïste de vouloir un semblable? Parce que je me sens seule.



En ce moment, je vous jure que c'est dur. Sans vouloir jouer les victimes. Mais je pense que c'est un virage. Avec des mains tendues à saisir, ce que je m'efforce de faire, un peu maladroitement, mais je le fais. Et en attendant que tout ça s'enclenche, je serre les dents...



Merci à tous ceux qui s'arrêtent ici. Les fidèles, les nouveaux, les "de passage". Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment pour vous répondre, mais je lis chacun de vos mots avec grand plaisir.
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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 14:34
Je suis retournée au foyer. Rendre les médicaments que je n'avais pas pris. Notez l'effort: pas de stock chez moi, mais de la franchise. De la sagesse? Pas d'engueulade...juste une certaine fatigue dans les yeux de la psychiatre après le résultat des analyses. Oui, ils  m'attendaient au tournant. "Heureusement que vous  n'aviez pas pris vos cachets, parce que je préfère vous dire que ça aurait mal tourné". Heu, c'est ce que je m'étais dit aussi. "Le problème, c'est que vous auriez du vous contenter de prendre vos cachets, et pas autre chose."
_Vous allez me lâcher? Je veux dire, je vois bien que je fous tout en l'air. Vous me filez des cachetons, du temps, et moi....désolée. J'ai vraiment un comportement à la con des fois.
_Qui a dit ça?Tant que je le pourrai, je serai à vos côtés. Se droguer n'est pas anodin et vous le savez autant que moi, surtout dans votre pathologie et votre sens des limites...très subjectif.
_Oui enfin, ça va, hein, je me suis pas foutu des seringues dans les bras non plus!
_On est d'accord, cependant, je ne m'attendais pas à de tels...résultats. Vous avez conscience de ce que vous vous envoyez? Honnêtement? Je suis avec vous, mais ce n'est plus de mon ressort. Je vais vous donner un numéro..."

Je n'entends plus. Le docteur M. Ouais, pour quoi faire?Je suis pas une tox non plus. J'aime bien, des fois, m'envoyer en l'air. Tout là haut. J'ai des drôles de fréquentations, avec des gens qui, comment elle a dit, qui se "sont cramé la cafetière",  ok. ça arrive. Et là, j'ai fait fort. Mais c'est momentanné, qu'est ce que je vais aller foutre chez un addictologue, et qu'est ce que je vais lui dire...C'était pour m'amuser. "Et vous avez besoin de tout ça?" Nia nia nia. Je sais que c'est mal, que je n'aurais pas dû, que c'est des grosses conneries, "et vôtre état vous y avez pensé à votre état? D'ailleurs je ne comprends même pas comment vous pouvez vous enfiler tout ça avec cette corpulence. En tous les cas, au regard de votre passé, je pense qu'il vaut mieux prendre des dispositions tout de suite. Je ne dramatise pas la situation. Je veux juste que vous appeliez ce numéro. Je pourrais faire un courrier, mais je n'en ai pas envie. Je sais que vous êtes capable de le faire seule."

Bon, elle m'a pas engueulée. C'était pas ça. Pas de jugement non plus. En fait, j'ai plutôt apprecié cette entrevue. Tout ce que je voulais savoir, c'était s'ils allaient baisser les bras, s'ils allaient me laisser là...j'ai besoin d'eux moi. Sous mes grands airs de tête à claque.  Il n'y a que là bas -et ici- où je n'ai pas à mentir, à me cacher, ni à enjoliver la réalité...J'ai mal de dire ça, mais s'ils me lâchent...
Je suis loin d'être fière de ce que j'ai fait. Mais c'était tellement pas grave.Ou alors, c'est devenu banal. Ca fait des années que je fais ça. Sans me poser de questions, il y en a sur la table, je prends, il n'y en a pas, c'est tout.
_
Mais, euh, enfin, sérieusement...ma consommation est importante? 
_
Oui. C'est quotidien, rentrez vous ça dans le crâne.
_Pas pour tout...je veux dire, la poudre, l'alcool et les pilules, je peux m'en passer...c'est juste que ça me prend des fois, comme ça. Bon, pour l'herbe. Ouais. D'accord...oui mais c'était une semaine spéciale!
_Depuis que vous êtes sortie d'ici vous me dîtes ça. Vous vous tirez une balle dans le pied. C'est dommage. Je le pense sincèrement.

Qu'est ce que je pouvais répondre putain. Qu'est ce que je pouvais lui dire? Pas de défense. Et puis même, il ne s'agissait pas de mon procès. Disons, une mise en garde. Mais maintenant, banco. Le deal c'est que j'aille voir ce fameux médecin, parce qu'elle ose même pas me filer mes cachetons habituels. A cause du mauvais ménage. Elle ne savait même plus répondre à mes questions concernant le traitement. "Et puis quand je vous prescris des médicaments, je reçois presque automatiquement un appel de l'hôpital pour me prévenir que vous en avez abusé. Je sais que je prends un risque quand je le fais. Maintenant, vous viendrez les chercher cachet par cachet, point."
Bam.
De toutes manières, ça me pendait au nez. Et ça me rassure plus qu'autre chose, en fait. C'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de m'empiffrer de ces trucs. 1,2,5,10 cachets d'un coup. Et puis après il est trop tard. Au moment du dernier gobage, le dernier petit cachet que j'ai été cherché tout au fond du tiroir, je me rends compte que merde, ça va pas le faire. Mais c'est déja fait. C'est comme une crise de boulimie...pareil. Je sais qu'ils sont là, prêts à m'offrir la délivrance. Je lutte, ça me tord les tripes. Et je finis par craquer. En grand. Inconsciemment j'essaye d'être seule, pour ne pas donner de triste spectacle. Mais il arrive que dans un état second je sorte de la maison, ou pire, que j'appelle ma mère, en plein délire. Et là, ça se passe toujours mal. Enfin pour la dernière fois, j'ai été surprise que Mme L. soit au courant. Ils savent tout de toutes manières. Des fois j'en ai marre d'être fliquée. Mais j'ai besoin de ce cadre. Si j'en sors, j'ai l'impression que je vais crever. J'ai toujours peur qu'on m'abandonne, ça me fout en l'air.

Et puis tout ça...Je vais bien vous savez. Vraiment. Ce sont des détails.



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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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