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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 10:52
Je n'ai pas beaucoup d'inspiration je l'avoue.
Mais la semaine s'est plutôt bien passée, même si elle a commencé par un enterrement...Mais nous avons réussi à en faire quelque chose de joyeux. La sortie de l'église s'est faite sous le soleil, et en plein sur la place du marché, je crois qu'elle aurait aimé.
J'ai revu mes cousins, la famille. Cela m'a fait beaucoup de bien, et leurs attentions à mon égard m'ont touchée. Prise par cet élan d'encouragements, je me suis dit, aller putain fonce.
Bon, le soufflé est un peu retombé...mais bon.
J'ai appelé l'hopital St Vincent de Lille pour les TCAs, j'ai obtenu un rdv le 18 juin. Je suis morte de trouille...mais ça me laisse un bon mois pour me préparer psychologiquement. J'ai dû expliquer ma situation au mec du secretariat -adorable en passant- , qui m'a dit de ne plus perdre de poids sinon je n'aurai pas de rdv...il y a encore de la place pour une hospi. "Parcequ'à ce stade...".
Je ne veux plus des hôpitaux.
Je voudrais la vie.
J'ai dit à la psy que de toutes manières je n'y arriverai pas, donc qu'il fallait accepter que ce soit comme ça et vivre avec. C'est vrai, ça fait 8 ans que ça dure, je commence à desespérer. Alors pourquoi se pourrir la vie en essayant tous les jours de bouffer 3 petits pois en plus et de déchanter parcequ'on n'y arrive pas? A quoi ça sert tout ce temps perdu dans les hôpitaux, aux urgences, en HP, tous les bilans sanguins, les pesées, les entretiens psys...?
Elle m'a dit que j'étais fataliste. Que de vivre avec "ça" n'est pas possible, parceque ça occupe trop d'espace. Elle m'a promis que l'on pouvait en guérir...Pas qu'un jour on se réveille guérie, mais déja, retrouver le plaisir. Les envies. Retrouver confiance en soi. Accepter d'être une femme. Cesser l'hyper contrôle,  quelque soit le domaine. Accepter l'échec. Accepter d'être aimée. Accepter les gestes affectifs sur l'épaule. Partager un repas avec des potes ou la famille. Ne pas toujours tout rapporter à ce putain de chiffre.
Elle m'en a encore cité des dizaines d'autres.
J'ai eu envie de la croire. Elle m'a dit, non mais vous vous imaginez le calvaire qui vous attend si rien ne change? Plus de vie sociale, la santé qui disparait, et les enfants, vous en voulez des enfants? Vous allez continuer à vous cacher toute votre vie, mentir en permanence, vivre seule?
J'ai eu envie de pleurer et de lui dire merci.
Merci de me contrer, mais surtout, surtout...me dire qu'il y a une porte de sortie.
J'adore ma psy.

J'ai commencé à envoyer des dossiers dans les universités, inutile de dire que mes exams de juin seront un vrai fiasco, mais tant pis. J'ai repris un dossier en psycho. En arts plastiques aussi :)
Parceque ça me titille de trop. Parceque créer est tellement bon...
Et puis j'ai des potes qui décrochent de leurs études actuelles pour partir en arts pla aussi. On vient tous de l'ESAAT (ecole supérieure des arts appliqués et textiles, à Roubaix), puis on a tous fait notre chemin.
Et en parlant je m'aperçois qu'ils crèvent d'envie de retremper leurs doigts dans la peinture, et que finalement, on aurait mieux fait de retourner à nos premiéres amours. Contente que l'on se retrouve. Ravie même.
Je prépare doucement ma sortie de l'hôpital, kilos repris ou non, et cherche un nouveau logement...même si une foule de questions hurle au fond de mon âme...est ce que je suis prête à vivre seule? Est ce que j'en suis capable? Un appart ou une résidence universitaire?
En fait, en parlant avec l'une de mes cousines je me suis aperçue qu'elle cherchait un colloc'. Je me suis longuement demandé si ccela était dans mes cordes. La collocation. Peut être que pour redémarrer c'est mieux. Je ne sais pas. Et puis aprés j'ai bu beaucoup. Alors je ne sais plus ce que je lui ai raconté.
Mais pour revenir à la collocation, c'est avec honte que j'ai immédiatement pensé à mes repas. Comment je vais faire? Va falloir qu'on mange ensemble. Et si je faisais des crises? Et si on s'engueulait à cause des TCAs?
Ce sont les premiéres pensées qui m'ont envahie. Je me suis rendue compte à quel point la gangréne me pourrissait de plus en plus.

Vendredi j'avais un RDV avec mon père et la psychiatre. Mais "il n'avait pas le temps, trop de travail". "On se voit déja le 28, c'est assez".
Oui papa. J'ai dû aller m'excuser au près de la psychiatre, gênée.
A l'entendre il semblerait travailler plus que tout le monde. Il n'a jamais le temps de rien. Je lui ai demandé si je pouvais venir le voir, il ne m'a jamais rappelée. C'est un peu dur à encaisser. Il n'est venu qu'une seule fois au foyer, je ne lui demande pas beaucoup. Et puis même, j'en ai rien à foutre. Moi ce que je veux c'est le voir, ou même l'apercevoir. J'ai besoin de lui.
C'est pour ça que la thérapie familiale, c'est bien , mais je sais que c'est pesant pour lui. Que ça le fait chier. On m'a dit qu'il ne fallait pas que je sois déçue, sinon je le serai toute ma vie. Alors il faut faire comme si ça ne m'atteignait pas. Il faut m'en détacher, admettre que ce sera toujours comme ça. Et ne pas lui en vouloir. Je ne lui en veux pas. C'est  aussi sa façon de se protéger de tout ça ... Il a lui aussi traversé un épisode sombre lors de son divorce. Je l'ai ramassé à la petite cuiller. C'est peut être ça qui me donne un gout de rancoeur. De l'avoir surveillé, chouchouté, écouté, raisonné, conseillé...présente quoi. Je sais que la thérapie familiale n'est pas chose facile, on sait qu'on y va tous pour se remettre en question, s'écouter, se dire des choses.
Je n'attendais pas de retour. Peut être un peu d'attention...
Putain ça me fait mal.
Il y a des choses plus graves.

Le soleil pointe le bout de son nez...envie d'aller me poser dans le jardin et de gambader nue sur la pelouse :p Non, je n'irai pas jusque là, les voisins pourraient avoir peur. Drôle de corps qu'est le mien.

Maman m'a rapporté plein de magazines d'arts..."comme ça tu pourras te décider"...je l'aime . Fort, d'un amour sans limites. Trop? Je m'en fous.





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commentaires

A
N'hésite pas à leur dire, que tu leur es reconnaissante de leur présence, malgré ce que cela leur coûte. Vraiment. Ils en ont besoin je pense, comme tu en as besoin.C'est long, de guérir. Ou de réapprendre à vivre avec ce passage là. Mais c'est possible. A la hauteur, tu l'es plus que tu ne le crois. Tu es là, c'est un beau combat. Sois fière de toi. Et avance encore. Et si tu tombes, relèves toi. Tu le peux. Bien sûr, cela fait mal, douter, des bleus, mais tu le peux. Courage. Tout cela ça s'apprend, ça s'aquiert au fil du temps aussi, des expériences et des rencontres. J'ai vraiment appris, avec le livre de Jessica Nelson. Ca ne soigne pas tout. Et n'empêche pas de tomber parfois. Je me casse la gueule en ce moment. Mais ça ne condamne pas tout. Mais en tout cas, ce livre, les autres, ça aide, de voir, de lire, que d'autres s'en sortent et s'en sortent plus forte. ce livre est d'une honnêteté, d'une lucidité déconcertante. Salavatrice.Allez, me tais.BisesCa me fait sourire, tes études d'arts plastiques :)
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[
<br /> Ne te tais pas , j'aime bien quand tu développes :)<br /> J'ai trouvé le profil de Jessica Nelson sur myspace et compte aller emprunter le bouquin à la médiathèque ou carrément l'acheter.<br /> Ils ont besoin de comprehension et de soutien comme j'en attends également, mais les mots sont maladroits, la maniére de les interpréter aussi... Alors la thérapie familiale, qui m'angoissait au<br /> plus profond, me parait soudainement une bonne idée, et me dis qu'il y  a du boulot à faire. Alors ce n'est pas facile de se mettre à nu, de parler de l'inavouable...mais les angues se délient<br /> , les noeuds aussi. C'est la bonne voie. Je crois.<br /> Courage à toi. Beaucoup.<br /> Je t'embrasse<br /> <br /> <br />
T
ça fait plaisir de te lire avec tes projets de VIE, des envies, des questions par rapport à l'avenir... Tout ça est très encourageant, concentre toi sur les choses positives et surtout FONCE car on ne sait jamais de quoi demain sera fait! La collocation ça aide surtout si vous communiquez à propos de tes TCA, elle peut être un soutien et en même temps elle te plonge dans le monde réel, dans la vie d'une fille d'une vingtaine d'années et ça peut t'aider à t'éloigner de la maladie petit à petit... Tiens bon, plein de bisous!
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[
<br /> Merci Tibouh, je crois en effet que c'est une bonne chose, plus j'y réflechis et plus je me dis que c'est la bonne.<br /> Je passe te voir dès que j'ai un peu de temps, je t'espére en forme...<br /> Je t'embrasse<br /> <br /> <br />
I
Je te lis, je te lis et me dis qu'avec tout le recul que tu as sur toi même, je suis convaincue d'une chose, c'est que tu ne peux que t'en sortir.Tes mots t'en sortiront, ils t'en sortiront et en sortiront d'autres qui n'osent pas tirer des lignes de leur souffrance.Bien à toi
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[
<br /> Merci Inès. De me lire.<br /> Mes mots sont ma seule arme. Les autres sont toutes nocives. Alors...<br /> Si ils pouvaient aider à en sortir d'autres<br /> J'en serais très heureuse.<br /> Et j'ai envie d'y croire.<br /> Je t'embrasse<br /> <br /> <br />
L
Ma puce je t'en prie aide Didier moi j'ai plus la force je vais mal aussi mais j'ai hyper peur pour toi bordel, plus de réponse qu'est-ce qui se passe ? Pardon de te demander ça mais pour Didier ça va mal finir pour plein de raisons il a morflé toute sa vie et là il est au bout du rouleau putain de vie de merde ( crying )Liza
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[
<br /> LIza je vais faire ce que je peux et ce sera avec plaisir. Tu as l'air nerveuse Liza...<br /> ça m'inquiète.<br /> A bientôt<br /> <br /> <br />
F
Je suis de l'avis de ta psy, tout à fait. Vivre avec l'anorexie, parfois on se dit que c'est la seule solution, qu'on fera avec malgré tout, qu'on pourra "vivoter" avec nos problèmes parce que de toute façon on ne voit pas d'autre issue.Mais ce n'est pas possible, physiquement et mentalement. Toute notre pensée est ronger, hanter par la bouffe, le poids, les tcas....on ne pas réellement "vivre" comme ça.Et on peut s'en sortir. C'est comme ta psy te l'a dit. Pas de guérison miraculeuse un beau matin, pas de cure sur 3 semaine où on sort vraiment guérie. C'est juste des petites choses qui changent, comme ça. Parfois parce qu'on a travaillé dessus, sûrement grâce à un effort ou des réflexions, des introspections au fil du temps, mais le plus souvent sans qu'on s'en rendre trop compte. Alors que ça faisait plusieurs années que je n'avais pas réellement ri, j'ai recommencé à rire devant des films. Sans réalisé, un jour j'ai dû laisser échapper un rire. Sur le moment je n'ai asp fait gaffe. Et puis ça à continuer, je me suis remise à rire avec des gens, etc....Et puis aujourd'hui, je repique des crises de fous rires. A vrai dire je ne me suis pas rendue compte des étapes parcourues, c'est jusque que quand je prends le temps de regarder en arrière, je me dis que les choses ont changé. A chaque fois je me dis que j'avance. Ca je ne le faisais plus/pas, et puis maintenant c'est bon.C'est pareil pour tout le reste...et il a des choses qui prennent du temps, beaucoup de temps. Peut-être que certaines choses, des détails, prendront une vie, je ne sais pas. Mais ce sont des détails. Même si je ne supporte toujours pas l'échec, je travaille dessus. Ce n'est pas gagné. Idem pour les relations amicales. Etc. Ca avance, petit à petit.....mais j'arrive à vivre avec ça, il suffit que je fasse le point avec le psy régulièrement pour essayer d'aller mieux de ce côté aussi, pour me rassurer et puis finalement ça va. C'est comme si j'avais une grande grille avec tout ce qui me pose problème. Pour chaque problème il y a aussi des étapes à passer pour le surmonter, comme lorque l'on apprend à conduire pour chaque étape il y a un certains nombre d'acquis à obtenir. Sauf que là les étapes ce n'est pas "maitriser le véhicule" ou "conduire sur une route avec beaucoup de circulation", mais "réapprendre à rire", "manger avec d'autres personnes".....Et là, si je fais le point tous les 2 mois peut-être, et bien je vois que dans l'un ou l'autre des objectifs, parfois plusieurs, eh bien j'ai "validé" des étapes.C'est très imagé ce que je dis, mais dans le fond c'est un peu comme ça, même si bien sûr je ne fais pas le point devant une grille^^. Je pense juste "ah, ça c'est un progrès".Pour la collocation, je pense que ça peut être une bonne chose, moi aussi. C'est vrai que tu dois te poser plein de questions sur la bouffe, comme faire pour si ou pour ça, pour ne pas criser...mais je dirais que vivre avec quelqu'un, ça aide. Parce qu'on ne veut pas perdre la confiance des gens auxquels on tient, parce qu'il nous reste une fierté, parce qu'il y a les apparances....et bien on se "tient". Au début c'est dur, il y a des craquages, mais finalement on s'habitue et les choses deviennent naturelles. En sortant de l'hosto, je faisais encore des crises de boulimie chaque jour....mais je n'ai pas eu le choix, et chez mes parents j'ai bien été obligé de faire avec. Je ne voulais pas qu'ils subissent tout ça, je ne voulais pas qu'ils me voient dans des compulsions ou m'entendent en train de vomir. Alors j'ai réussi à contrôler un peu, même si ça a dérapé quand même parfois. Et puis au fur et à mesure, ça c'est estompé....Et puis dans une collocation, on ne se sent pas totalement seule, vide, perdue au milieu de nul part...il y a quelqu'un quand même. Parce qu'en sortant de foyer ou d'hôpital où on a toujours été entouré par du monde, où il y a des voisins de chambre, ça peut être dur.Voilà. je pense vraiment qu'il faut que tu t'accroches. Lance toi. Mon psy me dit toujours que je réfléchis trop pour des choses qui ne nécessitent pas de réflesion en principe...je pense qu'il a raison. Et je crois que ta psy a aussi raison, tu peux t'en sortir, c'est évident qu'on peut guérir.Bon courage~ (en passant, j'aime beaucoup des tableaux, dans l'album photo...si ce sont les arts pla qui t'intéressent, n'hésite pas. Quand on fait quelque chose qui nous plait, c'est plus facile pour beaucoup de choses.)
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[
<br /> Ficelle, un grand merci pour tes mots...d'avoir pris le temps de lire, d'y apposer tes propres expériences. Ton discours est imagé, mais très lucide...et les idées<br /> passent. L'espoir est là, la lumière qui se dessine tout au bout se précise...me laisse entrevoir un avenir. Tout ça est très nouveau pour moi, j'y prends goût, les papilles s'affolent, même si il<br /> y a le couvre-feu qui avorte toutes ces jolies choses. Elles me traversent l'esprit, furtivement mais elles sont là. Comme tu le dis, je pense que la vie reprend le dessus progressivement sans que<br /> l'on s'en rende forcément compte.<br /> Parfois je remonte quelques mois en arrière; beaucoup de choses ont changé même si pour l'entourage ce n'est que minîme. Et ça stimule. Heureusement. Et les mots de ma psy m'ont redonné l'envie<br /> d'aller de l'avant; pas dans une lutte acharnée, mais plutot dans l'évolution.<br /> Pour la colloc' je crois que je vais y songer sérieusement, pour débuter, il me semble que c'est une bonne idée...et soyons lucides, si je retourne dans un appart' seule, autant signer mon arrêt de<br /> mort tout de suite. Pas que je sois pas capable de vivre seule. Plutot incapable de m'occuper de moi.<br /> <br /> Les arts pla me tendent les bras :p ...j'y retourne. La peinture m'a sauvée. Pas pour me la raconter, mais sérieux. Il y a des soirs où je devais lutter, tiraillée entre la peinture et ces poignées<br /> de cachetons de toutes les couleurs. Lorsque la peinture reprenait le dessus, je me sentais tellement bien...d'avoir échappé à la crise, sans lames ni cachets, mais surtout d'avoir crée quelque<br /> chose.<br /> <br /> <br /> [merci pour le compliment]<br /> <br /> <br /> <br />

*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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