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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 22:57
Je ne sais pas si c'est rééllement le moment d'écrire, je ne sais pas si mon état est le bon, tant pis, j'en ai besoin.
J'ai relu quelques trucs que j'avais noté auparavant. Des commentaires que j'ai relu encore et encore. "Tu es maigre". "Tu es choquante". "Photos pro-ana".
C'est moi oui.
Oui je choque. Mes propos sont comme ça, et je suis comme ça, violente. Pas avec les autres.Juste dans ma manière de voir les choses, et avec moi-même. Sans pitié. Je suis indulgente avec les autres, mais dans mon quotidien ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Qu'importe, je m'en fous au fond. C'est mon fonctionnement et il ne changera pas. Quant à mes photos...je ne me cacherai pas derrière des mannequins décharnés.  Je préfere ne pas mentir. Assumer de mon propre corps. Je ne sais toujours pas si elles sont nocives pour les autres, l'esprit est tellement tordu parfois.
Bref.
Un peu sur les nerfs. J'invoquerai pour la millionième fois la fatigue.
Hier soir je suis sortie fêter un anniversaire. C'était génial. J'ai revu tout le monde. Bon esprit, fous rires. Monica s'était pliée en 12 pour le repas. Elle est colombienne, ses assiettes étaient pleines de couleurs, sérieux c'était beau. Ca donnait envie en tous les cas. Vers 4H la soirée s'est vidée, on était en petit comité, le noyau dur. J'ai dû voir une conversation qui ne m'a pas vraiment plue. Une sorte de "mise au point". Finalement je me suis prise au jeu et mon procès a eu lieu, toutes les questions sont sorties, en toute franchise. C'était bizarre, mais je crois que ce fut une bonne chose. Le fait d'entendre certaines questions, plutot pertinentes m'ont parfois mise mal à l'aise...parceque je ne savais pas quoi répondre. Parceque ce sont les mêmes que je me pose moi-même et qui m'encombrent. Mais j'ai eu envie d'être franche et puis, franchement, c'est loin, mais alors très loin d'être un tabou. Premièrement ça se voit, deuxièmement je ne nie pas, troisièmement, par expérience, je préfere partager avec eux. Et puis surtout, je préfere en rire.C'est plus simple, pour tout. Genre pour le repas, on m'a demandé cash ce que je voulais bouffer, elle m'a refilé des poivrons nature sans rien demander ni insister. J'apprécie. En vacances on a eu de nombreux fous rires. Je les ai toujours mis à l'aise avec ça, et c'estpeut être ce qui me rend plus "directe" sur ce blog, je n'ai pas l'habitude de prendre des pincettes avrai dire.
J'aurais voulu développer certains points mais je le ferai plus tard...
La conclusion est qu'il faut que je sorte de mon foyer, à tout prix.
Je ne peux pas rester indertermninament là bas. Ils ne peuvent pas me garder jusqu'à ce que je fasse 53 kilos. Ils ne peuvent pas me garder toute une vie en me gardant la tête sous l'eau, confinée avec d'autres malades. Il faut à un moment ou à un autre que je me relance dans la vie, j'ai choisi que ce moment serait très prochain. Evidemment, la réponse sera "contre avis médical" et évidemment il va falloir que je débatte, qu'ils organisent leur pseudo synthèses  avec tous les soignants qui me suivent. (vas y pour les réunir), des rdv et encore d'autres, ça m'angoisse d'avance. Enfin c'est pas vraiment ça, c'est surtout que ça va mettre du temps...c'est tellement long,j'en peux plus....
Je viens d'avoir ma mère au téléphone. Ils ne sont toujours pas rentrés. "Tu pèses combien" "C'est nul tu fais chier, t'as interet à bouffer". "Je t'aime".
Moi aussi.
Moi aussi...
Que lui répondre.





Destrez. Merci, merci à vous de l'attention que vous me portez.

Edit: Je sais que ces derniers temps j'ai tangué, maladroitement. Je me suis cassée la gueule en pleine ascension. J'ai un peu honte d'écrire. Je n'y arrive pas. Parceque j'a voulu donner tant d'espoir ces derniers temps que je m'en remets difficilement, pardonnez moi. Tout le monde s'épuise, moi aussi. Je n'ai jamais pensé que "ça" prendrait autant de temps, jamais. Je me surprends encore à penser à "avant", lorsque je me disais que je ne saurai jamais être anorexique, parceque j'étais bien trop gourmande. Hélas je me posais déja la question et le défi était déja en marche. Les bases étaient installées, les fondations aussi. J'avais déja engagé les procédures drastiques. Je me projettais déja en tant qu'anorexique. Inconsciemment bien sûr. Je n'ai jamais voulu ressembler à ces filles ravagées. Pourtant. Je n'imaginais pas ça comme ça. J'imaginais le contrôle et la gloire qu'il offrait. J'avais déja envie de me foutre en l'air, par quelque moyen que ce soit. Vous me demanderez pourquoi je n'ai pas été radicale, oh, j'ai bien essayé, mais ce n'est pas ça que je désirais. Non, c'était plus profond, plus béant. Il fallait que je prenne mon temps, que ce soit lent, que je paye de tout mon être ces fautes que je n'ai pas commises. Mais aprés tout c'était mon corps qui était en faute, et il fallait qu'il paye. J'emploie les raccourcis, mais c'est ce que je comprends aujourd'hui. Ce que je viens de comprendre. Aprés des années d'analyse, il faut bien que cela porte ses fruits.
Aujourd'hui, je voudrais faire machine arrière. Mais ça ne marche pas comme ça, mon Dieu non, ce serait tellement plus simple. Mes os sont déja en train de se détériorer. Mon épuisement se fait sentir. Ma respiration haletante. Bien sûr il y a toutes ces autres petites choses, les cheveux, les dents, les ongles, les règles aussi. Je sais que même si...un jour je guérissais...les dégâts seraient présents quand même. Mon vieillissement sera acceléré. Je ne sais pas si je pourrai avoir des enfants. Au delà de ça, je ne sais pas si je serai capable de partager la vie d'un homme. Je ne sais pas gérer l'affection ni l'amour que l'on peut me porter. J'ai du mal à comprendre que l'on me soutienne et que l'on ne me lâche pas, j'ai du mal à comprendre pouquoi tant de personnes sont à mes côtés, encore aujourd'hui. Pourquoi ils ne sont pas fatigués de me porter dans mon lit lorsque je tombe de fatigue et que je veux la vaincre à tout prix, en vain.
Le tout est d'accepter. D'ouvrir les yeux, de comprendre de bien vouloir faire l'effort de creuser. Et d'agir en fonction de ses désirs et ses envies. L'envie d'accomplir une vie, de pouvoir la partager avec les proches. Agir. Se bouger le cul pour que cela change. J'ai eu l'impression de remuer dans tous les sens, envers et contre tout, pleine d'optimisme. Et puis rien. Même pire.
Alors peut être que je m'y suis mal prise, mais bordel...? Je crois qu'il va falloir prendre de la distance avec tout "ça". Oublier, un peu. S'éloigner des centres de soins. S'éloigner des malades, mais aussi des soignants. J'y aurai bien sur encore recours, je ne me voile pas la face. 1 mois sans la psy et je pète les plombs, qu'importe ce qu'on pourra dire, dépendance ou non, j'en n'ai rien à foutre. C'est peut être le seul truc ou je me sens bien, envisagée comme un être humain et non comme une malade. Elle est un peu spéciale, c'est peut être parcequ'elle ne rentre pas dans les cases que je l'aime bien.Mais là, j'ai besoin qu'on arrête de me triturer la tête et remuer la merde.
Recommencer à travailler. Prendre un logement, seule. On m'a dit "colocation, ça vous conviendrait mieux". Mais non, ce n'est pas vrai. Pourquoi, parceque je suis une putain de personne à risques? Un colocataire n'est pas un garde-fou à ce que je sache. Je n'ai pas envie que l'on me voit déraper, inconsciente. Je n'ai pas envie que l'on me surprenne à me comporter comme un monstre. Ni qu'on me voit défoncée aux médocs, ni faire une crise de nerf, ni m'exploser les bras. Cela suppose que j'imagine que ça arrivera encore, mais je ne peux pas promettre maintenant que ça passera dans les mois qui viennent. Alors je pense à tout. Pour une fois si je pouvais être un peu prévoyante et ne pas emmener tout le monde dans mes combines tordues. Evidemment je ne peux pas être franche avec les médecins, ils vont me rire à la gueule si je leur confie mes craintes en les suppliant de les laisser me faire sortir. Mais je dois le faire, si ce n'est pas maintenant, tant que j'ai encore la force et la determination, ce sera jamais. Je sais que ça fait des semaines et des semaines que je radote, je sais. Je crois que j'ai besoin de l'écrire encore et encore, pour m'en convaincre et me donner le courage de les envoyer chier. Ce n'est pas si simple. Cela fait maintenant 17 mois que je suis hospitalisée. Je me suis embourbée dans un système de soins, de travaux thérapeutiques...plusieurs soignants sont à on écoute, plusieurs réferents me suivent. D'autres centres ont des dossiers d'admission en attente, notamment des centres de TCAs. Je ne crois pas cependant être une anorexique pure et dure, l'anorexie est "simplement" une complication, un symptôme, une conséquence.
Je ne me donne pas d'excuses, mais comprenez que c'est complexe.

Peut être avais-je besoin de me confier ce soir, trop plein de reflexions qui tournent en boucle. Je voulais simplement...enfin dire que je vous fais tourner un peu en bourrique, un coup en haut, l'autre en bas. J'en suis consciente. Mais ça ne suffit pas. Besoin d'un peu de temps. Je suis tremblante. Pardon. C'est que j'imagine aussi la famille, qui ne doit plus suivre, lassée. L'energie qu'elle me donne sans que je puisse la leur rendre. C'est un peu frustrant. Vraiment frustrant.

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commentaires

D
"...Si vous le souhaitez...."  Je suis sincère, je vous accueille avec plaisir.... et, j'ai aussi une très fidèle amie à Lille dont je peux vous communiquer les coordonnées ....Vous avez sans doute mon adresse électronique..?? A vous de voir....Toute mon amitié....
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[
<br /> C'est vraiment agréable Destrez et je vous remercie sincérement de vôtre gentillesse mais je n'oserai jamais! Où alors quand je serai en forme(s) je seraipeut être plus à l'aise...et moins pesante.<br /> Vous êtes adorable...<br /> A bientôt.<br /> J'aime votre présence.<br /> <br /> <br />
R
Je n'ai lu qu'un article, celui ci, aucun commentaire. A vrai dire j'étais pas venu pour cela, je ne sais pas ce que j'étais venu faire, bref j'étais là. C'est rare que je lise les articles, en général je survole, mais j'ai un faible pour le failles et il est tard. Tu imagine bien que je n'ai rien à dire, rien de pertinant, rien qui n'ai déjà été dis, je ne vais pas avoir cette odasse. Juste j'ai aimé ta façon de dire un discourt que je connais déjà. C'est fluide, c'est naturel, c'est troublant, c'est justement si naturel et si constant que ça en parait travailé, ça semble sans far, sans artifice, merci.
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C
[ je sors toujours un peu boulversée de chez toi, mais à chaque fois, un peu de force dedans ]
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[
<br /> Merci madame l'artiste que je lis silencieusement...mais admire aussi, tes visuels me font toujours autant d'effets.<br /> <br /> <br />
J
Les "petites choses". Petite chose... Les cheveux. Les règles. Oui, surtout ça : les règles.Tu ne me connais pas et, si je t'écris aujourd'hui, ce n'est pas pour te juger, non, mais juste pour... je ne sais pas, te faire réagir, t'ouvrir les yeux. Je te lis régulièrement, tantôt debout, tantôt à genoux. J'ai souvent envie de pleurer. Je cris parfois toute seule devant mon écran.Il y'a presque un an j'ai réalisé que je voulais vivre. Après deux ans de vie en pointillé, d'hopital, d'envol, de rechutes, de tempètes intérieures. J'ai séché mes larmes et pris ma fourchette courageusement. Je VOULAIS VIVRE. Et vivre c'était grossir. Alors j'ai grossi. Je ne le voulais pas mais il fallait choisir : vivre et grossir, me hair peut-être, parfois, mais tenir debout. Ou continuer de me tuer doucement, être "belle" et maigre et même pas heureuse. Et crever. En deux mois mon corps a repris une apparence plus ou moins normale. J'ai pris 6 kilos, peut-être 7, je ne sais pas, je ne me pèse plus. J'ai survécu. Le miroir ne me fait presque plus mal. Et puis... J'ai voulu réparer les dégats, tout ces morceaux de moi éparpillés partout, toutes ces choses que je m'étais épuisée a détruire, tout, j'ai voulu tout faire revivre.Et on m'a annoncé que la probabilité que j'ai un enfant un jour était quasi nul. Le medecin m'a dit "On ne vous appelera jamais maman" et ce qui me semblait être une petite chose est devenue... mon plus grand regret.J'ai commencé un traitement il y'a six mois, un traitement qui doit me redonner l'envie. De vivre et d'avoir un bébé. Un traitement qui expliquera a mon corps que je suis encore une femme, que je l'ai nié pendant des années mais que c'est vrai, là, au fond de moi, que je ne dois pas mourir pour ça.Alors tous ces mots... Tous ces mots que j'ai écris avant toi, que j'ai pensé aussi fort que toi. En vain. Et que je lis, impuissante.Sortir. S'enfuir. Alors qu'au fond de toi, tu sais que ce sera pour mieux retomber. Quitter l'hopital, ce monde de fous. Pour rejoindre quoi ? Quelle vie ? Quel quotidien ? Celui d'avant, de l'anorexie ? Reprendre tes petites habitudes, reperdre tout ce poids que tu as pris ? Et continuer de te mentir. Je suis d'accord avec tout ce que tu écris, mais... il y'a tellement de choses dont tu ne te rends pas compte...Je ne te juge pas, au contraire. Je voudrais seulement t' éviter une chute qui te ferait sombrer plus bas.Des medecins t'entourent et te soutiennent, essaient de t'aider, de te faire comprendre que ce ne sont pas que des "petites choses" que tu perds en te laissant mourir. Je t'en pris, ne perds pas de vue ce que tu veux vraiment : t'en sortir. Et vivre en majuscule.Prends soin de toi.Tendresses.
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[
<br /> Juliette, ton commentaire m'a touchée au plus haut point. Il fait partie de ces commantaires qui m'ont chamboulée. Il m'a animée, fait sourire, rendue triste. Interrogée. Sur ce que je voulais<br /> vraiment et ce qu'il fallait que je fasse pour y arriver. Le problème c'est que oui, je suis butée, braquée et hermetique. Et je ne vois que ce que je veux. J'ai éteint les autres petites lumières<br /> qui clignotaient, c'est plus facile ainsi. De ne s'avouer qu'une partie des choses. Cela me fait 13 mois d'hopital, je le regrette presque. J'ai eu d'autres hospis, mais plus courtes, et pas dans<br /> le même état d'esprit...dans le même état tout court d'ailleurs. Mais 13 mois, c'est long et je crois que dans ma tête je n'étais pas prête à m'investir. Aujourd'hui j'y serais plus apte, seulement<br /> j'ai tous ces mois d'hospi dans les jambes et je m'essouffle, alors je rue un peu partout et nimporte comment. C'est con je sais parceque le temps que je gâche aujourd'hui alors que j'ai plein de<br /> soignants à mes côtés je le paierai surement plus tard. Me dire que je saurai le faire toute seule serait me mentir. Mais quoi, ça veut dire encore rester à l'hôpital?...Mais tu as<br /> raison...retrouver quoi, quel quotodien...?<br /> Ce que tu as écrit sur la maternité m'émeut. Beaucoup. Bouleversée. J'ai toujours refusé les traitements. Je ne sais plus quoi penser. Je ne me suis jamais penchée à fond sur le problème.<br /> Merci à toi Juliette. Merci d'avoir écrit tout ça et d'avoir laissé une trace.<br /> <br /> <br />
D
Ma chère, si vous le souhaitiez .... " des promenades sur les sentiers côtiers , la douceur des couchers de soleil sur l'océan, sur des chemins de traverses, bref, passer quelques jours ailleurs" ... Je me présenterai à vous bien-entendu....Si vous le souhaitez...Amitiés..
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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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