Ma cage d'escalier... :]
Pardon pour cette longue absence. Il m'a fallu reprendre les rênes de ma vie et cela m'a coûté quelques jours entiers afin de construire, et de réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir en faire. J'ai travaillé à l'usine pour me faire de la thune, suant tout ce que je pouvais avec mon petit poids ridicule, travaillé sur mes dossiers d'arts plastique afin d'intégrer une école d'infographie (ma dernière lubie), retrouvé mes Potes de toujours avec qui j'ai pu fêter dignement ma sortie, fêté les 18 ans de mon petit frère, dessiné encore, dormi sur le sable, lu, pris des coups de soleil, écrit longuement, fumé dans la nuit...LA VIE. Je vis. Depuis le 20 mai. Voilà. Je ne dis pas que je ne fais plus d'insomnie, que je ne vomis plus les repas, que je n'angoisse plus, que je n'ai plus envie de me défoncer. Je ne dis pas ça. Mais n'empêche que "ça" n'empiète plus sur ma vie. Ça ne consume plus mon bonheur. Et je sais que tout ça est encore très frais, que ça peut être éphémère, dû juste à l'effet "sortie de 2 ans d'hosto". Mais après une longue discussion Mme L., j'ai appris trop de choses, dénoué trop de noeuds pour retomber aussi bas que je l'ai été. J'ai compris trop de choses pour me laisser couler à copiner avec la mort. Il y a tout un tas de trucs qui ont fini par s'emboîter les uns dans les autres et qui finalement expliquent pas mal de choses. Et depuis 10 jours, tout ça m'apparaît tellement plus limpide. Il ne suffit pas de savoir expliquer pour ce sortir de ce merdier, il ne suffit pas de comprendre les "pourquoi", il ne suffit pas de trouver les causes; c'est bien beau, une fois que l'on sait, mais après? Après, c'est quand même plus facile. On se sent moins dingue, puisqu'apparemment il y a une raison à toute cette folie. C'est plus facile à encaisser. Facile n'est pas le mot approprié, mais je n'en trouve pas d'autre.
Et le vécu n'excuse pas tout; ma culpabilité reste là, intacte, à me ronger les sangs la nuit tombée.
A moi de tout faire rentrer dans une boite qui appartiendra au passé, et d'en ouvrir une nouvelle. Je construis, bâtis des projets. Vois plus loin. Beaucoup plus loin; Découvre des trucs qui me confortent dans mon choix, il y a trop de choses à vivre pour se laisser crever comme une merde.
Je ne veux pas abandonner cet espace...il est trop de choses pour moi. Et puis je veux continuer à écrire les couleurs comme le noir, en espérant que les premières prendront le pas sur la seconde.
Merci encore à vous...
Des palpitations.
L’avenir plus limpide, le futur possible. Juste, entrevoir de meilleurs lendemains. Construire de mes propres mains. Comprendre toutes ces choses que l’on me balance depuis toutes ces années. Les ruminer, les réfléchir, accoucher de nouvelles réponses. Démêler les nœuds, doucement. Pleurer parce que la sérénité nouvelle m’envahit, m’apaise, me fait sourire…Verser des larmes parce que je sens que le dénouement se fait proche, que l’avenir me fait de belles promesses. Et je m’en délecte. Je rêve. J’imagine, je crois.
Je laisse ce sentiment de plénitude m’élever, me porter, me déposer délicatement loin de la terre ferme. Je n’ai plus qu’à m’étendre lascivement sur les boules de cotons, me poser un peu, pour mieux repartir. Des étincelles plein les poches. Des étoiles dans les yeux, le cœur bien accroché. Légère, délestée de l’angoisse massive qui me retenait la tête sous l’eau. Je commence à respirer, emplir d’un oxygène nouveau mes poumons.
Je vis.
Un peu, beaucoup, à la folie.