Je vous remercie de tous vos messages...qui m'on fait grand bien, même si je ne les ai vus qu'aujourd'hui. Je n'ai pas eu accés à internet pendant des lustres, cela m'a manquée -beaucoup- puis le silence et le mutisme insistant, j'ai fini par ne même plus me rendre compte que j'étais coupée. Du monde. Via internet, portable, les liens réels. J'ai zappé mes amis, trouvant toujours des excuses bidons pour éviter les restos, les sorties "à risque", et je me suis mise à mentir à mes propres parents, déclinant gentiment leurs invitations...j'en ai honte.
J'ai découvert avec un étonnement joyeux l'ampleur de votre présence, les fidéles, les momentannées, les nouvelles...Merci. Vraiment. Je n'ai toujours pas internet chez moi, et j'avoue que j'évite d'aller chez mes parents en ce moment...donc pas d'accés au web. Mais tout ça devrait s'arranger prochainement, inch'allah!^^
Je me suis terrée chez moi, seul endroit où je me sens en sécurité, seule. Surtout rester seule. Ne pas supporter la solitude, elle reste risquée, mais malgrés tout la désirer plus que tout. L'entretenir, apprendre à se cotoyer soi-même, long travail d'apprivoisement que je n'ai toujours pas réussi.
Et lorsque j'ai décidé de re-venir "à la surface", voila que j'ai du mal à "recevoir" d'un coup, gérer ces échanges, les sorties, le monde, c'est trop et je m'emballe, le controle est perdu depuis bien longtemps et la "séquence "éxcès" commence, avec fracas. L'hystérie prend le dessus, j'en fais 10X trop, me donne en spectacle, rire sonore, je bois comme un trou, m'écroule chez moi et débute les crises. En tous genres.
Séquence "lucidité"; la bouche pâteuse et le ventre douloureux, je me regarde douloureusement dans le miroir. Et là, si le reflet en a toujours été déformé, ce que j'y vois est lamentable. Pas pris le temps de me démaquiller, traces de larmes noires, les yeux bouffis et le ventre tendu sur un corps meurtri, hauts le coeur...la tête tourne, gueule de bois et chute dans le néant. J'ouvre les yeux. Me dis que "c'est peut-être qu'il y a un truc qui merde." Euphémisme. C'est l'un des rares moments où je suis prête à admettre, un peu, que tout ne va pas si bien.
**cRise LucidE**
°°*mAl aux tripes*°°
Quand je décide de me reprendre en main, besoin de propreté, de pureté, de serenité...une nouvelle page Blanche, nouvelle chance..
Anorexie salvatrice, protectrice accourt, m'apaise dans l'éphémére, j'ai mal aux os, j'ai mal aux corps, me persuade que je préfére rester "propre".
°0* IlLusiOn oPPreSsante d'un sOulagemEnt...grÂce au vide, cE viDe pUr qUi m'emPLit D'une sAtisfActioN aPaisaNte...**0°°
Je voudrais virer ce "symptôme", qui n'est pas le pricipal d'aprés ce que je comprends au fil des séances, mais l'enlever reste pour moi une prise de risque aussi...j'essaie de l'écrire pour le poser, c'estr dur de communiquer l'idée....
L'anorexie m'empeche tout excés. Et l'anorexie est génératrice d'une montagne d'emmerdes.
On me demande de choisir entre des excés destructeurs, et une anorexie, destructrice aussi, un peu plus subtilement. Tout aussi violente.
L'impression d'être prise entre deux feux, entre deux Moi, entre la pureté absolue et l'anarchie, deux extrêmes que j'ai du mal à contrebalancer ces derniers temps. L'impression de devenir dingue, tout échange avec l'extérieur me fout une tarte, je vois les autres...fais des comparaisons absurdes, pour arriver à des conclusions blessantes, évidemment.
°*°
Mon suivi psy se fait un peu plus intense ces derniers temps et j'ai rdv ce lundi pour parler d'une hospi. Soigner l'anorexie. Dans laquelle je me suis engouffrée...moi qui me plaignais des quelques kilos "en trop" il y a quelques mois. Je suis descendue vitesse grand V, à coups de mensonges restrictifs, d'illusion et d'espoirs mal entrepris.Pourtant, vu mon parcours, on pourrait supposer que j'aurai pu me protéger, que je connais tous ces processus de rechutes, qu'il y a des signes non négligeables, mais la rechute, je l'ai vue venir, et l'ai patiemment attendue. Pour mieux l'accueillir, témoin de ma disparition euphorique. On ne se réveille que trop tard, quand déja le coeur s'affole, quand déja le souffle se fait court, quand les regards nous renvoient à une silhouette morbide, quand le sommeil n'est plus, quand les fesses sont douloureuses à l'assise, quand la concentration par en sucette, mémoire de poisson, quand les levers sont vertiges ignorés...
Elle est déja installée. Je sais qu'elle n'avait jamais disparue complétement -y arrive-t-on un jour?- mais s'était fait plus discréte. Pour mieux revenir sans doute.
J'ai peur, peur de ce que l'on va me proposer, peur des conséquences, qui pourtant -il me semble- ne peuvent qu'être bénéfiques. J'ai toujours refusé les hospis en centres spécialisés, peur de la confrontation aux "autres" plus que tout, peur de ne parler que de bouffe toute la journée, chose que j'exécre et que j'ai banni de mes mots...
Gênée d'être confrontée à de "vraies" malades, anorexiques mentales, alors que je ne me sers de l'anorexie que comme un moyen d'expression, comme je le fais si bien dans mes crises boulimiques, alcooliques, solitaires, destructrices, débauchées, bref.
Paraît que j'ai des troubles psychologiques qui s'expriment à travers ma panoplie de symptômes.
Handicapée de l'affectif. Au lieu de dire ça le psychiatre aurait pu dire handicapée de la vie, franchement...Jsuis une handicapée de la relation à l'autre, une handicapée émotive -trop-, borderline qui fonctionne "comme une "toxico", besoin de destruction massive dans la minute, ma dose, ma survie, vite...pas de sevrage qui tienne plus de quelques jours.
Bien trop longtemps que je n'ai tapoté sur ce clavier, et que je ne me suis pas soumise à l'exercice...
A toutes celles qui ont persisté à venir voir de mes nouvelles, à toutes celles qui ont continué à me lire, à pointer le bout de leur nez, plein de pensées à vous. Qui continuent à affluer dailleurs.
PS; Si une lectrice ou un lecteur, qui sait, sait comment le Centre d'Information et de Traitement des Dépendances (C.I.T.D.) de Lille...ça serait sympa de me faire part de vos impressions. Je risque fort d'y être admise...