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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 21:38

J'ai l'impression d'être partie un bail. Le sable, les vagues, le vent. Le soleil. Le soleil...

J'étais bien dans mon corps. Sérieux.  Légère. Le problème c'est qu'on sait jamais si...c'est dû à la légèreté du chiffre ou si c'est parce qu'on va réellement "mieux". Si c'est l'euphorie du manque de calories ou si c'est du plaisir franc. Si c'est encore une illusion ou si enfin on est dans le vrai.

Après des années de débâcle, on a le droit de douter. Sauf qu'à force de douter, à force de penser, de retourner le truc dans tous les sens toutes les nuits, on y retourne, ça coule de source. Parce qu'à forces de se monter le bourrichon, on n'y croit plus vraiment. Et le doute...ça ronge. Ça pourrit tout. Tout devient source de remise en question, on cherche le vrai du faux pour finalement ne plus rien savourer.

Mais si c'était l'anorexie qui me faisait planer, est ce que je devrais y sauter à pieds joint? Est-ce que je devrais encore y croire pour me casser la gueule sur le macadam? C'est une vraie salope celle-là.

Et moi je suis une vraie conne. Mais alors une conne dans le genre assez extraordinaire je dois dire. A chaque fois que j'y retourne....elle me baise. J'y crois dur comme fer, je crois vraiment que je vais la biaiser, mais non. Elle me revient direct en pleine gueule en fanfaronnant comme un farfadet de bas étage.

Alors pourquoi j'ai besoin d'elle? Pourquoi je la fais revenir sans cesse? C'est moi qui décide. Après onze années, ça, je le décide. Je la connais par coeur. Je la sens. Je sens son odeur putride en moi. Et pourtant...je sais que c'est moi qui la désire. Qui la désire tellement qu'elle me brûle. On sait tous que la passion détruit tout sur son passage. Je ne pourrai jamais divorcer d'avec elle. On ne peut pas être plus forte que l'anorexie. On peut juste...négocier. Faire des compromis. Et s'abaisser comme une merde. Comme une sous-merde qui a peur de crever. Alors on sauve sa petite peau. Lâchement. Petitement. Et on cohabite. En se taisant.

Ca m'arrache la gueule d'écrire ces conneries. Mais c'est vrai. C'est ce que je crois en tous les cas. Je ne crois plus en la guérison. Ou si peu que c'est écrasé et que je ne vois plus. Mais il paraît qu'on peut cohabiter. Qu'on peut...on peut faire comme si? Comme si elle n'était plus là? Comme si elle avait jamais pointé le bout de son nez? Putain d'hypocrisie à la con, j'ai horreur de ça. J'ai horreur de "faire comme si". Comme si, ça veut dire quoi? Abdiquer? Ça me ressemble pas. J'aime plus que tout les défis et guérir en était un. Peut être le plus grand. Mais voilà...on dirait bien qu'elle m'a tellement bouffée, qu'elle a mangé mon identité avec. Peut être même que je suis devenue "elle"? Peut être que j'ai perdu ma volonté sur le petit pèse-personne de la salle de bain? Combien de fois j'ai dit qu'on ne disait pas une "anorexique" mais une personne qui souffrait d'anorexie. Mais peut être qu'après un certain nombre d'années, les données changent. J'en sais que dalle. Pourtant jsuis pas mal placée. Mais c'est pas pour rien si même les médecins sont paumés. Si même eux ne savent pas grand chose de la garce. Elle est trop sournoise. Trop pute. Trop têtue. Trop déterminée. Trop tout. Tout et son contraire. Alors au bout du compte elle nous égare et on se mord la queue. Pour finalement baisser la garde et s'affamer en la laissant tout manger sur son passage. Et puis comme on sait qu'au fond...Au fond elle nous donne toute cette satisfaction malsaine, mais qui reste de la satisfaction,  seul plaisir au milieu du néant, on la serre dans nos bras de mante religieuse à moitié décédée. En attendant. Quoi? Je me le demande encore.

Alors...je suis là, à me tâter les côtes dans la nuit. A savourer le froid pénétrant dans les os alors que tout le monde crève de chaud. Je jubile et tout s'éteint quand je me fous devant le miroir, elle me jette de la poudre dans les yeux et j'y vois plus rien, plus de côtes, plus d'épine dorsale, plus de hanches dressées comme deux petites hâches, plus rien. Pourquoi? Pourquoi je peux même pas "voir"? Pourquoi je peux même pas contempler ma destruction?Je vous dis, c'est une garce. Elle vous bute à coup de dysmorphophobie, ce qui vous oblige à continuer à vous buter toute seule comme une grande. C'est purement dégueulasse. Purement et simplement diabolique. On ne gagne pas contre le diable. J'abdique. Echec et mat. OK pour la cohabitation alors...je la hais.

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 12:58

Journée...Des Aïe. Des youpis. Du vide, du plein, des émotions, des choses incroyables, des mots simples, des mots qui pansent. Une fin de journée larmoyante. Pas des larmes douloureuses. Des larmes...de soulagement peut être. De joie? Je ne sais plus très bien. Ce que je sais, c'est que ça faisait du bien. De pleurer. D'être vivante. De ressentir à nouveau.

Je me prépare à partir à la mer, week end de Pâques oblige, (des fois les obligations ont du bon! :)), donc je n'ai pas le temps de décortiquer tout cela...et puis peut être que l'analyse sera plus fine d'ici quelques jours, ce qui est peut être mieux. Parce que dis donc, c'est qu'il s'en est passé dans ma tête. Ce que je peux dire, c'est que l'ostéopathe n'était pas un ostéopathe. Qu'il n'y a eu aucun contact physique. Mais j'ai eu des explications comme jamais je n'en avais eu. Et qui m'ont libérée d'un poids conséquent. Réellement. Me reste à digérer. Et peut être...à essayer d'insérer mes nouvelles clés dans le cadenas de ma cage.

Wouah.

 

Je vous souhaite un excellent week end mes biquets. Prenez soin de vous, n'oubliez pas. See ya!

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 18:41

Vous savez quoi, je ne sais pas déterminer si c'est ma perte de poids ou la tournure que prennent les choses mais je vais bien. Je me suis sérieusement reprise en main faut dire, et le combat du moment c'était vraiment garder mon boulot, ce que j'ai relevé apparemment brillament puisque j'ai reçu ce matin un mail de mon boss m'expliquant clairement que lui et son associé -je cite- me trouvaient "en forme depuis deux semaines" et "pourvu que ça dure on aime te voir comme ça" et aussi "ça fait du bien" "tu as retrouvé ton energie et ton sens de l'humour", ce qui m'amène à dire que ça valait le coup de se forcer à petit déjeuner et avaler ces vitamines dégueus. (Ces même vitamines qui me faisaient cauchemarder; sont-elles remplies de sucres, après tout on sait pas vraiment ce qu'il ya  dans ces gélules, hein? et alors je m'imaginais jeûnant durement et devenir énorme à cause de ces pilules au contenu douteux, genre complot contre moi vous voyez le truc (non mais jvous jure, des fois je me foutrais des claques moi même)) Bon, ce qu'il y a, c'est que comme il dit, pourvu que ça dure. Ceci dit, je vois pas trop l'utilité de se faire du mourron pour le moment puisque tout va pour le mieux, j'ai regagné leur confiance et il suffit de continuer comme ça, point barre. C'est ça le truc, j'angoisse toujours en pensant au moment où les bonnes choses prennent fin, le moment où jme casse la gueule dans le ravin, avant de savourer l'instant où je peux enfin lâcher un peu de lest parceque petite victoire, tout de même. C'est vrai à la fin, j'angoisse tout le temps en pensant à demain ce qui fait que je ne suis JAMAIS dans l'instant présent, jvous jure, à la fin c'est usant et surtout, surtout, je passe carrément à côté de ma vie. Heureusement que je m'en rends compte pour me foutre quelques claques, sinon je continuais tranquille à passer à côté de tout. Bref. Ca, c'est fait.

Ensuite, ah, ça je vous l'avais pas dit, mais en ce moment j'expose à Lille et voilà que je suis en plein dans "La voix du Nord" parce qu'un gentil petit journaliste passait par là et qu'il a voulu m'interviewver, moi. Sur le coup j'ai pas vraiment cru à l'article vu que pendant des jours et des jours j'ai acheté le journal sans jamais voir ma tronche à l'intérieur...mais ça y est, j'ai gravi les échelons, wouah. Photo couleur dans le journal. Si c'est pas biautifoul. Franchement, j'étais émue. En plus cette expo, je vais vous dire franchement, j'avais pas réellement envie de la faire; je sortais à peine de l'hopital, mes peintures étaient pas sorties de leur placard depuis un bail et j'avais pas franchement envie de mondanités tout de suite...mais il s'avère que le président de l'asso le voyait pas de cet oeil là, et que sans même me demander mon avis, il a mis mon nom dans le catalogue comme si j'avais envoyé ma cotisation et tout. Et ma prof de dessin qui me harcelait aussi, j'ai pas pu dire non. Au dernier moment, jme suis bougé les fesses sans trop y croire, et voilà. Des fois, le hasard, ça fait bien les choses. C'est aussi dans ces moments là qu'on se rend compte que certaines personnes vous lâcheront pas, quoi qu'il arrive. Je crois que c'est là aussi que j'ai constaté qu'il y avait énormément de personnes comme ça dans mon entourage. Je veux dire, du genre acharnées. Parce que quand j'ai pas envie de me bouger...on peut parler d'acharnement, sérieusement.

 

En fait, mon quotidien est peuplé de découvertes de ce genre, ce qui le rend très agréable.  En verité je crois que la vie c'est ça, une avalanche de micro-pépites d'or en continu, sauf qu'on les voit...ou pas. Et avant je ne pouvais pas les voir, puisque j'étais carrément aveuglée par le chaos. Ce qui fait qu'en clair, j'avais le nez dans la merde,  et en plus, je voyais absolument rien de positif dans la vie. Comment vouliez-vous que ça aille, franchement? Alors je ne sais pas trop ce qui a décoincé le truc, mais ça fait du bien. Je pense profiter de cette energie pour retourner en cours...Quelque chose me dit que plus je repousserai l'échéance, plus ce sera horrible. Mais j'ai vraiment la trouille d'y retourner, de pas être prête, de m'écrouler, de pas tenir la journée...vous savez comme j'ai horreur d'être faible. Mais va bien falloir s'y confronter un de ces 4. Je peux pas laisser filer mon année sous pretexte que je ne sais pas si je tiendrai le coup ou pas. Si pour une fois je pouvais prendre un vrai putain de risque, risquer de réussir, ce serait aussi une sacrée victoire plutôt que de se mettre des batons dans les roues en permanence.

 

Et si je vous débite tout ça, c'est surtout pour éviter de parler de certains rdv qui m'attendent, du genre ma psychiatre qui veut absolument me parler du plaisir féminin et réintégrer les fantasmes dans mon cerveau, la psychomotricienne qui veut à nouveau me masser et ma mère qui s'y met aussi puisque maintenant y a carrément un ostéopathe qui m'attend patiemment pour me décoincer les energies. Franchement, les massages, c'est pas vraiment mon truc. Le toucher c'est encore...dur. Vraiment. Et la psychomotricienne, bon, encore ça passe parce que je peux lui demander franchement si je la dégoute ou pas. (Je peux pas m'en empêcher, c'est comme ça. Et à ce moment là elle pouffe forcément de rire en me demandant si je m'imagine qu'elle va faire un truc qui la dégoute, ce qui décontracte un peu la situation, n'empêche que j'arrive pas à m'arrêter de penser et donc à me détendre). Mais l'ostéopathe, premièrement, c'est un homme, et ensuite je ne sais pas s'il faut se désapper ou pas (c'est déjà un stress ENORME) et où il va fourrer ses mains, et surtout, comment je vais réagir. J'ai pas franchement l'envie de passer pour une dingue si je me mets à avoir une crise. Mais je vais pas non plus lui raconter mon histoire...j'en sais rien. Putain que j'en ai marre d'être aussi coincée du cul.

Et l'autre qui veut parler plaisir, franchement, moi qui rêve de R. depuis des lustres sans jamais savoir prendre mon putain de téléphone et lui envoyer JUSTE UN TEXTO. Alors, le plaisir, non mais...comme si j'étais prête. Elle me dit qu'elle a peur que ça arrive et que si je n'y suis pas préparée je rejette en bloc cette sensation. Donc on en est à parler des réactions corporelles et tout le tralala et comment ça se passe dans la tête des femmes, etc. Ouais, non mais vous imaginez pas à quel point je suis ignorante, moi, la reine du cul. Mais c'est bien ça le problème. C'est que je baise sans jamais faire l'amour. En vrai c'est comme si j'étais pucelle. Et une pucelle complètement pétrifiée à l'idée d'être désirée. Donc, je crois que c'est un bonne chose, ces espèces de "cours". Mais si vous voyiez ma tête, c'est à se pisser dessus. Je crois que mon corps et moi...on en est clairement aux préliminaires de notre relation. Disons que je viens à peine de lui dire bonjour. Ou non, même pas. Je viens à peine de l'apercevoir. Maintenant...il faut...embrayer le dialogue. L'écouter? Arf. C'était tellement facile de faire comme s'il était pas à moi.

 

 

Ps: Tous ces rdv, vous allez pas me croire, mais c'est jeudi. Oui oui, c'est du genre, "groupé". UNE SEULE JOURNéE. J'ose même pas imaginer comment je vais me sentir le soir. Si ça tombe, très bien. Ou pas. J'en ai marre d'avoir peur. Non mais vous vous rendez compte que j'ai quand même peur de MON propre corps? Jsuis complètement dingue.

Ps2: Merci d'avoir une micro pensée pour moi ce jour là ;)

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 12:04

Bon, l'article sur mes parents...c'était une parenthèse, une reflexion, mais comme on lave pas son lage sale en public, je stoppe l'hémorragie. Bof, c'est pas vraiment du linge sale....je les aime trop pour les résumer à ça, tout de même. Façon de parler.

 

A part ça je m'envole encore comme à tous les printemps, chez moi on pourrait dire que c'est de l'anorexie estivale même, enfin j'avoue que là mon programme anti-cellulite je le commence un peu en avance; dans Vogue il parait que le corps de l'été n'a pas le droit au moindre capiton, et dans Elle, putain, ils testent même les nouvelles machines pour les exterminer ces sales cons. Faut croire que la propagande commence décidément très tôt cette année, ou alors c'est que tous les ans ça m'agresse tellement que ça me rend dingue et faut que je m'insurge quelque part. Comment voulez vous qu'on soit pulpeuse et rachitique en même temps bordel de merde, faudrait savoir, parce que ça devient l'anarchie les mecs.

Enfin, le débat me fait un peu sourire, parce que croire qu'on va se foutre en l'air à cause de photos largement retouchées sur papier glacé...un peu facile comme explication non? C'est un peu nous résumer à la niaiserie ça. Même si, j'avoue, ok, je bave devant les corps d'Erin Wasson, Freja et toute la clique (mais pas tant, en fait). Ca veut pas dire que si ma morphologie n'y est pas adaptée, je vais commencer à me damner pour y ressembler puisque déja faut me rajouter illico 10cm et ça, ben merde, ça se fait pas encore (à part pour quelques japonaises maso). Bref. Le printemps, l'été, ouais le corps....se découvre. Et comme on enfile son bikini, moi j'enfile mes os.

Si ma psy n'était pas ma psy, si il n'y avait pas eu ce bureau entre nous et si je n'étais pas sa patiente, peut être que lorsque j'ai prononcé les mots "j'ai perdu 2 tailles de bagues, je maigris même des doigts" avec un sourire  horriblement béat" peut être qu'elle m'aurait giflée sèchement (ma psy); j'ai lu dans son regard du désespoir et du découragement, mais moi je continuais à rire comme une débile, comme si il était encore temps d'être cynique, comme si c'était la première fois et tout un tas d'autres paramètres. Sauf que mon corps vieillit (j'ai que 25 ans, on est d'accord. Mais 11 piges d'anorexie derrière, ça vous ramollit la machine sans prévenir, ou si peu, ou alors, j'ai pas vu). Et c'est ainsi que je vais, ces derniers temps. Je vais bien, un peu, je veux dire, j'ai réglé toutes ces choses à l'hopital....allégé mon cerveau de pas mal de pensées négatives, fais du tri, compris des choses, c'est normal (dans mon fonctionnement) que je veuille contrôler au moins ce que je bouffe....De toutes manières, apparemment, même le royaume de mes soignants l'avaient prévu, ce revirement (suis-je aussi prévisible? c'en est démoralisant), suite à toutes les démarches qui ont été faites, les sujets abordés, l'angoisse, les crise de nerfs, les remises en question, bref, tout le machin, hé ben les mecs, sans m'en parler, ils se sont concertés et ont décrété que fallait s'attendre à ce que je remachouille mes chewings-gum, m'emplisse de coca-light et me drogue au vide. Sauf, sauf (et c'est là que je les baise, pauvre de moi) qu'ils avaient pas prévu que j'irai si loin. Parce que là, on retourne aux analyses, et le potassium, et le fer, et nia nia nia.

Bon, tout ça je m'en fous un peu, moi je sais que j'ai un poids dans ma tête que j'ai nommé limite, et le jour où je le dépasse, ok, je prendrai tout ça en compte. Mais pour moi, on en est qu'à l'embryon de la machinerie et c'est pas la peine de s'ecerveler à trouver des solutions, puisque si ça tombe (et ça risque fort d'arriver) je vais remanger d'un coup comme si de rien n'était, comme d'habitude. Et même si je suis pas vraiment une gloutone, j'ai la chance de reprendre du poids assez vite et d'arriver presque presque presque à un minimum où je peux vivre sans stresser. Donc, peace les amis....Je serai jamais obèse, on le sait tous, mais du moment que je rattrappe le bon vhiffre de la quarantaine un de ces 4, pas la peine de s'affoler.

Ou alors j'ai sagement appris à relativiser, ou alors l'anorexie me berne encore , je sais pas trop, mais j'ai bien envie de m'en foutre pour cette fois. Surtout que vous savez quoi, mon corps commence à me plaire, et ça c'est tellement le bonheur que....et merde, c'est mon seul bonheur en ce moment ok? J'arrive toujours pas à reprendre les cours et au boulot c'est la cata, alors putain, laissez moi profiter tranquille de mon vide, moi ça me fait du bien. Bordel.

freja-beha-erichsen-rock.jpg

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 11:12

La crise, je vous dis, la crise. ce qui suit est un peu l'accouchement d'un long cheminement (tu parles, onze putain d'années) qui m'a un peu bouleversée ces derniers temps. A tel point que tout le monde pense que je fais une rechute. Que je m'en sors pas. Que je suis folle. Ça suscite beaucoup d'incompréhension, ça c'est clair. Et au boulot, j'ai tellement l'air d'un zombie tout droit sorti du clip de Michael qu'ils se demandent si ils me vireraient pas, comme ça. (ce dernier élément, si je l'évoque comme ça, c'est que je préfère, parce qu'autant vous dire que quand je l'ai appris, c'est comme si j'avais reçu l'épée de l'autre là, dans le dos. Comme ça, une grosse tarte dans ma gueule émaciée)

 Je le trouvais beau mon quinquennat. Beau comme un bourgeon de printemps qui allait s'épanouir, enfin. Mais le bourgeon que j'ai laissé mûrir, pour le printemps, c'est l'anorexie. Je l'ai vue naître en moi, et au lieu de prendre mon sécateur pour laisser mûrir les autres bourgeons, je l'ai observé grandir, grandir encore, puis éclore. Il est un peu précoce cette année, et un peu en trop, aussi. Mais il est là maintenant, ou plutôt, "elle" est là. Aussi belle qu'insolente, aussi laide qu'épineuse.

Je ne sais pas ce qui se passe. Ne contrôle plus grand chose. Ma mère non plus, d'ailleurs, à son grand désespoir. Je l'ai adorée, haïe, puis la laisse revenir, parce que j'ai besoin de ses bras, j'ai besoin de laisser ma tête choir sur son coeur, sur sa poitrine. Celle qui dit m'aimer si fort et qui m'oublie le reste du temps; déstabilisant pour une enfant. Mais aujourd'hui je suis comme elle, instable, inégale, entière aussi. Quand on est adulte c'est plus facile de décortiquer et d'analyser. Mais le résultat est déjà là; je suis le fruit d'une passion avortée, le fruit de l'erreur, le fruit de nombreuses disputes, d'un père bipolaire et d'une mère qui a sûrement ses propres démons. Alors je me suis construite à ma manière. C'est aujourd'hui seulement que je porte un regard nouveau, grand du recul nécessaire à la maturation; mais j'ai mal. J'ai mal d'avoir aimé, adulé, adoré...des parents qui m'ont portée avec douleur et déchirement, maladroitement parce que trop jeunes, parce que trop...je ne sais pas. Je ne sais plus. Le problème c'est que c'est leur histoire et pas la mienne, sauf que moi, j'y ai laissé un peu de ma peau. Et il ne reste que les os pour témoigner de mon enfance aujourd'hui.

Puis ce viol, ce viol qu'on enjolive, ce viol qui tombe à pic pour tout expliquer, ce viol qu'on voudrait voir tout porter, coupable. Source. Mais non, et j'en suis moi même désolée mes très chers parents. J'aurais voulu moi aussi ne pas vous jeter la pierre de mon mal-être, j'aurais voulu encore vous voir comme des stars infaillibles, des êtres si parfaits que vous en étiez inabordables, mais la perfection, ça n'existe pas, même si j'y crois encore très très fort. La perfection c'est mortel, c'est éphémère, c'est l'instant, que l'on voudrait capter pour l'éternité et qui s'échappe entre nos doigts griffus. La perfection...non, décidément. J'ai tout fait pour vous rassembler, j'ai tout fait pour être la fille parfaite de parents modèles, mais ça n'a pas marché. Car aveuglés par vos propres égos, vous n'avez pas vu que j'essayais moi aussi d'exister. D'exister dans vos yeux, dans votre regard, dans vos gestes. 

Pendant des années je me suis battue contre les psys qui disaient que du mal de vous. Je ne voulais pas voir, et pire encore, vous enlever du joli piédestal sur lequel je vous avais installés, comme le couple en cire de la pièce montée. Je me suis mis des oeillères, vous ai protégés comme jamais, comme vous ne l'avez jamais fait pour moi d'ailleurs. Alors pardon, pardon aujourd'hui de donner raison à ceux qui m'ont peut être plus portée que vous, ou qui du moins, m'ont écoutée, mais oui, vous avez fait des erreurs. Beaucoup. Tellement que j'en arrive à vous détester. Cette semaine j'ai voulu couper les ponts avec vous, pour ma propre santé mentale. Parce que je deviens folle. Je deviens folle parce que vous m'aliénez, à m'enfermer dans ce rôle de la fille paumée, qui si elle s'en sort, ce sera un miracle. Des fois vous dites aussi que je suis bizarre, que j'ai des "drôles de réactions", mais vous remettez-vous en question parfois? Vous me reprochez de trop le faire, moi. Mais vous...Enfin, je n'ai pas envie de peser. Je n'aurais pas envie de vous blesser, non plus. Je n'ai pas envie, encore, de me sentir lourde. Pour personne. Pourquoi ai-je toujours eu un faible pour la légèreté, le comprenez-vous au moins? J'ai 25 ans maintenant. Et je n'arrive toujours pas à avoir le corps de femme que je devrais avoir. Parce qu'à 25 ans, j'ai toujours cette peur immonde d'être lourde, pour vous. Ne vous inquiétez pas en plus, vous avez assez à faire, je vais bien. Je vais bien.

Au pire mam', fais comme d'hab, appelle la psy, si vraiment je pétais les plombs. Tu sais comment faire maintenant. M'emmener à l'hosto, venir me voir 3 fois pour faire genre, et t'en aller, en me laissant crever de douleur comme une sombre merde. Au pays de la maladie. Au pays des fous. Dans les murs de la folie humaine. Comme j'ai crié là bas si tu savais. Mais non tu ne sais pas. J'ai hurlé à la mort. De remords, de cauchemars, d'amour que je ne peux pas donner. Ils m'ont attachée aussi. Pour que je cesse de me mutiler. Pour que mon corps ne soit plus couvert d'ecchymoses. Pour que j'arrête de me jeter contre les murs en hurlant comme une damnée. Pour que je cesse de m'échapper. Pour que je dorme. Pour que je m'aime, un peu. Ils ont fait comme ils ont pu, avec leurs moyens à eux. On peut critiquer, on peut juger. Mais ILS ont essayé. De me rendre un peu de moi même, et surtout, de me remettre debout. Maman, c'est une infirmière qui est venue avec moi au commissariat porter plainte pour mon propre viol, j'aurais tant aimé que ce soit toi. Mais ça, tu ne le sais pas non plus. Je t'aime tellement. Tellement que je te déteste autant que j'ai besoin de toi, aujourd'hui.

Peut être a-t-on besoin d'un peu de poison dans son bonheur, comme pour équilibrer. Tu es si forte dans l'ambivalence. Tu as aussi ce besoin d'être aimée. Mais ce besoin viscéral aussi d'être détestée. D'impressionner. D'exister. Je le comprends aujourd'hui maman. Mais j'ai 25 ans. Mes petites soeurs n'ont pas mon âge. Et je n'ai pas envie qu'elles le comprennent quand il sera trop tard pour leur propre vie de femme. J'espère...qu'elles seront plus forte que moi. Je suis contente qu'elles n'aient pas eu cette place d'aînée. Si ça pouvait les sauver.

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 16:09

J'ai 5 ans.

 5 ans de pleurnicheries, d'ironie, de colère, de coups de gueule, de cynisme, de sincérité, d'encouragements, d'échange, de surprise, de rechute, d'évolution, et encore d'autres choses. Plein d'autres choses.

Des commentaires qui m'ont touchée, chamboulée, enragée. (Pas beaucoup). Aucun que j'ai censuré. C'est peut être de la chance. D'avoir des lecteurs fins et intelligents, qui ne sont pas là pour emmerder le monde gratuitement. C'est surtout cette notion de gratuité qui m'amuse, je me demande toujours "qu'est ce que ça leur apporte à eux, leur cul vissé sur leur bon vieux fauteuil rustique, de tout foutre en l'air avec un venin déjà périmé?" Bref, puisqu'il n'y en n'a pas ici, n'en parlons pas.

Il y a déjà certaines personnes qui se sont indignées face à certains commentaires. Mais pour la plupart ce sont ceux-ci qui me bousculent et me font grandir, pas par la méthode douce, j'entends bien, mais parfois, un coup de pied au cul...je suis capable de me le prendre. [si, évidemment, c'est constructif]. D'autres sont là pour déstabiliser, voir ce qu'on a dans le bide...mouais, ça j'y réponds parfois, mais l'envie de me justifier n'est pas vraiment mon fort. J'ai pas de compte à rendre.

A personne.

Mon blog n'a pas la prétention de détenir la vérité, de divulguer la science infuse, ni d'être un exemple de guérison ou je ne sais quoi. Tout ce que je sais, c'est que ça fait 11 années maintenant que je me bats comme une damnée pour avoir le droit à la vie (avec moi même, mais jvous préviens, jsuis une sacrée putain d'ennemie que je peux même pas flinguer, c'est là toute la difficulté voyez), et que mon double se bat avec autant d'acharnement pour me foutre en l'air. Mais...au bout de toutes ces années, à force de se cracher à la gueule, je lui trouve du charme à cette grande brune haha...et de son côté, je pense qu'elle commence à apprécier ma hargne aussi, vu qu'elle me laisse un peu plus tranquille. En bref, on se tape un peu moins sur la gueule globalement.

Donc, peut être...peut être que ce blog finira son quinquennat en beauté en cédant la place à d'autres priorités comme la peinture (au passage, prochaine expo vers le 6 avril  pour les lillois ;) ), le dessin (mes carnets dégueulent), la photo (acquisition prochaine d'un reflex), et peut être aussi des amourettes. Ben ouais, c'est qu'après 11 ans de vie en solo, s'rait peut être temps de caser l'orchidée.

En parlant d'orchidée, mon préfixe me dérange salement, [ano]rchidea, fut un temps où ça me collait à la peau j'avoue, mais là...je cherche un nouveau pseudo, vous avoue. Ce sera mon pseudo d'artiste! J'adore par exemple le sens du mot [raptus], mais alors question sonorité merci, plus moche tu meurs! Viennent après inspi[red] (j'ai les tifs rouges), BreatHe (les gens vont pas savoir prononcer), ynoulia qui fut le mien durant des années reste ma signature, mais ce qui me dérange profondément c'est qu'en tapant ynoulia sur gogole, on arrive sur mes dures années sur des forums x et y et j'ai pas très envie que ça colle à mes peintures et à ma nouvelle vie. J'ai envie de faire un truc avec "acid", ou rassembler des mots au sens opposé; vu que le paradoxe est un peu mon grand ami. Fée brile j'adore, mais on fait pas dans l'innovation. Si vous avez des idées jsuis preneuse. Défi 2011 :D

Moi jtrouve que 5 ans c'est pas mal pour un blog, et je peux vous dire qu'il a grandi avec vous, dans ma manière d'écrire, de décortiquer, d'analyser...quand je me relis au tout début, j'étais en pleine puberté haha, me voilà femme. Certains sont restés, d'autres auraient peut être voulu que je reste au  statut pleurnicherie pour se rouler dedans. Vous savez ces personnes qui se nourrissent et entretiennent le malheur des autres, aller, on en a tous dans notre entourage. Bon, he bien celles-ci m'ont quittée et sont allés voir ailleurs ce qui se passait sur le mur des lamentations. J'ai donc grandi, mon blog a évolué, et mes lecteurs aussi. En somme que du positif, sans aucun "mais". Et c'est pas plus mal.

 

Je sors de l'hôpital quant à moi samedi. Jamais une hospitalisation n'aura été aussi constructive, les soignants n'en reviennent eux même pas et n'en attendaient pas tant, parait que je suis une fille surprenante (ouf, me dire que je suis prévisible est un coup de poignard dans le dos), avec des ressources assez extraordinaire (s'raient pas un peu lèche-cul sur les bords ceux-la...), en bref, j'ai avancé sur tellement de plans à la fois, ouvert tellement de dossier en même temps que tout cela me paraît confus et je ne sais même pas sur quoi j'ai avancé, je pense que je m'en rendrai compte dans la pratique, dehors. Mais pour les ssoignants, ils ont même craint que je n'avance trop vite, ce qui aurait pu être déstabilisant (ça l'a été, ça l'est toujours, mais ça passera); en bref, je pense qu'ils vont aller se bourrer la gueule au champagne lors de ma sortie. Sérieux, jcrois qu'on a fait du bon boulot. Sartek.

 

Bien à vous,

 

Instant9.jpg

 

L'Orchidée.

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 18:11

Instant15.jpgDans mon cas. Je veux  dire, de se faire sauter le couvercle. J'en sais que dalle. Mais on s'en fout.  J'arrive à enculer ler mouches assez brillament ces derniers temps, de la branlette intelectuelle de mauvaise qualité. du genre parasitée tout le temps par des idées de merde, de surcroît stériles.

Ils trouvent pas de foutus cachets qui arrêtent ça, la tachypsychie. Alors toutes les nuits s'enchaînent avec les yeux rivés au plafond avec la cervelle brulante. Jvais vous dire, j'en ai marre. En vrai. Jsuis crevée, lessivée, vidée.

Et paradoxalement...je m'en sors. Jm'en sors jvous dis! Je sors de l'hopital bientôt, avec un carnet de croquis qui déborde d'encre noire bavante, et des mots dans tous les sens. Des séries de carnets plein. De phrases, d'extraits, de remarques, de lyrics, des trucs. Des trucs qu'il faut fixer pour éviter que ça papillonne en bourdonnant désagréablement dans mon esprit.

Des sensations en plus. Des émotions, des vraies. Pas les demis trucs que je ressentais avant, des vraies émotions. Genre, la colère, l'agressivité, la tristesse. Ce sont pas des trucs très sympas, mais n'empêche que je connaissais pas. La colère contre mon agresseur, la colère contre mes parents, la colère contre ce bordel de monde qui tourne pas rond. L'agressivité qui éclate ensuite, parce que tout ça, tout mon parcours, ces 25 ans que j'ai, et que je vis pas, ça commence à me foutre en l'air. Le réglement, les règles, les gens qui se retirent pas les doigts du derche, les mous, ceux qui veulent pas comprendre, entendre, ouvrir les yeux parce que soit disant c'est trop dur, mais et MOI bordel??? J'endure rien moi par hasard? Si ça c'est pas lâche, si ça c'est pas LÂCHE, alors je sais pas ce que ce mot signifie.

Ma mère veut rien comprendre. Que dalle. Elle a fermé les écoutilles, et c'est bien hermétique. Comme si elle voulait pas admettre que j'étais malade. Mais je suis malade. J'ai une maladie.Borderline. Type 40.3, mais ça je sais pas trop ce que ça veut dire. Je ais des recherches, mais j'y pige pas grand chose, et surtout, ça me fait beaucoup de mal.  Beaucoup. Là vient la tristesse, celle que je m'interdisais de ressentir, celle que j'avais pas le droit d'éprouver, parce que pleurer sur mon sort n'est pas dans mes cordes. Pas parce que je suis forte, courageuse ou je sais pas quel autre truc qui me valoriserait. Mais non. C'était du déni, rien de plus. Jvoulais pas voir. Ce qui m'interessait, c'était de m'enfoncer plutôt. Jusqu'au cou, jusqu'à ce que ma tête n'apparaisse plus à la surface, jusqu'à ce que je creuse des tranchées qui vont jusqu'au fond du gouffre. Donc là où je voulais en venir, c'était que je ressentais.

Et le nouveau, parce que ça parait pas grand chose, c'est que ces trucs là, ces émotions, je les ressens dans mon corps. Je le sens, ça me parcourt, comme des spasmes. C'est encore assez étrange. Pour quelqu'un qui était dans l'hypercontrôle tout le temps, c'est bizarre.Enfin ce qui est bozarre, c'est surtout que Corps entre en jeu! Je savais même pas qu'on devait ressentir avec lui... Je crois que j'aime bien, au fond. Extérioriser ma colère, et tous les envoyer chier, ceux qui n'ont rien à foutre sur mon chemin, ceux qui m'emmerdent and co. Y en a un sacré paquet quand j'y pense. Je me fais penser à pac man qui se réveillerait après 25 ans, et qui bouffe tout sur son passage, aucune chance à l'adversaire. Jcrois que je suis en vie.

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 09:03

A ces mots, Betty a poussé un espèce de râle sinistre, presque animal, un truc à vous glacer le coeur. J'ai eu juste le temps de l'apercevoir en train de saisir une fourchette qui traînait sur une table, la salle a paru s'illuminer et elle a bondi sur la bonne femme avec la rapidité de l'éclair.

[...]J'ai trouvé qu'il faisait une chaleur insupportable à ce moment là. J'ai eu le temps d'attraper Betty à bras-le corps avant qu'elle fasse vraiment une connerie, je l'ai tirée en arrière de toutes mes forces et on a roulé jusque sous une table. [...] Je lui tenais les mains plaquées au sol et elle secouait la tête en gémissant. J'y comprenais plus rien, je me rendais seulement compte que je pouvais plus la lâcher, je me suis senti malheureux.

Betty secouait la tête comme un métronome pendant que je bredouillais les pires âneries du genre ça va pas, ma belle, tu te sens pas bien...?

[..] Le silence a coulé dans le restau comme de la glu.

Elle secouait plus la tête, mais je sentais son corps dur comme de la pierre sous moi, c'était presque effrayant, j'avais l'impression d'être couché sur des rails de chemins de fer.Je l'ai lâchée tout doucement et comme ça se passait bien, je me suis laissé glisser à côté d'elle, je me suis aperçu qu'on était trempés de sueur. Le carrelage été glacé, poisseux, couvert de mégots, le rêve.

J'ai touché son épaule, sa merveilleuse petite épaule, mais ça a pas donné  ce que je voulais. En fait, le résultat fût terrible. Le contact de ma main a déclenché je ne sais quoi dans son cerveau. Elle s'est tourné en gémissant puis elle a éclaté en sanglots. C'était comme si on m'avait poignardé sous la table.

Je me suis collé dans son dos et je l'ai caressée doucement, mais y a avait rien à faire. Elle se tenait en chien de fusil, tous ses cheveux étalés autour d'elle, dans cette merde et les poings serrés contre sa bouche.

Elle pleurait, elle gémissait. Son ventre faisait des bonds comme si une bestiole était enfermée là-dedans. On est restés comme ça un bon bout de temps avec  la lumière pâle de ma rue qui se reflétait sur le sol et toute la misère du monde s'était donné rendez-vous sous cette table. J'étais brisé, j'en avais ma claque. Ça servait a rien de lui parler, j'avais tout essayé et ma voix n'avait pas de pouvoir magique. C'était un constat amer pour l'écrivain Je savais même pas si elle se rendait compte que j'étais là.

 

Cet extrait est tiré du Livre 37°2 le matin, de Philippe Djian

 

 

 

 

dalle.jpgBetty c'est...betty c'est sans doute la borderline la plus célèbre que jconnaisse.

Dommage qu'elle fnisse aussi mal. Jsais même pas si elle aurait pu se satisfaire de la vie. Mais j'aime à espèrer qu'elle aurait pu. Elle aurait pu bordel de merde...

 

 

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 17:00

Est ce que le suicide est une marque de lâcheté  ou de courage, j'ai toujours pas élucidé le dilemme. Voyez vous, ça me trotte sérieusement dans la tête ces derniers temps, et en même temps putain, j'ai pas vraiment envie de me foutre en l'air mais...arf. Jsais pas. Jsais plus. Ce qui est bien, ou pas. Et puis la question se pose-t-elle vraiment....? Pourtant elle tourne en boucle, auto reverse de merde, j'en peux plus, j'en dors plus et pour tout dire j'en bouffe plus rien non plus. J'ai des cernes de long en large, pire qu'un panda travesti jvous jure, sans compter les yeux comme des balles de ping pong tellement que j'en chiale.

Faudrait peut être aussi que je sorte de l'hosto, histoire de cotoyer des gens un peu plus heureux, voire de carrément vivre ma vie hors des murs de la folie humaine. Histoire de voir comment ça fait d'être libre à nouveau. Je crois que j'aviserai après. Enfin je sais pas.

Sinon je me suis remise à lire aussi, du genre "de l'inconvénient d'être né" de Cioran (lui il me fait vraiment sourire des fois), et aussi 37°2 le matin pour la folie de Betty qui me colle à la peau....même un peu de trop je trouve ces derniers temps, m'enfin j'espère quand même que jvais pas finir par m'arracher les yeux. Aussi une forme de vie d'Amélie Nothomb (parce que ça parle beaucoup de bouffe et que quand j'en parle j'en consomme pas) et un essai de psychopathologie (parce que j'en ai plein le cul qu'on me taise ce que j'ai bordel de merde; mais je doute trouver la solution toute seule, ce serait un peu trop facile sinon de faire des diagnostics à tire larigot quand même), bref, tout ça en même temps comme ça je peux choisir, et je lis toute la nuit avec les pupilles complètement dilattées, ça me donne l'air d'une dingue. Faut dire que j'aime ça je crois.

J'ai pas grand chose à dire vous voyez bien. Mais je m'en sors parait il même si je suis extrêmement dure avec moi même. Déjà, toutes mes démarches judiciaires sont bouclées. Et ça c'était pas vraiment une partie de plaisir. Jcrois que je suis fière, un peu. Et j'espère, j'espère de tout mon coeur que les victimes parleront, encore et encore, pour que ce genre de truc se passe de moins en moins...et que ces connards se sentent moins tranquilles. Bientôt je serai debout (si je me flingue pas), et j'irai militer contre les violences faites aux femmes, parce que si lui passe sa vie à me sourire comme un con dans mes pires cauchemars, en attendant j'ai pris dix ans de survie forcée dans la gueule, d'auto destruction d'une jeunesse envolée -sans vouloir faire pleurer dans les chaumières-. Je crois que c'est une raison assez valable pour pas me foutre en l'air. Putain, comme j'en peux plus d'être parasitée comme ça en permanence.

Sinon jpense aussi arrêter e me foutre les bras en charpie et de continuer à écrire, rassembler toutes mes notes, et en faire un truc. Je sais pas encore quoi, ou si ça peut intéresser quelqu'un, mais je préfère penser que mon histoire puisse servir plutôt que de m'être foutue en l'air gratos. Jsais pas, genre un témoignage ou un truc comme ça.

Et puis après je passerai à la téloche et j'en serais réduite à la pauvre fille qui a survécu mouarf mouarf mouarf.

Sur ces bonnes paroles j'arrête mon délire et vous souhaite une excellente fin de journée mes amis.

Le cynisme commence à me les briser ;). Même que je fais rire les infirmiers et que les entretiens se finissent toujours par "bah voilà vous avez retrouvé votre humour...vous êtes une sacrée quand même".

Ben merci, si en plus je devais chialer sur mon sort, on s'en sortirait moyen jcrois...rire, c'est peut être ce qui me retient à la vie. Rire, toujours, même dans l'obscurité, on s'en fout puisqu'on n'a plus rien à perdre, alors rions.

 

foliebybonbona6dule.jpg

[by bonbona6dule sur DA]

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 17:38

Je les regarde tous, en train d'attendre leurs putains de barquettes en plastiques, les uns derrière les autres.

Et puis je me dis que je les connais tous. Il y a ceux de toujours. Ceux qui resteront à vie. Ceux qui viennent ponctuellement. Ceux dont ce n'est pas la place. Ceux qui sont en transition. Ceux qui ne passent pas par la case départ et qui passent directement aux soins intensifs. Je leur passe la weed dans le petit écart de la porte. Mais je les connais tous.

Et on est tous là, à attendre. A attendre que le futur soit mieux que "ça". Que maintenant. Parcequ'on a qu'une envie c'est de crever, rien que de penser que la vie c'est  "ça". Parce que si c'est le cas, ouais, vaut mieux aller se pendre avec son drap tranquillou dans sa chambre.

Mais surtout, le fin mot de l'histoire, c'est...que je les connais tous, et que si je les connais tous, c'est qu'on y revient tous, tôt ou tard. L'hopital psychiatrique. T'y rentres, tu sais pas quand tu sors. Et quand t'en sors enfin, bordel de merde, il t'agrippe à nouveau. Encore. Encore. Encore.

Depuis mes 17 ans. Je me souviens de la première infirmière. "Mais, qui vous envoie ici...enfin....vous savez ou vous êtes?Vous avez 17 ans c'est bien ça?"

Et mon sourire de connasse. Mon sourire victorieux. Celui qui veut dire "ouais, et je viens faire mes preuves".

L'hopital psychiatrique, c'est ma deuxième maison. Mais j'en veux plus. Bientôt jvais devoir payer l'ISF pour une bicoque qui me fait gerber, et ça c'est juste pas possible.

Le truc c'est que je ne vois pas pourquoi MOI je serais plus forte qu'eux tous. Pourquoi moi j'arrêterais d'y revenir et pas eux. C'est ça le truc.

Je fume. Refume. Me déchire les neurones ou ce qui m'en reste. Quand tu ne peux pas aller chercher la drogue, elle vient à toi. La conclusion c'est que je ne sais pas encore dire non. Mais rien à foutre, parce que au moins, ça m'empêche de penser. Ce que personne ne comprend c'est que les reviviscences de mon viol  sont juste insupportables. Les coups de pompe dans le ventre, encore, encore, encore.  Son souffle haletant, bestial.

J'ai été un vrai tyran avec mon corps. Pendant 10 ans, je lui ai interdi de ressentir quoi que ce soit. Pas d'émotions. Pas de sensations. Je te donne en pâture, mais tu fermes ta gueule. Je me défonce la race, mais t'as pas interêt à me lâcher. Je me fais gerber à vide, mais ne tombe pas dans les pommes. tu fais monnaie d'échange, mais t''es qu'un corps. Tu vaux rien. RIEN.

Personne ne peut se rendre compte à quel point mes mécanismes sont vieux, ancrés, et tellement destructeurs qu'il faut que je m'en sépare, je suis d'accord, mais c'est si long. Si long. Est-ce possible, d'agir autrement? Je ne sais pas comment les gens font. Je ne sais pas.

Ce que je sais moi, c'est que j'éventre les canettes pour me les enfoncer dans la chair.

Ce que je sais, c'est que je rachète le traitement des autres pour me défoncer avec.

ce que je sais...c'est que je ne sais pas ce que c'est la vie. Je ne sais pas. J'ai tellement peur de ne pas savoir...tellement peur. J'ai mal au ventre. Je voudrais des bras. Tendres. Qu'on me caresse les cheveux.

J'ai pris des ciseaux tout à l'heure. Coupé à tout va. Je ne sais pas pourquoi. Je ne suis pas ça. Je ne suis pas vraiment folle. Pas vraiment saine non plus.

 

J'ai juste la trouille.

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*Anorchidea*

  • : [La pÂleur mOntre JusQu'où le cOrps PeUt cOmprendRe l'âMe]
  • : Le pardon ne pouvant s'envisager, seule une vengeance violente, une décharge de tout ce qu'il y a de mauvais, malsain, au plus profond du subconscient, pourrait permettre de ne plus penser aux noirs souvenirs qui gangrènent ma chair me rendant chaque jours un peu plus malade. Mes pieds s'enlisent, mon esprit les suit. Je me perds. L'anorexie fait partie de ma vie depuis trop lontemps.
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